Mardi 16 mai dernier, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur le G5 Sahel, qui réunit cinq pays de cette région (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad), Mme Martha Ama Akyaa Pobee, Sous-Secrétaire générale des Nations Unies pour l'Afrique aux Départements des affaires politiques et de consolidation de la paix et des opérations de paix a abordé la situation sécuritaire de plus en en plus préoccupante dans cette zone de l’Afrique
UNE Sécurité

Sahel : Naissance d’une nouvelle force conjointe

En parallèle à la force conjointe du G5 Sahel lancée en 2017, les trois pays du Liptako Gourma (Mali, Burkina Faso et Niger) ont pris la décision de s’unir dans la lutte contre les groupes armés terroristes dans la région sahélienne. Suite à l’accord entre le Burkina Faso et le Mali, le dirigeant nouvellement élu du Niger a également signé la semaine passée des ordonnances permettant à ces deux pays frontaliers d’intervenir sur son territoire en cas d’agression.

Les trois des cinq pays fondateurs de la force conjointe anti-terroriste du G5 Sahel montrent une volonté renforcée de consolider les liens qui existent depuis 1970 à travers l’Autorité du Liptako-Gourma (ALG), dans le but d’éradiquer le fléau du terrorisme dans la région sahélienne.

Dans un communiqué publié le jeudi 24 août 2023, les militaires au pouvoir au Niger ont autorisé le Burkina Faso et le Mali à intervenir sur leur territoire « en cas d’agression ». Les ministres des Affaires étrangères, Abdoulaye Diop du Mali et Olivia Rouamba du Burkina Faso, en visite à Niamey, ont été reçus le jeudi 24 août 2023 par le général Abdourahamane Tiani, le nouveau président du Niger.

Cette réunion avec le nouveau chef d’État nigérien a abouti à la signature d’ordonnances autorisant les forces de défense et de sécurité du Burkina Faso et du Mali à intervenir sur le territoire nigérien en cas d’agression.

Fief des groupes terroristes, la zone des trois frontières représente un défi majeur pour les pays du Sahel. Avec cette nouvelle ordonnance signée entre les trois pays de cette zone, la dynamique sécuritaire pourrait changer.

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Créée en 2017 pour répondre à l’essor des groupes extrémistes armés et à la détérioration de la sécurité dans la région, la force conjointe du G5 Sahel réunit les chefs d’État des pays membres (Burkina Faso, Tchad, Mali, Mauritanie et Niger). Elle vise à renforcer la sécurité des populations locales et à créer un environnement propice au développement socio-économique en mutualisant et intensifiant les efforts nationaux pour lutter contre les menaces sécuritaires communes.

Cependant, l’opérationnalisation de cette force, composée de 5000 hommes répartis en 8 bataillons, a échoué depuis le retrait du Mali de l’organisation et de ses institutions le 15 mai 2022, ainsi que l’expiration de la convention tripartite entre le G5 Sahel, l’Union Européenne et l’ONU en juin 2022.

Depuis lors, la situation sécuritaire au Sahel a été marquée par le terrorisme et les actions de groupes extrémistes violents qui ciblent régulièrement les zones frontalières, notamment la région du Liptako-Gourma, dans la zone des trois frontières entre Burkina Faso, Mali et Niger. Depuis le début de 2023, la situation s’est encore détériorée avec une intensification des affrontements entre l’État islamique du Grand Sahara et le Jama’a Nusrat ul-Islam wa al-Muslimin, qui rivalisent pour étendre leur influence et contrôler les principales routes d’approvisionnement.

Tout en continuant leur engagement contre le terrorisme, les autres États membres continuent de plaider pour le retour du Mali au sein du groupe. Parallèlement, le Mali a renforcé sa coopération militaire avec le Burkina Faso et le Niger aux niveaux stratégique et opérationnel.

Oumar Sawadogo

L’Observatoire

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