Vacciner 59 600 800 têtes d’animaux et de volailles, toutes espèces confondues, contre 56 680 830 têtes pour la campagne précédente, est l’objectif que s’est fixé la Ministre Kane Rokia Maguiraga de l’Elevage et de la Pêche au cours de la campagne de vaccination du cheptel national 2019-2020.
C’était hier dimanche 1er décembre 2019, dans la commune rurale de Kambila à Kati, lors du lancement de ladite campagne, sous la présidence du Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita, en présence du président par intérim de l’APCAM, Mohamed Ag Mohamed Moctar, de certains membres du gouvernement, des autorités administratives, coutumières et religieuses, des acteurs du secteur de l’Elevage et une population sortie massivement pour accueillir le Président de la république.
Après les mots de bienvenue du représentant des chefs de villages, le Maire de la Commune rurale de Kambila, Georges Kané a jugé très urgent le lancement de cette campagne, combien important en faveur du développement, et dont l’objectif est de renforcer la protection sanitaire et le contrôle des maladies en raison de l’importance du cheptel et de l’élevage de notre pays. « C’est un meilleur moyen d’accéder aux produits de l’élevage », a-t-il insisté.
Dans son discours, Mme Kane Rokia Maguiraga a salué la décision hautement politique du Président IBK de faire de l’élevage un des leviers de la croissance économique de notre pays. Selon elle, les vaccinations du cheptel de l’année écoulé ont permis d’enregistrer une progression sensible du taux de couverture vaccinale, améliorant considérablement la situation sanitaire du cheptel.
Objectif 2019-2020
« Pour cette campagne de vaccination, l’objectif est de vacciner 59 600 800 têtes d’animaux et de volailles (toutes espèces confondues) contre 56 680 830 têtes pour la campagne précédente », a informé Mme le ministre.
Cette campagne concerne plusieurs maladies dont les principales sont la péripneumonie contagieuse, la fièvre aphteuse, la peste des petits ruminants, la pasteurrellose bovine et ovine, le charbon symptomatique et bactéridien, et la maladie de Newcastle.
La ministre de l’Elevage et de la Pêche a fait savoir que la campagne 2019-2020 sera marquée par le démarrage du programme national de lutte contre la rage 2019-2023 avec l’accompagnement l’Organisation Mondiale de la Santé animale (OIE). Et que la surveillance épidémiologique des maladies transfrontalières, notamment la grippe aviaire et la fièvre de la vallée du Rift sera accrue dans le cadre du concept « Une seule santé ».
L’atteinte des objectifs de la campagne étant dépendant en grande partie de la mobilisation des éleveurs, Mme le ministre les a tous exhorté ainsi que l’ensemble des professionnels de l’élevage à faire vacciner massivement les animaux conformément à la réglementation en vigueur. Sans oublier les Gouverneurs, Préfets, Sous-Préfets Maires, Députés, élus locaux et leaders d’opinion dont le devoir est d’inscrire en bonne place la protection vaccinale de notre cheptel dans leurs programmes de sensibilisation et objectifs économiques prioritaires
Pour la campagne de vaccination 2019/2020, en plus des agents du secteur public, 163 vétérinaires privés titulaires du mandat sanitaire et leurs personnels participeront aux activités de vaccination. Ce qui va améliorer sensiblement l’état sanitaire des animaux.
Dr Kane Rokia Maguiraga a indiqué que son département a pris en compte le travail considérable abattu par les pionniers de la profession vétérinaire depuis l’indépendance, et même avant, pour promouvoir la santé animale, en vue d’améliorer les productions animales. «Un accent particulier est mis sur la protection sanitaire et la surveillance épidémiologique assurées par les vétérinaires privés mandataires et a sur l’offre de médicaments et de vaccins notamment ceux produits notre Laboratoire Central Vétérinaire », a-t-elle promis, tout en de mentionnant l’apport combien important du secteur privé, à promotion de la santé animale dans notre pays.
Et Mme le ministre d’ajouter des mesures parmi lesquelles la réglementation relative au contrôle des denrées alimentaires d’origine animale et au contrôle des aliments pour bétail ainsi que le renforcement de l’inspection sanitaire avant abattage des animaux de boucherie. « Toutes ces dispositions devront renforcer la protection sanitaire de nos animaux, a poursuivi Mme Maguiraga, pour fournir aux consommateurs des produits animaux sains exempts de toute contamination et par conséquent de renforcer la santé publique dars notre pays ».
Des stratégies
Aux dires du Dr Maguiragua, la maîtrise de la santé animale contribuera à l’atteinte des objectifs que s’est fixé le département d’améliorer les productions animales, particulièrement le lait et la viande. « C’est dans ce cadre que le Ministère de l’Elevage et de la Pêche est engagé dans la mise en œuvre de la stratégie nationale de développement et de valorisation du lait cru local et d’intensification de la production de viande rouge mettant ainsi l’accent sur la promotion et la valorisation de l’élevage afin qu’il puisse contribuer plus efficacement au bien-être de nos populations », a-t-elle indiqué. Avant de renchérir : « Cette stratégie permet de renforcer les infrastructures de production, de transformation et de commercialisation de lait, notamment la construction de centre de collecte de lait ainsi que la construction de marchés à bétail et d’abattoirs modernes aux normes internationales ».
Dans le cadre de la mise en œuvre du Programme présidentielle d’urgence, la ministre de l’Elevage et de la Pêche a révélé que deux marchés à bétail ont été construits, à Sabalibougou et Tienfala, et une usine de transformation du lait local est en chantier à Dialakorobougou. Mme Maguariga a promis de faire de la campagne de vaccination 2019-2020 du cheptel un véritable succès.
« Qu’une telle prouesse se respecte. Mais, c’est à nos éleveurs, à nos pêcheurs et à nos agriculteurs que nous devons d’être où nous sommes aujourd’hui et qui nous sommes. Si nous sommes considérés aujourd’hui en Afrique en matière de développement rural, c’est à leurs labeurs, à leur engagement, à leur détermination jamais prise à défaut », a soutenu le Président Ibrahim Boubacar Kéita, en référence au dernier classement qui hisse le Mali la troisième place de l’élevage, malgré le contexte de crise.
Le Chef de l’Etat a expliqué qu’au-delà des 15% du budget alloués à l’agriculture, ‘’le rôle de l’Homme est primordial’’. « On n’aurait pu injecter 20%, 30% si l’homme n’avait pas été au rendez-vous, rien n’aurait été fait, a justifié IBK. C’est donc aux femmes et aux hommes du secteur rural que le Mali doit être aujourd’hui dans cette position du troisième africain. La santé animale est à la base de tout le reste, la santé animale conditionne la santé humaine. Nous consommons à chaque moment les matériaux qui viennent du monde animal. Si ce monde animal était en difficultés, en pathologie quelconque, cela se répercutera sur la chaine humaine ».
Et IBK de conclure que le parc national du cheptel malien est une garantie et un socle pour le Mali, sur lequel repose son développement économique.
Auparavant, le président par intérim de l’APCAM, Mohamed Ag Mohamed Moctar, a plaidé pour la mise à disposition de parcelles en zone de l’Office du Niger pour la production d’aliments de bétail.
La première dose de vaccin a été inoculée par le Président de la République IBK.
Cyril ADOHOUN, Envoyé spécial
L’Observatoire