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Transition militaire : Quand le MP4 coupe le sommeil au M5-RFP

Le meeting du mardi 8 Septembre dernier du Mouvement Populaire du 4 septembre (MP4) redistribue la carte du champ politique. Désormais le M5-RFP a en sa face un acteur majeur.

Ils sont des milliers de Maliens, Hommes, femmes, jeunes et enfants venus de tout horizon, à se réunir ce mardi-là à la Place de l’Indépendance de Bamako pour exiger une transition militaire, contrairement aux injonctions de la CEDEAO.

Tout est parti de la junte au pouvoir qui a souhaité diriger la transition après le coup d’Etat qu’elle a perpétré contre le régime démocratiquement élu du Président Ibrahim Boubacar Kéita. Le refus de la CEDEAO a été catégorique et continue de l’être, car après son embargo contre le Mali, elle exige une transition dirigée par un Président et un Premier ministre, tous deux civils. Son 75ème sommet des Chefs d’Etat et de Gouvernement, tenu le lundi 7 Septembre dernier, à Niamey, a servi de tribune à l’organisation sous régionale pour le 15 septembre prochain comme du retour définitif à l’ordre constitutionnel.

Les Maliens, dans leur écrasante majorité, n’entendent pas cette oreille les injonctions de la CEDEAO, considérée à tort ou à raison comme un club des Chefs d’Etat plutôt que d’être une CEDEAO des peuples.

A  Bamako comme à l’intérieur du pays, le président du CNSP, Col. Assimi Goïta, est considéré comme l’homme providentiel à même de  redresser les pays, là où les politiques ont échoué durant trois décennies. Sur les pancartes l’on peut lire: « Soutien à l’Armée », « Vive le CNSP », « Une transition dirigée par l’Armée ».

Un sondage d’opinion sur la transition réalisé par la Fondation Tuwindi révèle que 62,4% des sondés sont « favorables à une transition dirigée par un militaire contre 37,6% pour un civil », rapporte notre confrère « L’Indépendant » qui précise: « Cette étude, réalisée entre le 25 et le 30 août dernier, a concerné Bamako (51%), Kayes (5%), Koulikoro (7%), c Sikasso (8%), Mopti (9%), Ségou (5%), Tombouctou (4%), Gao (2%), Kidal (2%) et la diaspora (7%) ».

« Cette mobilisation monstre au boulevard de l’indépendance du MP4 est un message fort à l’adresse de ceux qui croient détenir le monopole de la rue et qui croyaient y ramasser le pouvoir! Merci au peuple malien ! », ironise un internaute. Ce message est visiblement adressé au M5-RFP qui, depuis la prise du pouvoir par les militaires, multiplie ses sorties et ses rencontres, parfois de nuit, avec le CNSP pour le contraindre à lui céder le fauteuil.

M5-RFP obnubilé par le fauteuil

« Une partie de la population est obnubilé par le pouvoir », regrette un des organisateurs dudit meeting du MP4, qui interroge : « Devons-nous croiser les bras et rester indifférent à cette situation macabre ? »

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Un appel à l’union sacrée derrière l’armée nationale a été lancé contre les assoiffés du pouvoir par la rue, mais aussi contre la CEDEAO dont l’embargo décrété est pour le peuple des souffrances de trop. « Ces sanctions ne contribuent qu’à fragiliser le pays. La CEDEAO doit reconsidérer sa position », a-t-il plaidé.

« L’intervention du CNSP a été saluée par la population…Ce soutien au CNSP, n’est nullement un échec…Mais un message à une certaine classe politique ayant tourné le dos au peuple », a déclaré l’intervenant.

Et l’intervenant de marteler qu’après le départ du Président IBK, la période de transition doit permettre des réformes nécessaires avant les élections. « Nous restons déterminés derrière les FAMa pour la conduite de cette transition qui constitue une opportunité pour poser les jalons de la refondation du Mali», a-t-il réitéré.

Cette nouvelle donne ouvre la voie à la redistribution des cartes. La panique semble saisir du M5-RFP qui s’est désormais lancé dans des invectives, des injures.

Cyril Adohoun

L’Observatoire

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