La scène politique malienne n’a pas encore fini de dévoiler toutes ses facettes. Des plus inimaginables aux plus ridicules. De la crise postélectorale, à la démission du Premier ministre Soumeylou Boubèye jusqu’à cet épisode de la mise en place d’une nouvelle équipe gouvernementale, l’observateur n’a d’autre choix que de retenir son souffle. Difficile, sinon, impossible de faire une lecture saine de la situation. Au gré de leurs intérêts, les politiques en l’espace de quelques mois ont fait voir au peuple toutes les couleurs.
Plus question d’idéologie (les antagonistes les plus redoutables, en termes de courant politique prôné dans leur statut et récépissé respectifs coalisent désormais), encore moins de respect de mot d’ordre électoraliste (ceux qui se regardaient en chiens de faïences cohabitent pour combattre d’autres). Mais le plus marrant relève de la nouvelle attitude de l’opposition qui rame dans tous les sens. Pour bien cacher son dessein de s’inviter elle-même à la table, elle veut se disculper derrière un rideau épais sous la dénomination d’un accord politique. Oui un accord politique, assorti d’une feuille de route, sanctionnée par un partage de responsabilités dans la gestion des affaires. Sans retenu, ces mêmes pontes de l’opposition politique proposent même au président de la République « une union sacrée » pour endosser ensemble la difficile gestion de la crise multidimensionnelle que traverse le pays. Maintenant pour ce faire, la condition dite sine qua none de succès pour eux, ne relève des efforts ou des démarches à entreprendre, mais plutôt : « du choix judicieux des hommes capables ».
Par la suite, Soumaïla Cissé et ses amis, amassés dans la CoFoP et le FSD, laissent transparaitre leur appétit vorace derrière les strapontins. Cela, lorsqu’ils architecturent toute leur demande sur les portefeuilles ministériels. Notamment, le choix du Premier ministre, les profils des ministres, les quotas pour la majorité, l’opposition et la société civile, ainsi que la détermination du rang protocolaire des membres du Gouvernement. Il ne manquait que la fixation de l’importance de l’enveloppe à allouer à chaque tenant de portefeuille ministériel…
En clair, cette opposition que le peuple malien a héritée par la force des choses, n’est pas prête à jouer uniquement son rôle de contrepouvoir. Elle veut garder ses pieds au sein des affaires, ses mains avec des religieux, sa tête couverte d’une casquette d’opposant et sa bouche remplie de la chose publique.
Comme disait l’autre, s’opposer n’est autre que proposer. Une opposition sans proposition n’est qu’un mouvement d’humeur.
Après avoir reconnu le président de la République élu par inadvertance, elle disait ne pas voir sa main tendue, avant de se glisser entre les portails du palais présidentiel de façon nocturne, pour ensuite se ranger derrière des religieux hostiles au pouvoir avant de réapparaître avec un accord politique, digne d’une bafouille souillée.
S’il s’agit d’un problème d’hommes capables, autant la majorité en souffre que l’opposition, de la même manière auprès du peuple.
Certes, le président de la République actuel a prouvé à chaque grande épreuve son sens de large ouverture au dialogue et à l’acception de la volonté populaire, mais croire qu’il acceptera de céder sa table à un invité qui veut se servir du contenu de l’assiette et partir avec l’assiette.
Etant donné que la crise qui sévit dans notre pays n‘est pas un problème de personnes mais une situation de menaces terroristes qui planent sur presque tous les pays de notre sous-région, de notre continent et même des pays les plus nantis dans le monde, il sied d’apporter sa pierre, sans chercher à casser le petit mur qui nous sert d’abri contre l’ennemi.
La Rédaction
Le Sursaut