Monde des affaires : Carton rouge à UBA-MALI pour misogynie !S’inspirant d’une blague sur les réseaux sociaux au nom d’un syndicat virtuel de célibataires ayant décrété un plafond de 2000F comme frais de transports des « copines » à ne point dépasser sous peine de sanction, et ce jusqu’à la fin de l’année, l’institution bancaire UBA-Mali, voulant faire un joli coup de pub portant sur sa carte Visa prépayée, s’est attirée la foudre des internautes, plus spécifiquement les femmes qui se sont sentis ainsi insultées et discriminées !« Si tu veux contrôler tes dépenses en cette fin d’année, rien de mieux que ta carte prépayée UBA. Mais faut garder 2000FCFA sur toi… On ne sait jamais, ça peut payer transport de BAE. UBA Prepaid Card/ Bonjour Au Syndicat », tel est ici énoncé le message publicitaire de UBA-Mali. Il n’en fallait pas plus pour que des messages de désapprobation pleuvent de partout pour qualifier l’institution bancaire de sexiste, de misogyne ! Il est vrai que de nombreuses autres institutions, entreprises de la place, surf sur ce phénomène actuel du syndicat des hommes qui fait du buzz actuellement, mais peut-on en réalité rire de tout ?
Peut-on pour soi-disant communiquer de manière légère, faire passer volontairement ou non, des messages aussi misogynes et sexistes ? Pire, quand une telle publicité vient d’une institution aussi sérieuse qu’une banque internationale, et nationale de la place ! Vouloir se démarquer de ses concurrents, innover en matière de communication, ne signifie pas communiquer sur n’importe quel phénomène, ou juste pour « rire » : non ! On ne rit pas de tout ! Pas besoin d’être un expert de la communication, afin de savoir que la manière dont on véhicule un message peut être négatif comme positif. La preuve, des publicités sexistes et misogynes ont toujours été décriée à travers le monde, car véhiculent et inscrivent des clichés qui défavorise la femme. Mais là où le bât blesse, est qu’une telle publicité vient d’une banque dont le DG n’est autre qu’une femme elle-même ! Avec des femmes y travaillant ! Alors, que ce soit pour en rire ou non, une femme vaut plus que « 2000FCFA pour les frais de transports », et aucune publicité de ce type, même pour rire, ne devrait être accepté, toléré dans la société. Encore moins véhiculé par une institution bancaire. Pire, si cette même banque a pour responsables de postes de nombreuses femmes. Et qu’on ne s’y trompe pas, des fautes comme celle-là, ça se paye cash : déjà certaines femmes ont clairement annoncé qu’elles arrêtent tout lien avec UBA-Mali. Afin d’atténuer le scandale qui a éclaté autour de cette publicité, UBA-Mali s’est vite empressé de retirer ce post misogynes de leur page Facebook, les heures suivant sa publication. Mais comme on le dit, le coup était déjà parti. Mauvais coup de pub pour une institution financière vielle de plus de 70 ans qui se targuait, il y a juste quelques mois, d’être « la banque africaine de référence mondiale, une marque panafricaine de premier plan, engagée dans la démocratisation du secteur bancaire sur le continent », et qui prétendait que son arrivée au Mali a « marqué un tournant dans l’histoire du secteur bancaire malien avec de nouvelles opportunités pour les entreprises et les particuliers ». UBA-Mali a raté le coche sur ce coup, et dépeint une mauvaise image de ce grand groupe de services financiers panafricain, présent dans 20 pays africains, au Royaume-Uni, aux États-Unis d’Amérique et en France, et qui fournit ses services à plus de 15 millions de clients dans le monde ! Maïmouna DOUMBIA Source : Soir de Bamako NB : Les titres sont de notre Rédaction |