Le Général Maïga n’a pas manqué de souligner les entraves dont souffrent les pays de l’AES, enclavés et confrontés aux défis logistiques spécifiques aux PDSL. Il a dénoncé avec vigueur les récentes violations du droit international : « En dépit de ces difficultés, ils ont été victimes, ces dernières années, sous des prétextes politiques fallacieux, de la violation de leur droit à l’accès à la mer et depuis la mer. »
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Conférence des PDSL à Awaza : L’AES appelle à la solidarité agissante et au respect du droit international

Le Premier ministre de la République du Mali, Général de Division Abdoulaye Maïga, a porté haut la voix de la Confédération des États du Sahel (AES) lors de la 3ᵉ Conférence des Nations Unies sur les Pays en développement sans littoral (PDSL), ce mardi 5 août 2025 à Awaza. Dans un discours riche en symboles, en dénonciations et en perspectives, le chef du gouvernement malien a appelé à une solidarité internationale sincère, tout en mettant en avant les initiatives souveraines et les ambitions régionales portées par l’AES.

Dès l’entame de son intervention, le Premier ministre a transmis « les salutations chaleureuses et fraternelles des pères fondateurs de l’AES », citant respectivement les présidents Ibrahim Traoré du Burkina Faso, Assimi Goïta du Mali, également Président de la Confédération AES et Abdourahamane Tiani du Niger. Il a également exprimé sa « profonde gratitude aux autorités turkmènes pour l’accueil bien chaleureux » réservé à la délégation.

Décrivant la Confédération AES, il a rappelé que celle-ci « couvre une superficie d’environ 2 800 000 kilomètres carrés » pour une population d’« environ 75 millions d’habitants, majoritairement jeunes », dotée de ressources naturelles immenses et d’un fort potentiel agricole et énergétique.

Le Général Maïga n’a pas manqué de souligner les entraves dont souffrent les pays de l’AES, enclavés et confrontés aux défis logistiques spécifiques aux PDSL. Il a dénoncé avec vigueur les récentes violations du droit international : « En dépit de ces difficultés, ils ont été victimes, ces dernières années, sous des prétextes politiques fallacieux, de la violation de leur droit à l’accès à la mer et depuis la mer. »

Fustigeant ces entraves qu’il qualifie de « blocus, mesures coercitives unilatérales et autres sanctions illégales et illégitimes », il a exhorté les Nations Unies à « une condamnation ferme », tout en remerciant la Guinée, la Mauritanie et le Togo pour leur soutien constant et l’ouverture de leurs frontières.

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Vers un développement souverain et intégré

Malgré les obstacles, le Premier ministre a affirmé la volonté de l’AES de se prendre en main. « La Confédération AES a pris des initiatives hardies et souveraines axées sur le développement endogène », a-t-il déclaré.

Ces efforts incluent notamment « des projets structurants, la mobilisation des ressources internes, l’industrialisation et la transformation sur place des produits locaux ». Il a mis en avant la création de la Banque Confédérale pour l’Investissement et le Développement, nouvel outil au service de l’économie régionale.

Dans un langage de coopération ouverte mais ferme, il a précisé que l’AES est prête à collaborer avec tous les partenaires « sous réserve du respect de principes simples et évidents comme le respect de la souveraineté de nos États ».

Sur le plan sécuritaire, le chef du gouvernement malien a salué les avancées sur le terrain, soulignant : « Nos Forces Armées et de Sécurité combattent, avec succès, les organisations criminelles et obscurantistes. »

Il a toutefois dénoncé les « soutiens multiformes apportés à ces groupes terroristes par des sponsors étatiques étrangers ».

Le Général Maïga a réaffirmé la foi de l’AES en un multilatéralisme équilibré : « Celui qui fait de la coopération et de la solidarité entre les peuples un moteur de développement véritable. »

Il a plaidé pour que les PDSL soient véritablement pris en compte dans les négociations internationales, notamment en matière fiscale. Il a ainsi proposé que la future Convention cadre de l’ONU sur la coopération fiscale s’attaque aux « évasions et autres fraudes fiscales » qui minent l’exploitation des ressources naturelles africaines.

Appelant à une révision des critères de notation et d’évaluation du risque appliqués aux pays vulnérables, il a insisté pour que les PDSL « bénéficient d’un financement efficace d’ici à 2030 ».

En conclusion, le discours du chef du gouvernement malien s’est voulu résolument optimiste : « La Confédération des États du Sahel a une grande confiance en l’avenir et œuvre quotidiennement à transformer les défis du moment en opportunités immenses de développement au profit de son peuple. »

Il a martelé que « le Sahel reste une terre d’opportunités » et non « une région de crises », appelant à un changement de regard sur cette région stratégique du continent africain.

Issa TANGARA / Icimali.com

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