Comme un coup de baguette magique, les 448 millions débloqués par le ministre de la Culture pour le financement du film “Chitanè” à l’occasion du Festival panafricain du cinéma et de la télévision (Fespaco) a disparu comme neige au soleil. Au département, l’on se regarde en chiens de faïence même si certains sont unanimes que la seule responsable reste Mme Diallo Ramatoulaye Ndiaye.
“Chitanè” est le nom du film qui devait être présenté au Fespaco 2019 et le ministre de la Culture en son temps avait promis de donner 800 millions de F CFA pour sa réalisation. Incapable de mobiliser ce fonds, Mme n’a pu débloquer que la somme de 448 millions de F CFA qui, malheureusement, n’a pas été utilisée à bon escient.
Pour preuve, certains artistes qui ont participé au tournage du film n’ont toujours pas été payés, ce qui a créé une grande frustration dans le camp des hommes du 7e art. Au cabinet du ministre de la Culture, c’est le sauve-qui-peut et un silence radio, mais du côté des victimes, qui sont pour la plupart des artistes, ils estiment qu’il est inadmissible de concevoir qu’avec 448 millions déboursés en leur nom, ils ne puissent pas être mis dans leurs droits.
Selon une source bien introduite au ministère, c’est la faramineuse somme de 119 millions de F CFA qui aurait été utilisée pour les billets d’avion de la commission de tournage du film dirigée par le Centre national de cinématographie du Mali (CNCM). S’agit-il de quel billet d’avion ? S’interroge un acteur qui se dit très déçu par le comportement des responsables du ministère.
448 millions pour zéro film
Ce qui est écœurant, c’est que le film du Mali à savoir “Chitanè” n’est pas terminé. Le Mali allait être absent de ce grand rendez-vous du donner et du recevoir n’eut été le film “Barcomo” ou la grotte de certains jeunes qui ont alors sauvé l’honneur même si le film des jeunes est loin de tenir la comparaison avec ceux d’autres pays dont les responsables se soucient de l’avancée de leur cinéma. Où sont donc passés les 448 millions de F CFA ? Qui a fait quoi ? Le premier responsable du département Diallo Ramatoulaye est interpellée à donner plus de détails sur cette épineuse question qui est un véritable affront pour le monde de la culture malienne.
Signalons que la 26e édition du Fespaco se tiendra à Ouagadougou du 23 février au 2 mars 2019 dans un contexte particulier. Il sera marqué par les 50 ans d’existence du Festival. La célébration du cinquantenaire du Fespaco est placée sous la triple dimension de la mémoire, de l’identité et de l’économie : “Confronter notre mémoire et forger l’avenir d’un cinéma panafricain dans son essence, son économie et sa diversité”.
C’est donc dire que cette édition est particulière et déjà sur les vingt longs métrages de seize pays africains, le Mali est à la traine car il ne sera pas en lice pour la récompense suprême du Fespaco dans la catégorie de longs métrages.
Affaire à suivre !
Abdourahmane Doucouré
Source: La Sirène