Face à la presse le lundi 30 décembre dernier, les responsables de l’Action Républicaine pour le Progrès (ARP) saluent la tenue du dialogue national inclusif dont ils se félicitent des résolutions et recommandations. « Les résolutions s’adressent et s’imposent à tous. Le Chef de l’Etat doit sonner l’appel. Les efforts doivent poursuivre pour que ceux à qui la main est tendue puissent la saisir », a déclaré le président de l’alliance politique, Tiéman Hubert Coulibaly.
Ils étaient tous à ce rendez-vous avec la presse, à la Maison de la presse, pour se prononcer sur le dialogue national inclusif (du 14 au 22 décembre 2019). Au-delà du président de l’alliance non moins président de l’UDD, on notait la présence des présidents des formations membres, tels que Maouloud Ben Kattra du Parti Malien pour la Démocratie Sociale (PMDS), l’honorable Hadi Niangadou du Mouvement Pour le Mali (MPM)…
Plantant le décor, le président de l’ARP, Tiéman Hubert Coulibaly dira que l’année 2019 a été extrêmement difficile et complexe pour le Mali, car jalonnée d’attaques terroristes aussi bien au Mali que dans les pays voisins, avec à la clé, des morts d’hommes, mais également émaillée de grandes tensions et de grades contradictions sur les plans économique et social, notamment les grèves dans les différents secteurs.
Toutefois, le président de l’ARP a salué l’attitude responsable du Gouvernement et des partenaires sociaux qui, à ses dires, ont fourni beaucoup d’efforts pour désamorcer les tensions, même si les résultats ne sont totalement atteints au regard du contexte.
DNI salvateur
Pour le président de l’ARP, la dialogue national inclusif du 14 au 22 décembre dernier a tenu toutes ses promesses, eu égard à la pertinence des résolutions et recommandations.
« Nous saluons la tenue du dialogue national inclusif, nous sommes satisfaits des résultats, des résolutions et recommandations. Nous nous réjouissons de l’engagement pris par le Président de la République pour les appliquer », a indiqué M. Coulibaly. Lequel regrette l’absence à ce grand rendez-vous de certaines forces vives, singulièrement l’opposition politique dont le chef de file l’honorable Soumaïla Cissé, qu’il avertit : « Les résolutions s’adressent et s’imposent à tous.»
Le président de l’UDD soutient que la tenue dudit dialogue n’est pas une fin en soi, les efforts doivent continuer dans la mise en œuvre des résolutions afin que toutes les forces participent. Ainsi a-t-il souhaité : « Le Chef de l’Etat doit sonner l’appel. Les efforts doivent poursuivre pour que ceux à qui la main est tendue, puissent la saisir, pour que l’année 2020 soit une année de paix, de réconciliation durable pour le Mali. Nous voulons que l’ouverture soit le principe cardinal. Nous ne pensons pas que le dirigisme et l’étatisme soient facteurs » de paix et de développement.
Par ailleurs, l’ancien ministre de la Défense pense que la crise malienne qui date de 2012 n’est point gérée dans le tâtonnement. Mais avec « méthode » et « stratégie », comme le confirment les ‘’élections présidentielles de 2013 et les états généraux de la décentralisation. Chaque acteur joue sa partition, il y a des points de réussite et d’échec, c’est une œuvre humaine’’.
« Seulement la crise est profonde et difficile. Le coup d’Etat de 2012 n’a pas d’utilité, ça a été un accélérateur de la chute de notre pays », a-t-il attesté.
M. Tiéman Hubert Coulibaly souhaite que « l’année 2020 soit celle de vastes chantiers. La création d’emplois et la prospérité doivent être de mise. Le secteur privé doit être un acteur important. Nous devons ouvrir un chantier de révolution libérale dans notre pays pour que les richesses soient produites par les Maliens, possédées par les Maliens et consommées par les Maliens. Notre soutien à promouvoir le secteur privé est acquis».
Auparavant, le président du Parti Malien pour la Démocratie Sociale (PMDS), Maouloud Ben Kattra, a promis que l’alliance se battra pour l’application des résolutions du dialogue.
Nécessité de l’Eco
Abordant la question des réformes monétaires au sein de l’espace UEMOA, qu’il a saluées et encouragées, le président de l’ARP estime qu’étant un ‘’instrument central du développement’’, l’Eco, la nouvelle monnaie doit donner un coup de fouet au secteur industriel, surtout dans notre pays. « Le Mali ne peut pas être en marge de cette révolution. Il est nécessaire que le Mali entame des réformes industrielles pour que ces réformes monétaires soient bénéfiques pour la population (Transformation de l’or, du coton, d’autres produits). Ce qui fera de l’économie malienne un vrai compétiteur. Le gouvernance irréprochable doit être de mise », a-t-il admis.
M. Coulibaly a martelé que les réformes en questions ne sont pas celles du FCFA dont il n’est pas obsédé, mais de la monnaie.
2020 plein d’espoir
A en croire l’ancien ministre de la Défense Tiéman Hubert Coulibaly, « nul ne gagnera seul la guerre contre le terrorisme », car ce théâtre est vaste. « C’est une guerre pour la sécurité globale. Le Mali est engagé sur le plan international (G5 Sahel,…), il doit y rester », a défendu le président de l’APR. Avant de nourrir beaucoup d’espoir pour cette année 2020, qui, malgré sa complexité, sera moins difficile car des avancées sont notables vers le retour à la cohésion nationale, au regard du revirement des opposants d’hier à la République (Ex-rebelles).
« Les objectifs de partition du pays et les discours indépendantistes sont en réduction », a fait croire le président de l’ARP.
Néanmoins, il a fait comprendre qu’il n’est interdit à personne de dire ce qu’elle pense, sauf que l’intégrité territoriale, la laïcité et la Souveraineté du Mali ne doivent pas être mis en cause, ‘’le reste est discutable’’.
« Il faut éviter de stigmatiser Kidal, le retour de l’administration doit porter sur l’ensemble du Nord et non focalisé sur Kidal », a-t-il conseillé.
Gouvernement d’ouverture
L’une des décisions importantes du dialogue national inclusif est la réduction de la taille gouvernement. Pour l’ARP, notamment son président Coulibaly, il faut, si le Président IBK envisage de le remanier, qu’il y ait une ouverture aux autres formations politiques.
« L’ARP est un parti en devenir. Nous allons vers la formation d’un parti intégré », a-t-il promis.
Cyril ADOHOUN
L’Observatoire