A travers une correspondance en date du 16 mars 2021, adressée aux membres du comité scientifique COVID-19, Dr Ibrahim Traoré, Conseiller spécial et Haut Représentant du Chef de l’Etat pour la lutte contre la COVID-19, a fait part de sa volonté de surseoir à l’utilisation du vaccin Astra Zeneca, sous réserve d’acquisition d’autres types de vaccin. |
Invoquant le « principe de précaution », plusieurs pays, dont la France, l’Allemagne, la France et l’Italie ont suspendu l’usage du vaccin AstraZeneca contre la COVID-19, sans preuve et au risque de plomber la confiance, après le signalement d’effets secondaires «possibles», mais sans lien avéré.
Le Mali qui fait partie des pays ayant reçu le même vaccin se retrouve alors dans une mauvaise posture. Faut-il procéder à la vaccination ? Cette question demeurait sur toutes les lèvres. Mais la déclaration du conseiller spécial et haut représentant du Chef de l’Etat pour la lutte contre la Covid-19 semble dissiper les inquiétudes. Cette décision tombe à point nommé et on peut lire dans le même communiqué, l’exploration d’autres pistes telles que le vaccin russe Spoutnik qui ferait son entrée dans le jeu.
Le Mali a reçu 396.000 doses de vaccin anti-COVID-19 arrivées le 05 mars 2021. Le Président Bah N’Daw avait conduit la délégation officielle pour la réception à l’aéroport international de Bamako. Pour rappel, ce lot avait été expédié via la Facilité COVAX. Il s’agissait d’un partenariat tissé entre le CEPI, GAVI, l’UNICEF et l’OMS. C’était une étape historique vers l’objectif d’assurer une distribution équitable des vaccins anti-COVID-19 à l’échelle mondiale. Cette démarche s’était révélée être la plus grande opération de l’histoire d’approvisionnement en général et de distribution de vaccins en particulier.
La livraison faisait partie d’une première vague d’arrivées qui se poursuivra dans les mois à venir. Dans le cadre de l’attribution au Mali du vaccin AstraZeneca AZD1222 produit par le Serum Institute of India (SII) sous la Facilité COVAX, l’UNICEF avait confirmé les commandes relatives au Mali sur la période courant jusqu’à fin mai 2021 avec près de 1.4 million doses.
Le Mali était ainsi devenu le premier pays du Sahel Central à recevoir ces vaccins contre la COVID-19 en Afrique de l’Ouest dans le cadre de la Facilité COVAX.
Le groupe pharmaceutique anglo-suédois affirme qu’il n’y a «aucune preuve de risque aggravé» de caillot sanguin entraîné par son vaccin, tandis que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de continuer la vaccination avec ce sérum, avant une réunion de ses experts mardi.
Le Danemark a été le premier pays à suspendre l’utilisation du vaccin AstraZeneca, le 11 mars, «après des rapports de cas graves de formation de caillots sanguins» chez des personnes vaccinées.
Cette polémique autour du vaccin a suscité beaucoup d’interrogations chez les maliens qui étaient déjà réticents qu’en à l’injection de ce produit censé guérir la maladie à Coronavirus.
Issa Diallo en cinquième année de médecine se dit rassurant. « En ce qui me concerne, je ne vois pas d’objection à me faire vacciner en dépit de cet arrêt momentané de son emploi. Avec les problèmes liés à ce vaccin, il sera très difficile de convaincre les maliens à accepter son utilisation. Je ne pense pas que les blancs nous veulent du mal car si c’était leur intention, ils auraient trouvé d’autres moyens.»
Mis à part ce jeune médecin, la quasi-totalité des personnes interrogées rejettent d’emblée l’utilisation du vaccin. Cette nouvelle donne vient remettre en cause la fiabilité du vaccin. Tous murmurent sur le bout des lèvres que c’est juste un moyen pour éliminer les Africains.
A chacun sa manière de comprendre les choses car les enjeux sont énormes.
Ahmadou Sékou Kanta
Le SOFT