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Abdel Kader Maïga sur la présidentielle 2022 : « L’URD ne veut pas d’une candidature farfelue »

Traité d’« incompétent », de « démagogue » hier, l’ancien premier Boubou Cissé dont l’adhésion à l’Union pour la République et la Démocratie (URD) cristallise les attentions et devient même un sujet à polémiques, ne serait pas un bon teint pour porter le drapeau du parti aux présidentielles de février 2022 .  Selon Abdel Kader Maïga, coordinateur du parti à Gao, l’ancien Premier ministre « n’est pas un candidat qui va faire gagner l’URD ».  

Invité de l’émission « Politik Invité » de Africable Télévision, le coordinateur de l’URD Gao, Abdel Kader Maïga, n’a pas mâché ses mots au sujet l’ancien Premier ministre d’IBK, Dr Boubou Cissé, devenu du coup un militant du parti de feu Soumaïla Cissé. Cette adhésion, certains l’expliquent par son ambition de porter l’étendard du parti aux élections présidentielles de février 2022.

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En politique, tous les coups sont permis. Dr Boubou Cissé use de tous les moyens aujourd’hui pour se faire une légitimité au sein de l’instance dirigeante du parti. Après avoir réussi à « infiltrer le parti » depuis sa section de Mopti, où il est fait d’office Secrétaire aux affaires économiques, celui que d’aucuns qualifient de « traitre », parce qu’ayant lâché IBK quelques semaines après la chute du régime, met en branle son rouleau compresseur. Quitte à troubler le marigot de l’URD, comme il le réussit d’ailleurs, pour se tailler une place au sein du Bureau Exécutif National. Une pétition pour une conférence nationale extraordinaire, à l’actif de ses missionnaires dont le chef de fil est un certain Guagnon Coulibaly, ex-député du parti, a eu raison des ténors du parti dont le premier vice-président Pr Salikou Sanogo. A la suite d’une réunion de crise tenue le samedi 21 août dernier, la conférence aura finalement lieu le 23 octobre prochain pour peut-être investir le candidat du parti. Les soutiens de Boubou ont obtenu une première victoire. Même si le chemin reste encore à faire.

Après la décision de l’organisation de la conférence, épicentre de la tension entre pro et anti Boubou, le nouveau militant est un cas singulier parmi les nouveaux arrivants qui « se sont inscrits sur la liste de l’URD ». Pour le coordinateur de l’URD Gao, Abdel Kader Maïga, non moins membre du BEN du parti, l’espoir pour l’unité du parti, pour un bon candidat pour le parti ne fait aucun doute. « Par respect des textes, un appel à candidature sera lancé à chaque section pour recueillir les noms et c’est au BEN de trancher pour la candidature en ce qui concerne les élections présidentielles », a-t-il expliqué.

A en croire M. Maïga, « ceux qui sont arrivés ne posent pas de problèmes, pourvu qu’ils soient Maliens, même Africains dans le cadre de l’intégration. Mais ils vont militer à la base ».

Alors que l’adhésions de Racine Thiam ou de Igor Diarra n’ont pas suscité autant de tension, celle de Boubou Cissé cristallise les attentions et suscite de polémiques. Pour le 2ème secrétaire adjoint chargé des Industries et des Mines, il n’a que « constater l’arrivée de Boubou Cissé à l’URD, par respect des textes, parce que tout le monde peut militer à la base ».

Cependant, estime-t-il, « l’URD est loin de là (faire la promotion des incompétents). On va chercher à mettre chacun à sa place avec la manière ». Son adhésion fait du bruit « parce que celui-ci a été décrié partout, au sein de l’URD comme en dehors de l’URD par des militants, par des sympathisants, par beaucoup de Maliens. »

« Qu’est-ce qui se passe en fait ?

Selon le coordinateur de l’URD de la région de Gao, « il y a des gens qui pensent que pour être Président dans ce pays, il faut avoir de l’argent. Pour eux, il faut chercher quelqu’un qui a de l’argent, et à tout prix acheter les consciences et pouvoir passer. L’arrivée de Boubou est en partie expliquée par ça, par des gens qui pensent qu’il pourrait le faire. Et par accointance et par affinité, peut-être ils l’ont démarché ». Ce qui n’est pas du goût des responsables du parti de feu Soumaïla Cissé, qui ne veulent « plus d’achat de conscience », mais qui veulent « que la mentalité des Maliens change, que nous ayons des hommes droits ».

Un Boubou encombrant ?

« L’URD est même du M5-RFP, elle est obligée de compter sur le soutien du M5-RFP pour toute élection. L’URD ne peut pas, ne doit pas chercher à choisir un candidat qui n’aura jamais la caution du M5-RFP », a explicité le 2ème secrétaire adjoint chargé des Industries et des Mines de l’URD. Avant de marteler : « Pour cette raison seulement, ceux qui l’ont démarché auraient pu s’abstenir de le faire, parce que ce n’est pas un candidat qui va faire gagner l’URD ».

Poursuivant, M. Abdel Kader Maïga maintient que l’URD ne veut pas d’une « candidature farfelue, des candidatures justes pour que l’élection soit validée », comme cela a été le cas en 2002, « des candidats juste parce qu’ils ont les moyens de payer la caution. Il y a plein de gens qui vont aux élections présidentielles sans un parti, sans les moyens (humains) qu’il faut pour redresser ce pays. Il y a des gens qui ont une association qui n’est pas à 100 personnes ».

Et ce militant de la 1ère heure de la préparation de la création de l’URD de poursuivre : « Nous devons avoir des candidats de qualité, pas de candidat juste pour figurer. Il y a des gens qui se font juste de la pub en étant candidat aux élections présidentielles.  Nous n’allons pas laisser l’URD tomber entre la main de n’importe qui pour aller aux élections présidentielle, pour juste le plaisir d’être le Président du Mali. Nous allons nous battre corps et âme pour qu’il y ait un candidat de rupture, avec l’ancien système, un candidat qui va honorer le Mali, honorer le peuple de l’URD et qui fera que notre pays avance ».

Cyril Adohoun

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