CEDEAO-Session extraordinaire le 3 février 2022 à Accra- Ghana
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Conférence des chefs d’État de la CEDEAO aujourd’hui à Accra : Un sommet de tous les espoirs pour le Mali

Le Sommet Extraordinaire de la CEDEAO prévu à Accra, aujourd’hui vendredi 25 mars 2022, auquel le Président de la Transition au Mali, colonel Assimi Goïta, était invité, sonne comme un rendez-vous de dernière chance pour mettre à plat les divergences entre le Mali et l’organisation sous-régionale. Déjà une lueur d’espoir quand on sait que la Cour de Justice de l’UEMOA a décidé du sursis à exécution des mesures et sanctions contre le Mali.

Dans la correspondance de compliment au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, par la Commission de la CEDEAO, depuis Abuja ce 22 mars 2022, la Commission de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), le Président de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO, le Ghanéen Nana Ado AKufo, a invité Colonel AssimiGoita, Président de la Transition, au Sommet Extraordinaire de l’organisation sous-régionale à Accra« sur la situation politique en République du Mali ».

Même si le Chef de l’Etat malien ne se rendra à ce sommet Accra où il sera représenté par une délégation de 4 ministres composée de Abdoulaye Diop, colonel Abdoulaye Maïga, Ibrahim IkassaMaïga et Mme Fatoumata Sékou Dicko. « Toutefois, le Président Goïta marque sa disponibilité à interagir, au cours de ladite session, avec ses pairs par visioconférence sur tout point relatif à la situation du Mali », a adressé le ministre des Affaires étrangères dans une correspondance à la Commission de la CEDEAO.

Quoi qu’on dise, cette invitation intervient dans un contexte où les discussions de son pays avec l’organisation sous-régionale achoppent sur la durée de la nouvelle Transition. En effet, en vue de trouver un compromis entre les aspirations du Peuple Malien et les exigences de la communauté internationale, conformément aux Instructions du Colonel Assimi GOITA, le Gouvernement de la République du Mali a eu des consultations, le vendredi 18 mars et le samedi 19 mars 2022, avec le Médiateur de la CEDEAO, Goodluck Jonathan, accompagné du Président de la Commission de la CEDEAO et le Comité local de suivi de Transition.

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Ces consultations, selon le porte-parole du Gouvernement colonel Abdoulaye Maïga, se sont tenues à la suite de la note verbale du 26 février de la représentation de la CEDEAO envoyée au Gouvernement du Mali et communiquant une proposition de chronogramme pour une Transition de 12 à 16 mois. Par conséquent le Gouvernement a déploré « le fait que cette proposition de la CEDEAO est essentiellement électoraliste et ne prend pas en compte les aspirations légitimes de réformes politiques et institutionnelles exprimées par le Peuple malien ».

Se calquant sur la crise politique ayant émaillé les élections présidentielles de 2018, le Gouvernement a rappelé qu’une mission ministérielle de la CEDEAO a conclu le 19 Octobre 2018, qu’il est impératif que le Gouvernement et tous les acteurs socio-politiques conviennent, de manière consensuelle, d’entreprendre des réformes courageuses des cadres légaux, y compris la Constitution de février 1992 et du système électoral avant de s’engager dans les prochaines échéances électorales que compte mener le Pays

Des propositions rejetées

Dans son communiqué consécutif à la dernière avec le Médiateur Jonathan, le Gouvernement soutient avoir « produit et soumis un chronogramme révisé comprenant des actions relatives aux réformes politiques et institutionnelles, ainsi que des actions détaillées relatives aux élections avec un délai de trente-six (36) mois pour la Transition ». Malheureusement, cette proposition n’a pas été acceptée par le Médiateur.

Malgré qu’elle ait reconnu, aux termes d’échanges fructueux, « la pertinence des réformes », la CEDEAO est restée inflexible au nouveau délai de vingt-neuf (29) mois proposé, que le Président AssimiGoïta a, « par la suite, dans un effort ultime visant à parvenir à un compromis réaliste et salutaire pour le Mali et la CEDEAO, ramené à 24 mois ce nouveau délai ». D’où les incompréhensions du Gouvernement qui regrette l’absence de « compromis à ce stade pour une Transition dont l’objectif est de poser les jalons de la Refondation du Mali, puis de mettre en place un nouvel ordre constitutionnel, gage de paix, de stabilité durable et de bonne gouvernance ».

Des jalons posés

Pour les autorités de la Transition, la CEDEAO n’a manifestement pas « pris en compte la complexité des enjeux auxquels le Mali est confronté et les aspirations profondes de son Peuple déterminé à prendre son destin en mains ». Alors que le Gouvernement, selon le ministre Maïga, « a toujours exprimé et illustré sa bonne foi et sa détermination à trouver une solution consensuelle avec la CEDEAO ». Comme en témoigne l’initiative du Gouvernement de la mise en place du mécanisme de concertation avec la CEDEAO et la Communauté internationale, lequel mécanisme « a permis de procéder à une évaluation technique conjointe du chronogramme de la Transition au Mali ».

Les besoins des autorités de la Transition sont « d’avancer rapidement sur la mise en œuvre des actions prioritaires et urgentes exprimées par leur peuple », et poursuivre le dialogue pour« trouver une solution avec la CEDEAO et la communauté internationale dans l’intérêt supérieur des Peuples d’Afrique de l’Ouest qui souffrent collectivement des conséquences des sanctions illégales, illégitimes et inhumaines prises à l’encontre du Mali ».

De l’espoir

Entretemps, les lignes ont bougé. Au-delà de cette invitation qui symbolise un début de décrispation, la Cour de Justice de l’UEMOA a décidé du sursis à exécution des mesures et sanctions de la Conférence des Chefs d’Etat contre le Mali suite à la plainte déposée par l’État malien sur l’illégalité des sanctions.Celles-ci d’application immédiate portent sur la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la Communauté et le Mali, la suspension de toute aide financière et des transactions commerciales (à l’exception des produits de première nécessité) et le gel des avoirs du Mali dans les banques centrales et commerciales de la Cedeao.

Somme toute,l’on se dirige probablement vers la levée des sanctions économiques qui pèsent sur le Mali depuis le 9 janvier dernier et dont les effets commencent à se faire ressentir sur le panier de la ménagère. Car les prix des produits de premières nécessités prennent une hausse vertigineuse. Tous les regards sont braqués sur Accra.

Cyril Adohoun

L’Observatoire

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