Près de deux semaines se sont écoulées, et la situation reste tendue entre les usagers de la route nationale N° 16, tronçons Douentza-Boni et Hombori-Boni, et les Groupes Armés Terroristes (GAT), nouveaux maîtres de la zone. Malgré les nombreuses alertes émanant de la population, c’est le silence radio des autorités de la transition.
SANS DÉTOUR

Blocus sur la RN 16 : Pourquoi le silence des autorités ?

Près de deux semaines se sont écoulées, et la situation reste tendue entre les usagers de la route nationale N° 16, tronçons Douentza-Boni et Hombori-Boni, et les Groupes Armés Terroristes (GAT), nouveaux maîtres de la zone. Malgré les nombreuses alertes émanant de la population, c’est le silence radio des autorités de la transition.

Un an après le dernier blocus imposé sur la RN 16, entre Douentza et Hombori, par les GAT de la Katiba de Serma, ceux-ci ont à nouveau pris le contrôle de la région. Depuis juillet dernier, les GAT ont imposé un embargo sur le village de Boni, puis quelques semaines plus tard, ils ont également interdit toute circulation sur les tronçons Douentza-Boni et Hombori-Boni.

La route nationale N°16 (RN16), en particulier les tronçons Douentza-Boni et Hombori-Boni, est devenue impraticable depuis le 28 août. Les GAT, présents dans la région de Douentza, secteur de Boni, ont annoncé le 28 août 2023 qu’aucun véhicule de transport ne pourrait emprunter cette zone.

Boni, qui était depuis longtemps considéré comme le bastion des GAT, est désormais sous leur emprise. Ils continuent de dicter leur loi à la population malgré la présence des Forces Armées Maliennes (FAMa) et de leurs partenaires internationaux.

En effet, depuis juillet dernier, suite à l’enlèvement d’une ambulance de Boni avec son chauffeur et d’autres personnes, tous originaires de ce village, les GAT ont interdit à la population de se déplacer, imposant ainsi un embargo sur Boni. La population, se sentant impuissante, n’a d’autre choix que de respecter ces lois imposées par les GAT.

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Quelques mois avant cet embargo, les GAT ont également réussi à semer la peur parmi les usagers de la route Douentza-Hombori. Le lundi 28 août 2023, ils ont fait rebrousser chemin à un bus de la compagnie Nour Transport en direction de Gao. Cette situation a provoqué la panique parmi les usagers, et depuis cet événement, tous les bus en direction de Gao ont été stationnés à Douentza.

Depuis lors, des dizaines de bus des compagnies de transport, dont Nour, Sonef, Tilemsi, et d’autres en provenance de Bamako et de Mopti, sont restés bloqués à Hombori en attendant un compromis avec les GAT, comme cela s’était déjà produit par le passé.

Cependant, les passagers de ces compagnies de transport bloqués à Douentza se trouvent dans des conditions très difficiles. Parmi eux se trouvent des femmes, des enfants et des femmes enceintes, tous en route vers Gao. Beaucoup d’entre eux n’ont pas les moyens de se nourrir pendant cette période cauchemardesque.

La population de Douentza se joint aux passagers et à la population de Boni pour appeler les plus hautes autorités du Mali à trouver une solution à cette situation imposée par les terroristes aux citoyens paisibles.

 « Pour ce week-end, je devais me rendre à Douentza depuis samedi, passer du temps avec ma famille et me reposer un peu, mais malheureusement personne ne peut se rendre à Douentza ici à Hombori. Nous sommes coincés, parfois il n’y a même pas de réseau. Les marchandises sont presque épuisées sur le marché d’Hombori, et les habitants sont inquiets », a déploré un agent d’une ONG basée à Hombori.

Il est à rappeler que le dernier blocus avait causé de nombreux dégâts. Dix-huit camions remorques de marques Actros, Howo, Sinotruck et Mercedes, ainsi qu’un camion de 10 tonnes, avaient été incendiés entre le carrefour de Boni et Hombori. Les habitants de la région de Douentza, y compris ceux de la région de Gao, avaient subi les conséquences, avec des prix exorbitants pour les transports entre Douentza-Boni, Douentza-Hombori, Douentza-Gossi et Douentza-Gao, atteignant jusqu’à 25 000 FCFA.

Oumar Sawadogo

L’Observatoire

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