SANS DÉTOUR

Billet : Grèves ou griefs ?

En plus des centaines d’écoles et services sociaux de base fermés dans certaines zones du pays, les enseignants de l’école publique, le personnel de la Direction générale des marchés publics, celui du secteur de la santé, des transports et d’autres domaines d’activités sont en arrêt de travail ou vont y être dans les prochains jours.

S’y ajoute que certains services publics tournent actuellement au ralenti, avec des agents qui désertent leurs bureaux pour faire leurs propres affaires, la corruption et la délinquance financière poursuivant leur petit bonhomme de chemin, malgré les incantations du ministre Malick Coulibaly de la Justice. Justice dont l’indépendance prend de rudes coups, malgré les efforts des acteurs de la magistrature.

Le Gouvernement, lui, essaie de parer au plus pressé dans un cafouillage perceptible. Le Premier ministre, Dr Boubou Cissé, volontariste, s’échinant à éteindre les feux, malgré les maigres moyens dont il dispose.

Au même moment, au sommet de l’Etat, le président de la République, son Haut représentant pour les régions du centre et le ministre des Affaires étrangères, chef de la diplomatie malienne ne semblent pas parler d’une même voix quant au dialogue ou non avec les chefs jihadistes Iyad et Koufa.

Pendant ce temps, le tissu social du pays est sérieusement déchiré, les acteurs politiques divisés, l’intégrité territoriale du pays plus que menacée, les caisses de l’Etat presque vides, la dette intérieure ayant pris l’ascenseur, les salaires des fonctionnaires difficilement payés… A croire qu’une malédiction s’est abattue sur notre Maliba, depuis plusieurs années. Et c’est dans ce climat que nous allons aux élections législatives du 29 mars prochain. En étant tous en grève. Ou ayant presque tous des griefs contre les dirigeants. Que Dieu nous sauve !

La Rédaction

Source: Mali-Horizon

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