Le chef de la Minusma, EL Ghassim Wane a prévenu que la clôture de la Mission en six mois tel souhaitée par les autorités de la transition, après dix ans de présence, était une entreprise ‘’complexe et ambitieuse’’. Pour sa part, Issa Konfourou, représentant du Mali rétorque : « Le Gouvernement du Mali n'envisage pas de prolongation du départ de la Mission au-delà de la date ».
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El Ghassim Wane sur le retrait de la MINUSMA : « Fermer en 6 mois après 10 ans de présence est complexe » – Issa Konfourou, représentant du Mali : « Le Gouvernement n’envisage pas de prolongation du départ de la Mission au-delà de la date »

Le chef de la Minusma, EL Ghassim Wane a prévenu que la clôture de la Mission en six mois tel souhaitée par les autorités de la transition, après dix ans de présence, était une entreprise ‘’complexe et ambitieuse’’. Pour sa part, Issa Konfourou, représentant du Mali rétorque : « Le Gouvernement du Mali n’envisage pas de prolongation du départ de la Mission au-delà de la date ».

 Depuis l’annonce par le Conseil de sécurité de la décision en date du 30 juin, de mettre un terme au mandat de la MINUSMA, conformément à̀ la demande des autorités maliennes, d’énormes progrès ont été établis dans ce sens. Avant la date butoir du 31 décembre 2023, la mission onusienne a déjà rendu les clés de quelques camps qu’elle occupait jadis. Une restitution sous tension qui avait suscité quelques escarmouches avec les mouvements signataires de l’accord d’Alger. Après un relatif accalmi, les différentes rétrocessions se poursuivent dans le but d’accomplir cette tâche ardue conformément à la résolution de fin de mandat instaurée par le conseil de sécurité.

Pour El Ghassim Wane, « clôturer une mission bâtie sur une décennie en l’espace de six mois est une entreprise complexe et ambitieuse ». Est-ce une manière pour le chef de la Mission des Nations Unies au Mali de chercher à prolonger cette présence onusienne dont l’inadaptation des mandats au contexte malien a été plusieurs fois révélée par de nombreux membres de l’Organisation ?

Cette position est aussitôt balayé d’un revers de la main par Issa Konfourou, représentant du Mali qui a rappelé que ‘’ le Gouvernement du Mali n’envisage pas de prolongation du départ de la Mission au-delà de la date du 31 décembre 2023 fixée par la Résolution 2690’’.‘’ La deuxième phase de transfert des emprises de la MINUSMA à l’Etat malien, qui commence dès le 1er septembre 2023, doit s’exécuter suivant le chronogramme convenu.

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Autant nous sommes ouverts au dialogue pour régler pacifiquement les questions ponctuelles qui peuvent se poser, autant nous tenons au respect strict des délais convenus pour le transfert des camps de Tessalit, d’Aguelhok et de Kidal à l’Etat du Mali », a-t-il rétorqué. Ce qui, visiblement, met fin à une quelconque éventualité de prolongement de la mission onusienne sur le sol malien.

Toujours sur le même sujet, M. Wane a fait ressortir les difficultés qu’implique ce retrait notamment le rapatriement de 12.947 personnels en uniforme, la séparation de 1.786 personnels civils, le rapatriement et/ou la relocalisation d’un chargement d’environ 5.500 conteneurs maritimes de matériel des contingents et appartenant à l’ONU et de près de 4.000 véhicules, ainsi que le fermeture et remise de 12 camps et d’une base opérationnelle temporaire aux autorités civiles maliennes. « La tâche est rendue encore plus difficile par une multitude d’autres contraintes liées à la géographie, au climat, à la logistique et aux infrastructures. À cela s’ajoutent les risques sérieux liés à la situation sécuritaire actuelle », a souligné le chef de la MINUSMA.

Concernant les inquiétudes relatives au vide, la partie malienne a souligné que, ‘’contrairement au contenu de certains passages du rapport d’étape, le Gouvernement du Mali a évalué avec beaucoup de sérénité le retrait de la MINUSMA et élaboré les mesures nécessaires pour faire face à tout éventuel vide sécuritaire qui y serait lié.

En effet, je tiens à rappeler qu’une analyse exhaustive des conséquences de ce retrait a précédé la décision, mûrement réfléchie du Mali, de demander le retrait de la Mission et, les dispositions déjà prises en amont, se poursuivent et ont, entre autres, montré que les Forces armées maliennes sont prêtes à faire face à toutes les situations, y compris la remise anticipée des camps, comme ce fut le cas le 13 août 2023.

Faut-il le rappeler, le retrait et la fermeture de la Mission se déroulent en deux phases jusqu’au 31 décembre, suivies de la période de liquidation, qui débutera quant à elle le 1er janvier 2024. La première phase a débuté le 17 juillet et s’est concentrée sur la fermeture des avant-postes les plus petits et les plus éloignés des super camps de Tombouctou, Gao et Mopti et sur la réduction de l’empreinte géographique de 25%. Le 25 août, cette phase a été achevée avec la fermeture de la base de Ménaka. Au début du mois d’août, ont été successivement fermés la base opérationnelle temporaire d’Ogossagou, dans la région de Bandiagara au centre du Mali, ainsi que les camps de Ber et Goundam, dans la région de Tombouctou.

Ahmadou Sékou Kanta

L’Observatoire

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