Pour la 27ème Session, le Secrétariat permanent de l’EID a enregistré 599 interpellations contre 334 l’année dernière, soit un taux d’augmentation de 55,76 %. Lors des travaux de dépouillement, la Commission préparatoire, conformément aux critères définis par le Règlement intérieur a classé les dossiers comme suit : 38 dossiers pour la lecture ; 404 dossiers pour suite à donner ; 153 dossiers non retenus
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EID-2023 : 599 interpellations sur la table du Jury

Sous la présidence du Médiateur de la République, Mme Sanogo Aminata Mallé, est ouverte ce dimanche 10 décembre 2023 au C.I.C.B, la 27eme Séssion de l’Espace d’Interpellation Démocratique (E.I.D). Au total, 599 interpellations sont sur la table du Jury d’Honneur.

C’était en présence du Ministre Ibrahim Ikassa Maïga de la Refondation de l’Etat, chargé des Relations avec les Institutions, représentant le Premier ministre, Chef du Gouvernement, du Président du Conseil National de Transition, colonel Malick Diaw, du Professeur Dioncounda TRAORE, ancien Président de la République par intérim, des Présidents des Institutions de la République ou leurs représentants,

Espace de dialogue démocratique unique entre gouvernants et gouvernés qui ne cesse de faire des émules ici et là, la 27eme Session de l’EID a enregistré un « nombre record de 599 » dossiers. « Mon appel à une plus grande participation de la Diaspora a eu un écho favorable avec la réception, pour la première fois de 22 dossiers de nos compatriotes établis à l’extérieur », a indiqué Mme Mallé.

Selon le Médiateur de la République, ce résultat est le fruit de la bonne collaboration et du partenariat dynamique entre le Médiateur de la République, le Haut Conseil des Maliens de l’Extérieur et les Correspondants de l’Institution dans les Ambassades et Consulats à travers le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale. « Les femmes ne sont pas restées en marge dudit appel. De 45 interpellations en 2022, ce nombre est passé à 65 en 2023, soit 10, 85 % du taux global des interpellations reçues », a-t-elle renchéri.

L’option de faire composer, pour la troisième fois consécutive, le Jury d’Honneur par des personnalités maliennes aux compétences avérées, dira Mme Mallé, « repose sur notre volonté de mettre en exergue nos propres capacités intellectuelles ».

Parlant de la deuxième Edition de la Journée nationale des Légitimités traditionnelles, le 11 novembre 2023, sur le thème : « Place et rôle des Légitimités traditionnelles dans la prévention et le règlement des conflits », Mme le Médiateur de la République estime que la pérennisation de ce Forum, institué au Mali depuis plus de deux décennies, dénote des efforts inlassables, « un marqueur du rôle de veille citoyenne que constitue la Société civile ».

Mme Mallé s’est réjouie de la confiance en l’EID, qui « prouve à suffisance le souci de faire respecter les droits par les gouvernants en tant que de besoin », la traduction de leur « soif d’une justice équitable et d’une gouvernance vertueuse au bénéfice des citoyens ». A titre de rappel, la 26ème Session de l’EID a enregistré 334 demandes d’interpellation dont 243 retenues par la commission de dépouillement. Sur ces 243 interpellations, 28 ont fait l’objet d’une lecture publique et 215 pour suite à donner.

Bilan

Par ailleurs, le Secrétariat permanent de l’EID a, conformément à son Règlement intérieur, tenu deux réunions de suivi, respectivement les 22 mars et 21 juin 2023 et un atelier d’évaluation le 11 octobre 2023. « Les 28 interpellations retenues pour la lecture ont toutes reçu des réponses de la part des départements ministériels concernés, soit un taux d’exécution de 100 %. 207 sur 215 interpellations retenues pour suite à donner ont eu des réponses, soit un taux d’exécution de 96,27 %. Le reste est en cours de traitement au niveau des départements ministériels. Quant aux 29 recommandations formulées par le Jury d’Honneur à l’endroit des départements ministériels, vingt et une ont reçu des suites, soit un taux d’exécution de 72,41 % », a expliqué Mme Mallé.

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Et Mme le Médiateur de la République de poursuivre : « Pour la 27ème Session, le Secrétariat permanent de l’EID a enregistré 599 interpellations contre 334 l’année dernière, soit un taux d’augmentation de 55,76 %. Lors des travaux de dépouillement, la Commission préparatoire, conformément aux critères définis par le Règlement intérieur a classé les dossiers comme suit : 38 dossiers pour la lecture ; 404 dossiers pour suite à donner ; 153 dossiers non retenus. A cela, il faut noter que 4 dossiers d’interpellation ont été satisfaits au cours desdits travaux. Il est à préciser que 388 sur 599 dossiers reçus proviennent des Délégations territoriales, soit un taux de 64,77 %.  Une motion spéciale aux Délégations territoriales pour avoir joué pleinement leur rôle. »

Aux dire de Mme Mallé, le nombre record d’interpellations de la session, « est le fruit de la démarche pragmatique » sous laquelle elle a placé son mandat, « privilégiant la médiation de proximité, afin de satisfaire le plus grand nombre de nos concitoyens ». « En plus de cette stratégie innovante, le Médiateur de la République s’emploie à rapprocher davantage l’Administration des usagers des services publics en veillant constamment au respect des principes d’égalité, d’impartialité, d’équité, de neutralité pour la consolidation de l’Etat de droit », a-t-elle indiqué. Avant d’ajouter que la mise en œuvre du Plan Stratégique de Communication de sa structure a été d’un « apport inestimable pour la réalisation de cette démarche et l’atteinte des résultats susmentionnés ».

Quid des 559 dossiers ?

A l’instar des années précédentes, a expliqué Mme Mallé, les dossiers reçus cette année portent sur les litiges domaniaux et fonciers, les demandes de paiement de droits, les difficultés liées à la bonne distribution et à l’exécution des décisions de justice, les demandes de régularisation de situations administratives, les demandes d’assistance, les violations des droits humains, les problèmes de chefferie, et les dénonciations.

Le Médiateur de la République a salué les efforts du Gouvernement dans le cadre de la Refondation de l’Etat à travers les Réformes Politiques et Institutionnelles, notamment la promulgation de la Constitution. « Cette Constitution contribuera assurément à doter notre pays d’Institutions fortes et crédibles », a déclaré Mme Sanogo Aminata Mallé.

Quant à la création de l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE), « elle constitue, dira Mme Mallé, un gage incontestable pour l’organisation et la gestion des consultations électorales et référendaires transparentes, crédibles et apaisées ». « La promulgation le 29 août 2023 par le Président de la Transition, Chef de l’Etat, de la Loi portant Code minier en République du Mali et de celle relative au contenu local dans le secteur minier, augure des perspectives de retombées financières pour l’Etat et les populations qui tireront le meilleur profit de l’exploitation de nos ressources minières », a-t-elle renchéri.

Du haut de la tribune, Mme Mallé a exhorté les Forces de Défense et de Sécurité, dont leur détermination et leur dévouement a permis de recouvrer l’intégrité territoriale de notre pays, « à redoubler d’ardeur dans le combat qu’elles mènent pour restaurer la dignité, l’honneur et la souveraineté du Peuple malien ». « La récente reconquête de Kidal est une avancée notoire dans la restauration de l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national », a-t-elle salué.

 Le Médiateur de la République a prévenu des inégalités qui ne cessent de se creuser, de nouvelles menaces qui se profilent à l’encontre des droits humains, telles que les pandémies, les excès de la technologie numérique et la crise climatique, alors que le monde est à la croisée des chemins.

Pour relever ces défis multiformes et complexes, Mme Mallé a invité les gouvernants à « être plus attentifs et proactifs au respect des droits humains et des libertés. Le Mali Kura auquel nous aspirons nécessite un changement de comportement et de mentalité. »

Mme le Médiateur de la République est formelle, « la protection des libertés individuelles et collectives incombe à l’Etat. Ainsi, tout administré, victime d’erreurs, de négligences, de lenteurs ou d’abus de l’Administration doit être en mesure de réclamer justice et d’obtenir réparation intégrale du préjudice subi, si son droit est reconnu par une décision de justice.  En contrepartie, le citoyen doit se conformer aux dispositions des lois et règlements en vigueur. »

« L’EID est une tribune et non un tribunal, un débat et non un combat », a cité Mallé, paraphrasant l’ancien Premier ministre, Feu Modibo Keïta. Elle a rassuré que le Secrétariat permanent de l’EID veillera au suivi régulier de la mise en œuvre des recommandations du Jury d’Honneur et des engagements pris par les membres du Gouvernement.

Cyril Roc DACK / Icimali.com

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