La carte nationale biométrique sécurisée du Mali revêt une importance cruciale pour l’identification de ses citoyens. Cependant, son obtention se révèle être un parcours semé d’embûches pour de nombreux résidents de la capitale.
Malgré les avancées technologiques, des problèmes persistent dans le processus de distribution et surtout d’enrôlement de ce document essentiel, laissant ainsi de nombreux citoyens frustrés et désespérés.
Le Gouvernement du Mali a introduit la carte nationale biométrique sécurisée dans le but de moderniser les systèmes d’identification et de renforcer la sécurité nationale. Néanmoins, la mise en pratique de ce processus est devenue une source de frustration pour un grand nombre de citoyens. Pour retirer sa carte dans un poste de police, c’est un véritable parcours du combattant, nous confie un témoin.
Au commissariat de police du 13ème arrondissement, situé à Yirimadio, la file d’attente pour le retrait de la carte s’étendait sur plusieurs mètres. À première vue, le commissariat était bondé et la file d’attente interminable. Cette situation rend le processus extrêmement fastidieux, en particulier pour ceux ayant des obligations professionnelles ou familiales.
« Je me suis réveillé très tôt, à 3 heures du matin précisément, pour me rendre au commissariat, et j’ai été surpris de constater qu’il y avait déjà une vingtaine de personnes devant moi. La file d’attente ne cessait de s’allonger. Personnellement, j’ai pu faire mon enrôlement à 10h15. J’ai été informé de la disponibilité de ma carte trois mois après mon enrôlement », raconte Mr. Traoré Modibo Kanou.
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En ce qui concerne les démarches pour obtenir sa carte, plusieurs personnes estiment que l’enrôlement est la partie la plus difficile. Selon eux, il y a trop peu d’agents chargés de veiller au bon déroulement des opérations. « Personnellement, je n’ai pas eu trop de difficultés pour m’enrôler, le nombre de personnes que j’ai trouvées dans la file d’attente ne dépassait pas les trente. L’appel a commencé à 8 heures, et j’ai pu m’enrôler à 10 heures », a déclaré Habibatou Samaké.
Parmi les obstacles, on retrouve également la longue liste des documents requis pour obtenir sa carte biométrique. Ainsi, de nombreux Maliens se retrouvent contraints de rassembler des preuves de résidence, des certificats de naissance et d’autres documents officiels qui sont parfois difficiles d’accès. Cette exigence accrue peut particulièrement pénaliser les personnes vivant dans des conditions précaires ou ayant des ressources limitées.
Malgré l’objectif de simplification grâce à la numérisation des procédures, des problèmes informatiques fréquents compliquent la tâche des agents chargés des enrôlements. Les pannes du système, les retards dans la saisie des données et d’autres problèmes techniques sont monnaie courante, ce qui rallonge encore davantage le temps d’attente des demandeurs.
L’obtention de la carte nationale biométrique sécurisée demeure un défi majeur pour de nombreux Maliens. Alors que le gouvernement vise à moderniser ses systèmes d’identification, il est essentiel de prendre en compte les besoins et les réalités des citoyens. Des réformes visant à simplifier le processus et à renforcer l’efficacité pourraient contribuer à alléger le fardeau que représente actuellement cette démarche pour de nombreux Maliens.
Almaimoune Touré, Stagiaire
L’Observatoire
