Alors que le Mali vient de bénéficier d’Aides d’urgence pour un peu plus de 72 milliards de FCFA du FMI et pour près de 36 milliards de la Banque mondiale, destinées à faire face aux besoins humanitaires et énergétiques des populations du pays, l’ancien Premier ministre, Moussa Mara, Expert-Comptable, a exprimé des ‘’inquiétudes structurelles’’
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Transition : Les 5 diagnostics de Moussa Mara

À l’occasion de sa présentation des vœux de la nouvelle année, l’ancien Premier ministre Moussa Mara s’est adressé à la presse le mercredi 8 décembre dernier. Il a profité de cette occasion pour partager ses analyses, dans l’espoir d’inciter les autorités de la Transition à prendre conscience de l’impact des défis actuels sur la situation du pays et de l’urgence de dialoguer avec les Maliens pour surmonter ces obstacles.

Déjà en janvier 2024, Moussa Mara avait présenté une analyse similaire. Aujourd’hui, il déplore que la situation du pays, marquée par des défis liés à la paix et à la sécurité, à la crise énergétique, aux difficultés économiques et financières, aux restrictions des libertés d’opinion, ainsi qu’au retour à l’ordre constitutionnel, demeure encore plus préoccupante.

Homme politique actif, aussi bien sur les réseaux sociaux que sur la scène internationale, Moussa Mara a déclaré avoir entrepris, après sa conférence de presse du 8 janvier 2024, plusieurs démarches. Il a adressé des courriers sollicitant des audiences auprès des autorités de la Transition, notamment le Président, le Premier ministre, le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, le ministre de la Défense, le ministre de la Réconciliation nationale et le Président du Conseil National de Transition (CNT). Trois d’entre eux ont répondu favorablement. En parallèle, il a également échangé avec des acteurs politiques et des organisations de la société civile, dans le but de trouver des solutions pour une Transition réussie.

Moussa Mara a rappelé que les cinq grands sujets évoqués lors de son appel du 8 janvier 2024 restent d’actualité, avec une gravité accrue.

Bien que des efforts militaires aient été réalisés pour lutter contre les groupes armés, de nombreuses régions du Mali demeurent instables. Les déplacements massifs de populations et l’absence d’administration dans certaines zones continuent de poser problème. Moussa Mara a critiqué l’exclusion des groupes armés rebelles et des terroristes du dialogue inter-malien, une décision qui, selon lui, affaiblit le processus de paix.

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Le manque d’énergie pèse lourdement sur l’économie et la vie quotidienne des Maliens, avec des conséquences dramatiques, notamment pendant les périodes de chaleur. Malgré les efforts du gouvernement, aucune amélioration notable n’est perceptible.

Le pays traverse une grave crise économique, caractérisée par une dette publique croissante et des difficultés à financer les infrastructures essentielles. « Nous n’arrivons plus à investir dans la construction d’écoles, de routes ou d’hôpitaux. L’essentiel de nos ressources est consacré aux dépenses de fonctionnement et au remboursement de la dette », a dénoncé l’ancien Premier ministre.

Moussa Mara a dénoncé les atteintes à la liberté d’expression, comme la suspension de partis politiques, l’arrestation d’opposants et la fermeture de médias. Ces pratiques, selon lui, entravent le débat démocratique nécessaire pour une Transition réussie. « Au moment où nous avons besoin de nous rassembler, dissoudre les partis et restreindre les voix dissonantes est contre-productif », a-t-il souligné.

Le processus de retour à l’ordre constitutionnel reste flou. L’ancien Premier ministre a critiqué la gestion unilatérale de certaines initiatives, comme la récente modification de la loi électorale sans consultation du CNT. « Bien que le budget 2025 prévoie des ressources pour préparer les élections, le pays manque toujours d’un chronogramme consensuel pour un retour à l’ordre constitutionnel », a-t-il ajouté.

En somme, Moussa Mara a évoqué d’autres préoccupations, telles que le manque de transparence dans la gestion publique, la dégradation de l’environnement, les pénuries d’eau et l’augmentation des prix des produits de première nécessité. Il a appelé les autorités à prendre des mesures fortes et inclusives pour relever ces défis. Enfin, il a exhorté les acteurs politiques et les organisations de la société civile à collaborer pour éviter un enlisement du pays.

Sidy Coulibaly

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