Le 4 décembre prochain, l’opposition politique au sein du FSD et de la COFOP battra le pavé contre la prorogation du mandat et contre le report des élections législatives. Soumaïla Cissé et les siens ne désarment pas depuis la proclamation définitive par la Cour Constitutionnelle des résultats du second tour de l’élection présidentielle de juillet-août 2018, consacrant la réélection du président Ibrahim Boubacar Kéita. De marches de protestations aux meetings de dénonciation, parfois matraquées, le combat d’idées se mène dans la rue.
Alors intervient le projet de découpage électoral afin de matérialiser l’Accord pour la Paix et la Réconciliation issu du processus d’Alger. Comme de l’huile sur le feu, ce projet a suscité le courroux de l’opposition qui y voit une source de guerre civile, l’ethnisation du pays, une voie par excellence aux ‘’indépendantistes’’ pour d’atteindre et autres.
Le 31 décembre prochain, l’échéance de cette Vè législature arrivera à terme, il sera alors difficile de passer les réformes nécessaires, d’où un projet de loi organique portant prorogation du mandat des députés à l’assemblée nationale. Ce projet de loi adopté en Conseil des ministres a été voté ce jeudi 22 novembre 2018 à l’Hémicycle malien par 137 voix pour, 5 abstentions et 0
contre.
Avant ce vote, certains élus de l’opposition, notamment l’honorable Mamadou Awa Gassama a annoncé les couleurs quand il déclare : « L’URD votera oui pour la loi organique portant prorogation du mandat des députés ».
Au terme du vote, deux (2) députés de l’URD sur 21 députés que compte le Groupe parlementaire VRD, deux députés de SADI sur 14 que compte le groupe parlementaire ADP-SADI; et un député démissionnaire du RPM se sont abstenus pour ne pas sont contre. 19 députés sur 21 que groupe VRD (19 députés URD, 1 député Parena et 1 député PRVM), 12 députés sur 14 que compte le Groupe parlementaire ADP-SADI (5 députés pour le Sadi et 9 députés pour ADP-Maliba) ont donné leur quitus à la loi. Entre l’objectif de la marche du 4 décembre et le vote de la loi, le paradoxe tient place.
En effet, l’opposition politique se contredit, sinon est désavouée par les siens au sein de l’Assemblée Nationale. Il s’agit là d’une incohérence. Comment ne pas vouloir quelque chose et son contraire ? L’opposition prouve une fois de plus que son combat n’est pas d’intérêt général, mais individuel.
CYRIL/Icimali.com