La XIXème Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’OMVS a été l'occasion pour le Président Assimi Goïta de dresser un bilan des avancées, des défis et des projets futurs de l'Organisation, témoignant ainsi de l'engagement continu du Mali et des autres États membres à poursuivre leur coopération pour le développement et l'intégration régionale.
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Bilan du Mali à la présidence de l’OMVS : Le Président Assimi à la barre

La XIXème Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de l’OMVS a été l’occasion pour le Président Assimi Goïta de dresser un bilan des avancées, des défis et des projets futurs de l’Organisation, témoignant ainsi de l’engagement continu du Mali et des autres États membres à poursuivre leur coopération pour le développement et l’intégration régionale.

Le mardi 18 juillet dernier, la XIXème session ordinaire de la Conférence des Chefs de l’Etat et de Gouvernement de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Sénégal (OMVS) s’est tenue par visioconférence. Cette réunion a été l’occasion pour le Président sortant Colonel Assimi Goïta, actuellement Président de la Transition, de faire le bilan de la présidence du Mali au sein de l’OMVS.

Outre le Colonel Assimi GOITA, les dirigeants présents à la conférence incluaient ses homologues, le Colonel Mamady Doumbouya de la Guinée, Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani de la République Islamique de Mauritanie, et Macky Sall du Sénégal.

Le Président Assimi a réaffirmé l’attachement constant du Mali aux principes d’unité, de solidarité et d’intégration entre les peuples et les nations de l’espace de l’OMVS, ainsi qu’à l’Afrique dans son ensemble.

Le Président Assimi a fait part des défis auxquels l’OMVS a été confrontée depuis la dernière session de 2019, notamment les profondes crises engendrées par la pandémie de Covid-19 débutée en 2020. Cette crise mondiale a eu des répercussions sur l’économie et a perturbé la mise en œuvre des projets de l’organisation.

Parmi les projets majeurs de l’OMVS, le Président a mis en évidence le projet de navigation, qui est essentiel pour la réalisation du programme d’infrastructure régionale. Cependant, des contraintes financières ont entravé sa progression. « Le projet navigation, pilier manquant dans la réalisation de notre programme d’infrastructure régional, qui avait fait l’objet de signature d’un contrat commercial en octobre 2019, est buté à quelques contraintes financières », a souligné Colonel Goïta.

Bilan

Heureusement, dira le Chef de l’Etat, la Société de Gestion et d’Exploitation de la Navigation (SOGENAV) a proposé un plan alternatif de phasage des activités pour rendre navigable le fleuve Sénégal entre Saint-Louis et Ambidédi à partir de juin 2024. Pour cela, un financement de 35 milliards de F.CFA (environ 53 357 156 euros) est nécessaire pour montrer l’engagement de l’OMVS aux partenaires, qui sont susceptibles de contribuer à ce projet. « Il importe de diligenter le financement de cette stratégie », a préconisé Colonel Assimi Goïta.

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Comme bilan, le Président Assimi a évoqué la mise en service du troisième barrage hydroélectrique de l’OMVS sur le site de Gouina, le 3 décembre 2022, qui a ajouté 140 mégawatts d’énergie propre et bon marché, rehaussant la puissance installée de l’OMVS à 400 mégawatts. De plus, des projets de lignes électriques, tels que la ligne biterne 225 kilo-Volt (kV) Kayes-Tambacounda, financée par la Banque mondiale et mise en service en octobre 2022, permettant une interconnexion avec la Guinée, à travers le réseau de l’Organisation pour la Mise en Valeur du fleuve Gambie (OMVG). Il s’agit également de la ligne 225 kV Kayes-Yélimané-Tintane-Kiffa-Aïoun dont la recherche de financement est en bonne voie, qui nous rapprochera des réseaux maghrébin et européen. Ces réseaux ont été mis en service pour améliorer la capacité de transport et interconnecter les réseaux électriques de la sous-région d’Afrique de l’Ouest. « Du reste, notre capacité de transport en sera fortement améliorée, avec les lignes du projet Manantali 2, qui feront de l’OMVS une véritable plaque tournante de l’énergie en Afrique de l’Ouest, en réelle traduction de la volonté exprimée par la CEDEAO d’interconnecter les réseaux électriques de la sous-région », a soutenu le N°1 malien de la transition.

En ce qui concerne les projets prioritaires de la Guinée, les études préalables à la construction du barrage de Koukoutamba ont été réalisées, et des recherches de financement sont en cours pour les projets de navigation de Koukoutamba et de Gourbassi. Des efforts ont été déployés pour mobiliser des financements, notamment auprès de partenaires tels que la République Populaire de Chine, « au point que nous espérons mobiliser bientôt la plus grande partie (85%) du financement du projet de Koukoutamba ».

Quant au projet de barrage de Gourbassi, a expliqué le Président Goïta, la recherche de financements se poursuit avec le transfert du projet à la Société de Gestion et d’Exploitation de Manantali (SOGEM) qui a engagé les études préalables de faisabilité et d’impact environnemental et social.

OMVS à la croisée des chemins

« Au regard du tableau de mise en œuvre des projets structurants, l’OMVS reste à la croisée des chemins », a regretté le Chef de l’Etat malien. Car cinquante ans, hormis la mise en service de quatre (4) barrages, l’OMS n’est pas parvenue « à faire de la navigation une réalité » et son « potentiel agricole disponible reste pour moitié inexploité ».

Au regard de l’urgence de concrétisation des grands projets suscités, en raison des besoins pressants de nos populations en services de transport fluvial, d’énergie et de sécurité alimentaire, le président sortant a demandé au Haut-Commissariat « d’accélérer l’étude d’élaboration, en cours, d’une stratégie de mobilisation de financements et sa mise en œuvre diligente ».

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Alors que l’organisation n’a sans cesse œuvré, depuis 1972, pour contribuer aux efforts de ses États membres, en vue de l’atteinte de la sécurité alimentaire dans l’espace, le Président de la transition malienne a justifié que d’importants moyens financiers du Projet de Gestion Intégrée des Ressources en Eau (PGIRE) ont été réservés au volet hydro-agricole, avec des appuis conséquents au secteur de la pêche continentale.

A en croire le président sortant de l’OMVS, le Haut-Commissariat s’emploie à rendre opérationnel le Projet d’Appui à la Filière Semencière issu du « Plan d’Action Régional pour l’Amélioration des Cultures Irriguées » (PARACI), en vue de promouvoir les chaînes de valeurs sur le bassin.

Concernant la préservation de l’environnement et la gestion durable des ressources en eau, l’OMVS s’est engagée à lutter contre les effets du changement climatique et de l’action humaine. Des projets tels que le « Plan d’Investissement Climatique » (PIC) et des études sur la vulnérabilité du bassin ont été entrepris pour renforcer la résilience du bassin face à ces défis.

Le Président Assimi a souligné l’importance de concrétiser ces grands projets en raison des besoins urgents des populations en matière de transport fluvial, d’énergie et de sécurité alimentaire. Il a appelé le Haut-Commissariat à accélérer l’étude et la mise en œuvre d’une stratégie de mobilisation de financements pour soutenir ces projets structurants.

Le Président a également rendu hommage aux Pères Fondateurs de l’OMVS, ainsi qu’à leurs successeurs, pour leur vision panafricaniste qui a renforcé l’intégration sous-régionale. Il a exprimé sa détermination à préserver et à enrichir cet héritage pour le bien de l’organisation.

Cyril Adohoun

L’Observatoire

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