SANS DÉTOUR

Corruption et enrichissement illicite galopant : Que peut faire Mme Safia Boly ?

Nommée à la tête du stratégique Département de la Réforme Administrative et de la Transparence de la Vie Publique, Mme Safia Boly, puisque c’est d’elle qu’il s’agit,  est très attendue sur le terrain de la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite. Surtout quand on sait les pertes économiques énormes que cause le phénomène de corruption sur fond des pratiques peu orthodoxes. Pour venir à bout de ce fléau, quels sont ses moyens et méthodes employés pour éradiquer le fléau ? Ce sont là les interrogations des Maliens au sujet de la nouvelle Ministre en charge de la Réforme de l’Administration et de la Transparence de la Vie Publique.   

 La corruption et l’enrichissement illicite ont atteint des proportions inquiétantes au Mali. Les discours sont devenus improductifs face à l’enracinement profond du fléau. Donc, il faut des actions concrètes pour venir à bout du mal. En créant un Département dédié à la Réforme Administrative et de la Transparence de la Vie Publique, les autorités ont vu l’ampleur du phénomène. C’est dans ce sens que les Maliens saluent la création de ce Ministère. Mais la création est une étape, la mise en pratiques des missions assignées en est une autre. Car, au Mali, les structures de lutte contre la corruption et les délinquances financières n’en manquent pas. Ce qui est aberrant est le manque de volonté politique pour traquer les auteurs de ces actes. Il s’agit des corrupteurs et des cadres corrompus. Il faut le dire ainsi. Ce, dans la mesure où l’un n’existe pas sans la présence de l’autre. Autrement dit ce sont là aussi deux poumons d’un seul corps. Il est impossible de les séparer.

En effet, si la création du Département de la Réforme Administrative et de la Transparence de la Vie Publique est jugée salutaire, il faut que son occupant comble les  attentes du Peuple malien meurtri par les pratiques de corruption et d’enrichissement illicite. Ces pratiques qui ne cessent d’épouser, dans ce pays, des proportions inquiétantes jusqu’à saper les efforts de développement des autorités.

Les Rapports du Bureau du Vérificateur Général (BVG), de la CASCA et d’autres structures intervenant dans la lutte contre la corruption l’attestent à suffisance. Dans ses Rapports annuels présentés au Peuple, le BVG fait cas des milliards détournés par des structures étatiques et semi étatiques. Ces Rapports sont remis à qui de droit et s’arrêtent là. Les auteurs de ces pratiques ne semblent pas paniquer; car, concrètement, la Justice n’entreprend aucune action légale pour arrêter leurs auteurs. D’où la colère des citoyens lambda.

 Mme Safia Boly, en tant que Premier Responsable du Département de la Réforme Administrative et de la Transparence de la Vie Publique, est très attendue sur le terrain de la lutte  contre la corruption et l’enrichissement illicite.

La Coalition des organisations de la société civile pour la lutte contre la corruption et la pauvreté (COSCLCCP) a exprimé toutes ses attentes de  ce Département ministériel. C’était lors de l’atelier de lancement de la semaine d’actions de lutte contre la corruption au Mali qu’elle a organisé, les 15 et 16 octobre 2018, à l’Hôtel Olympe de Bamako.

Pour les membres de la coalition, il faut passer des discours creux aux actes concrets pour arrêter le fléau. Car,  le phénomène devient de plus en plus au centre de toutes les préoccupations.

Ahmed Sékou Diallo, Secrétaire Général de la coalition n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer ces pratiques néfastes qui sapent les efforts des autorités et partenaires au développement et portent un coup d’arrêt à l’économie nationale. La corruption est considérée comme une gangrène sociale qui frappe tout le monde. Elle empêche à la fois le développement du pays et porte un coup d’arrêt à l’essor national. Si rien n’est fait pour la contrer, c’est l’économie nationale tout entière qui va en pâtir. C’est dans le souci de sauver la Nation malienne et donner la chance de réussir à tout un chacun que des acteurs de la société civile ont mis en place la présente coalition.

Pour Souleymane Dembélé, Président de la Coalition, c’est ensemble qu’on peut donner un cachet particulier à cette lutte. Les OSC à elles seules n’y peuvent apporter grand chose, encore moins l’Etat lui seul. C’est une lutte commune qui peut éradiquer le phénomène ou, du moins, le réduire au minimum.

La coalition appelle Mme le Ministre à l’action pour mettre fin aux pratiques à travers lesquelles le fléau continue de sévir à l’échelle nationale.

Quels sont ses moyens d’actions pour venir à bout de ce fléau, va-t-elle bénéficier en cela l’accompagnement de l’Etat,  l’OSC et les partenaires au développement ?

Certes, il nous trop tôt de répondre à ces questions par l’affirmative. Mais une chose est claire, c’est que la corruption et l’enrichissement illicite peuvent mettre un jour un coup d’arrêt à la marche du pays si l’on n’y prend pas garde. Non seulement, ces pratiques sapent aux efforts de développement du pays, mais aussi elles font partir les investisseurs étrangers qui craignent la dilapidation de leurs fonds.

A cet effet, il faut prendre bras-le-corps la lutte qui est une question de survie pour la Nation.

Ambaba de Dissongo

Source: L’Observatoire

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