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VBG et journée internationale de la jeunesse : L’ONG JDWS édifie les jeunes de Kati 

A l’instar de la communauté internationale, le Mali a célébré le jeudi 12 Août dernier la journée internationale de la jeunesse. La commémoration de ladite journée a servi de tremplin à l’ONG Justice et Dignité pour la Femme du Sahel (JDWS) de mener sa campagne de sensibilisation des jeunes de Kati sur les violences basées sur le genre et les pratiques traditionnelles néfastes que subissent les jeunes, notamment l’excision.

Dans le sillage de cette journée, l’ONG JDWS a animé une causerie-débat sur les VBG à Kati. Les sujets de discussion la causerie dénommée « Baro » ont porté sur la définition du genre, l’excision, les VBG, etc.

D’entrée de jeu, le responsable du pôle communication, Souleymane Maïga, a expliqué la nouvelle approche pour laquelle l’ONG JDWS a opté pour sensibiliser les jeunes, celle d’aller vers les jeunes dans les différents quartiers pour causer avec eux sur les VBG.

Le décor étant planté, place a été donnée aux causeries-débats. « Qu’entendez-vous par genre ? », a interrogé l’animatrice Fatima Berthé. Pour les uns, le genre désigne le masculin et le féminin, pour les autres, il fait allusion généralement aux femmes de plus en plus victimes des phénomènes sociaux.

Au sujet de la VBG, mademoiselle Fatoumata Maïga la définit comme « une violence faite aux femmes et aux hommes, mais aussi aux enfants, aux transgenres ».

Parlant de l’excision, un sujet jadis tabou au Mali, certains estiment que cette pratique est idéologique. Car une femme qui n’est pas excisée est considérée comme impure. « Est-ce une atteinte à la femme ? », interroge Souleymane Maïga.

« Ce n’est pas normal, ceux qui le font doivent être sanctionnés. C’est un acte criminel. C’est interdit », peste-t-elle. Avant d’interroger : « Comment priver une fille de ce que Dieu a créé ? »

« C’est une tradition millénaire, elle est dépassée. Nos parents doivent comprendre que la tradition évolue au fil des ans, et que ce qui se faisait hier ne doit plus être nécessaire aujourd’hui », poursuit le jeune Boubacar Sanogo.

Après un intermède estampillé de slogan et de chanson de non-violence à l’égard des femmes, le secrétaire général chargé du pôle économique a revenu en long et en large sur la définition, les causes et les conséquences du phénomène de l’excision. Définie comme étant l’ablation totale ou partielle du clitoris et des lèvres de l’organes génital féminin, l’excision s’explique par la piété Islam, alors qu’elle a des conséquences énormes sur la fille ou la femme : la privation de plaisir sexuel, la nymphomanie, le des hémorragies entrainant la mort, des difficultés de grossesses ou d’accouchement, etc.

Que faire pour stopper les VBG ?

Les uns et les autres se sont accordés à dire que la sensibilisation accrue doit être de mise, comme le fait l’ONG JDWS. Que ces jeunes ont, par ailleurs, félicitée pour cette approche participative et de proximité. De l’avis du jeune Massaoudé Maïga, la violence ne résout en aucun cas de problème, à plus forte raison dans un foyer où le couple est appelé à vivre en complémentarité. « La violence entraîne plutôt des ennuis », conclut-il.

Il faut rappeler cette session des causeries débats intitulé BARO (causeries, discussions) démarrée le 10 juillet 2021, s’inscrit dans le cadre des activités de l’ONG Justice et Dignité pour la Femme au Sahel (JDWS) Mali. Le « BARO » vise à améliorer la capacité des jeunes sur les violences faites aux femmes et aux filles et sur les VBG à travers une session d’échange et de causerie débat, qui permettra la constitution de groupes de binômes qui procéderont à l’animation des discussions avec les jeunes dans les « grins ».

Quid de la JDWS ?

Justice et Dignité pour la Femme au Sahel (JDWS) est une organisation à but non lucratif créée en 2019. Elle s’engage à travers des stratégies innovantes de sensibilisation communautaire notamment des causeries débats et d’échange dans les grins, groupement de jeunes de tout genre pour lutter contre toutes les formes de violence faites aux femmes et aux filles. Sa présidente est Mme Aïda Oualate.

Cyril Adohoun

L’Observatoire

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