En effet, depuis plusieurs semaines, le parti politique Union pour la République et la Démocratie (URD) est en proie à une crise interne de leadership. Les deux principaux protagonistes de cette crise sont le Pr Salikou Sanogo, président du parti, et Gouagnon Coulibaly, l’un de ses vice-présidents.
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URD après le verdict de la Cour suprême : La coquille vide de Gouagnon

Le bras de fer judiciaire qui effrite le parti Union pour la République et la Démocratie (URD) depuis un long moment a connu son épilogue en faveur du camp de Gouagnon Coulibaly au détriment de celui du Pr Salikou Sanogo. Le verdict de la Cour Suprême qui consacre le président Gouagnon Coulibaly sonne l’implosion du parti de feu Soumaïla Cissé.

La Cour Suprême du Mali a consacré, le mercredi 12 avril dernier, au terme du parcours judiciaire déclenché depuis plus d’un an, la légalité et la légitimité du congrès extraordinaire du 16 janvier 2022 ainsi que ses résolutions.

En effet, depuis plusieurs semaines, le parti politique Union pour la République et la Démocratie (URD) est en proie à une crise interne de leadership. Les deux principaux protagonistes de cette crise sont le Pr Salikou Sanogo, président du parti, et Gouagnon Coulibaly, l’un de ses vice-présidents.

La crise a commencé lorsqu’un groupe de militants a demandé la démission de Salikou Sanogo, qu’il accuse de manque de leadership et de mauvaise gestion du parti. Ils ont également accusé Pr Sanogo d’avoir pris des décisions unilatérales sans consulter les autres membres du parti.

En réponse à ces accusations, Pr Salikou Sanogo a affirmé que ces militants étaient des dissidents qui cherchaient à diviser le parti. Il a également souligné que la plupart des membres du parti étaient satisfaits de son leadership et qu’il avait le soutien de la majorité des membres du parti.

Cependant, Gouagnon Coulibaly a pris parti pour les militants dissidents, affirmant qu’il y avait effectivement des problèmes de leadership au sein de l’URD. Il a également appelé à une réunion d’urgence du parti pour discuter de la crise.

Depuis lors, la situation s’est envenimée avec des membres du parti prenant parti pour l’un ou l’autre des protagonistes. Certains membres ont même quitté le parti en signe de protestation contre la gestion de la crise par Salikou Sanogo. La crise de leadership à l’URD a été préoccupante car elle est l’un des principaux partis d’opposition au Mali.

Dans cet imbroglio intervient le congrès extraordinaire convoqué par le camp de Gouagnon Coulibaly à la suite d’une pétition pour pourvoir le poste de Président du parti laissé vacant par l’honorable Soumaïla Cissé, rappelé à Dieu. Ce congrès qui s’est soldé par l’élection de l’honorable Gouagnon Coulibaly, ouvre ipso facto un bras de fer judiciaire entre les deux camps. En consacrant la légalité et la légitimité dudit Congrès et de ses résolutions, la Cour Suprême confirme l’homme d’affaire Coulibaly.

Dans une déclaration le dimanche 23 avril dernier, le désormais président légalement reconnu par la justice dit accueillir « ce verdict avec respect et humilité ».  « Cette ultime décision judiciaire ne consacre point à mes yeux la victoire d’un camp contre un autre, mais consacre plutôt la cohérence des textes du Parti et la pertinence de l’usage que nous en avons fait le 16 janvier 2022 », a-t-il fait comprendre.

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Pour le président de l’URD, ce sont, en réalité, les textes et leur pratique par les instances du parti qui étaient passés au crible depuis plus d’un an au niveau des différentes instances judiciaires. « C’est la victoire de l’URD républicaine et démocratique », se félicite M. Coulibaly.

Main tendue

Le président de l’URD dit tendre une main fraternelle et sincère à toutes et tous ceux qui n’ont pas voulu participer au Congrès ou qui l’ont contesté. « Je leur demande solennellement de revenir prendre leurs places au sein de notre grande et belle famille afin qu’ensemble nous continuions à faire de I’URD ce que ses pères fondateurs ont toujours voulu qu’elle soit le Parti de l’unité, de la Justice et du Travail », a-t-il déclaré.

Pour le président de l’URD, la bienséance, l’historique du parti, l’unité, l’entente et la cohésion leur commandent de n’exclure personne. « Nous avons réussi ce pari. La porte reste largement ouverte à tous ceux qui partagent ces valeurs et fondements », a réitéré Gouagnon Coulibaly.

Implosion inévitable

Le verdict de la Cour suprême sonne le glas du parti. De fait, depuis le début de cette affaire jusqu’après le verdict du 12 avril dernier, Pr Salikou Sanogo a déclaré avoir entendu, consulté, écouté tous les responsables, militants, sympathisants de l’URD épris de paix et de justice, respectueux des valeurs et principes. Ces derniers qu’il soutient avoir compris « sont résolument engagés à perpétuer le combat » des défunts Présidents et « à honorer leur mémoire sous une forme plus saine plus attrayante plus conviviale et plus rigoureuse ».

Dans cette perspective, Pr Salikou Sanogo et ses inconditionnels jugent nécessaire de « rester sur la scène politique et de disposer d’un nouvel appareil politique » à travers lequel ils vont continuer à partager avec les Maliens leurs aspirations pour mieux protéger la République et bien sauvegarder la démocratie malienne « afin qu’il y ait plus de développement au Mali ». « Il nous faut impérativement recréer l’espoir chez les Maliens », martèle-t-il.

Au regard du rejet de la main tendue de Gouagnon Coulibaly et du projet du Pr Salikou Sanogo de « disposer d’un nouvel appareil politique », entendu un nouveau parti politique, l’implosion du parti URD est inévitable. Mais la coquille URD ne sera ni vide ni pleine.

D. C. A.

Le Soft

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