« C'est triste ce qui arrive au Mali », a-t-il déclaré, visiblement bouleversé par la gravité des événements. Dr Sissoko a exprimé son indignation face aux images insoutenables des conséquences de ces attaques meurtrières. « Condamner avec la plus grande fermeté. Les images sont insupportables ! » a-t-il écrit, reflétant l'ampleur de son émotion.
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Mali : Lettre ouverte du Dr Tiefing Sissoko au ministre Abdoul Kassim Fomba de la Jeunesse et des Sports

Si le premiers Jeux de l’AES resteront dans les mémoires comme un événement fédérateur, il est aussi nécessaire, dans un esprit constructif, d’en tirer des enseignements cruciaux concernant la gestion de certaines disciplines, afin de garantir aux athlètes maliens les meilleures conditions de performance et de rayonnement international.

La lettre ouverte de Dr Tiefing Sissoko, Enseignant-chercheur en Sciences de l’éducation, Ancien international de judo, Ancien entraineur de l’équipe nationale de judo du Mali, Citoyen engagé pour le développement du sport au Mali,, adressée au Ministre de la jeunesse et des sports et chargé de l’instruction civique et de la construction citoyenne, Abdoul Kassim Fomba, sonne comme une alerte. Voici in-extenso ladite lettre.

À

Son Excellence Monsieur Abdoul Kassim FOMBA

Ministre de la jeunesse et des sports et chargé de

l’instruction civique et de la construction citoyenne

République du Mali

Cité Administrative

Bamako – Mali

 

Bamako, le 03-07-2025

 

Objet : Pour un sport malien renouvelé, moderne et exigeant,

 

Monsieur le Ministre,

Au sortir des premiers Jeux de l’AES, qui ont rassemblé le Mali, le Niger et le Burkina Faso, je tiens à saluer chaleureusement votre implication personnelle dans la réussite de cette initiative. J’ai eu le privilège de constater, sur le terrain, votre présence active, votre engagement sincère et votre volonté claire de promouvoir le sport comme levier d’unité, de fraternité et de développement pour notre région.

Ces jeux ont été une belle vitrine de solidarité africaine, de jeunes talents, de fraternité entre peuples frères, et surtout une opportunité unique de montrer que le sport peut être un véhicule puissant de cohésion et de progrès. Bravo pour ce pari réussi !

Cependant, Monsieur le Ministre, si ces Jeux resteront dans les mémoires comme un événement fédérateur, il est aussi nécessaire, dans un esprit constructif, d’en tirer des enseignements cruciaux concernant la gestion de certaines disciplines, afin de garantir aux athlètes maliens les meilleures conditions de performance et de rayonnement international.

Le taekwondo : Il est urgent de repenser la formation et l’accompagnement technique

La faible performance globale de nos représentants relève souvent d’une préparation inadaptée, malgré des potentiels indéniables. Comment expliquer cela alors que nous comptons parmi nous un ancien champion du monde ? C’est une richesse inexploitable qu’il faut mobiliser immédiatement.

Il est donc impératif de vous assurer que le renouvellement des équipes techniques et fédérales puisse se dérouler dans les meilleures conditions, pour redonner souffle et ambition à cette discipline.

Le karaté : Une discipline sans discipline ?

Nous avons assisté à des situations inquiétantes : des retards injustifiés, des athlètes montant sur le tatami sans plastrons ni même leur ceinture. C’est une atteinte aux valeurs fondamentales du karaté : respect, rigueur, discipline. Mon intervention a permis de régulariser la situation, mais il est urgent de rehausser les exigences techniques et morales autour de cette pratique. L’instruction civique trouve tout son sens dans les pratiques sportives compétitives.

Le judo : Des erreurs techniques graves

La performance des athlètes tient de leur implication personnelle. Des manquements importants…

-Les difficultés techniques ont commencé avec la réunion technique la veille de la compétition.

Les responsables de la fédération et en charge des aspects techniques ont demandé aux délégations nigérienne et burkinabé d’assurer leur recyclage (formation) sur les aspects techniques et sur les règles d’arbitrage. Était-ce le moment pour une telle demande ? Quelle image est envoyée de la fédération ? Quelle crédibilité pour les athlètes ou l’entraîneur ?

-Le tatami utilisé ne répondait pas aux normes de sécurité minimales, une réalité dénoncée par les délégations nigérienne et burkinabè. Cela nuit à notre crédibilité internationale. Les images des tatamis utilisés lors de la compétition illustrent parfaitement ces propos. La fédération de judo dispose de tatamis neufs, très peu utilisés, rangés dans les placards.

Comment expliquer une telle négligence qui nuit gravement à l’image du pays dans une compétition internationale de ce niveau ?

-Pire encore, une initiative d’entraînement collectif entre les trois pays a été brisée net par une démarche incompréhensible : le DTN du Mali aurait contacté les entraîneurs des autres nations pour leur demander de refuser l’exercice, sous prétexte que son initiateur fait face à une sanction de la fédération.

Est-ce là une manière de faire avancer le sport des trois pays ? Est-ce le refus systématique d’une idée venue d’un individu, même bonne ?

C’est une logique contre-productive, qui nuit à la coopération et à la confiance mutuelle.

Lier la réforme des disciplines aux États généraux du sport

Dr Tiefing Sissoko : Mon engagement dans les Jeux de l’AES, de la proposition concrète à l’action collective

 

Monsieur le Ministre,

Ces constats rejoignent précisément les préoccupations exprimées lors des États généraux du sport au Mali, où j’ai eu l’honneur de contribuer activement. Ces assises ont souligné la nécessité d’un nouveau modèle sportif, plus inclusif, plus performant, plus responsable.

Il est temps de :

  • Renouveler les cadres techniques et fédéraux
  • Impliquer les anciens champions dans la formation et l’encadrement
  • Rétablir la rigueur, la discipline et la sécurité dans chaque discipline
  • Mettre fin aux logiques personnelles nuisibles au développement collectif

Le sport malien a besoin d’un souffle nouveau, d’une vision claire, d’un leadership courageux. Votre rôle,

Monsieur le Ministre, est central dans cette mutation.

Vous avez déjà démontré votre capacité à porter des projets ambitieux. Aujourd’hui, il s’agit de passer d’une logique événementielle à une logique de structuration durable.

Soyez assuré de ma disponibilité continue, comme je l’ai toujours affirmé publiquement, pour accompagner cet effort national dans un esprit de service public et de responsabilité partagée.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de ma très haute considération.

Tiefing SISSOKO

Ancien international de judo

Ancien entraineur de l’équipe nationale de judo du Mali

Citoyen engagé pour le développement du sport au Mali

Enseignant-chercheur en Sciences de l’éducation

 

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