La 3ème conférence nationale extraordinaire de l’ADEMA-PASJ, tenue le samedi 19 mai 2018 à l’Hôtel Maeva Palace, a tranché : « Engager un dialogue politique avec Ibrahim Boubacar Kéita,…, et aller à un regroupement ou une coalition forte pour une offre forte de soutien » au Chef de l’Etat, candidat à sa propre succession.
Ladite conférence extraordinaire a été celle de la réflexion par rapport à la position du parti à l’approche des élections présidentielles de juillet prochain, après son soutien au candidat IBK au second tour des présidentielles de 2013. Mais surtout que le parti peine à dégager un candidat de consensus, répondant à certains critères préalablement définis par le parti, après que Pr Dioncounda Traoré ait rejeté le choix porté sur lui par la majorité des sections du parti.
Bien avant la fin de la conférence, certains membres du Comité Exécutif, Khalifa Sanogo et Dramane Dembélé, ont claqué la porte de la conférence nationale extraordinaire suite à la décision du Comité Exécutif de soutenir IBK, et promettent de se porter candidat ADEMA.
Entre autres recommandations, la conférence a invité le C.E « à aller à un regroupement ou une coalition forte pour une offre forte de soutien, engager un dialogue politique avec Ibrahim Boubacar Kéita, participer à la Plateforme de soutien à IBK, préparer les législatives à venir tout en préservant le leadership du parti, créer les conditions de soutien à IBK dans le cadre d’une coalition forte, porteuse d’une offre politique cohérente et partagée,… »
Dans son mot de clôture, le président du parti Pr Tiémoko Sangaré a affirmé qu’il appartient à la direction du parti d’adopter la posture possible pour l’application des recommandations.
« Les décisions prises vont dans le sens de conforter nos engagements. Elle permet de ramener le parti à ses valeurs… Ce qui reste est la cohésion, l’union et la solidarité », a expliqué Pr Sangaré.
Les grands défis pour l’ADEMA-PASJ aujourd’hui sont, aux dires du président du parti, liés au rôle de premier plan que le parti doit jouer dans la Plateforme de soutien à IBK, la bonne organisation des élections législatives et la capacité du parti à rafler la mise auxdites élections pour s’offrir une majorité confortable à la prochaine législature.
Le choix du parti de transformer son soutien politique en soutien électoral s’explique quelque part par le fait « qu’en dehors de Dioncounda Traoré, on ne n’aura pas trouvé quelqu’un parmi nous qui fera le consensus ».
« L’ADEMA-PASJ n’est pas un parti où il y a un président naturel, elle appartient à tous, d’où les problèmes que nous connaissons et auxquels nous tentons d’apporter de solutions », a clarifié le président de l’ADEMA-PASJ.
Et Pr Tiémoko Sangaré d’être clair sur le bilan du Président Ibrahim Boubacar Kéita : « ADEMA est comptant du bilan d’Ibrahim Boubacar Kéita. Comme dans tout bilan, celui d’IBK est positif même s’il y a quelques points négatifs. Après avoir eu une dizaine de ministres au Gouvernement durant les cinq ans, nous ne pouvons pas dire que c’est les autres. Nous assumons le bilan en ce qui a été en bien, en ce qui a été en mauvais ».
Sur les préoccupations relatives à l’absence de certaines sections à la conférence, le président de l’ADEMA fera savoir : « Toutes les sections du parti sont représentées ».
Il faut signaler que des militants de base présents sur les lieux, mais qui n’ont pas pu accéder à la salle, ont manifesté toute leur colère à la suite de cette décision.
DACK/icimali.com
