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Durée de la transition : D’énormes divergences au M5

A peine dans l’euphorie du départ du chef de l’Etat, les leaders du M5 sont à couteaux tirés. Par presse interposée, l’imam Mahmoud Dicko et Cheick Oumar Sissoko affichent leurs désaccords sur la durée de la transition. Des déchirures en perspectives.

Inutile de rappeler que le coup d’Etat est consommé. Désormais, c’est la transition qui fait débat. Entre ceux qui souhaitent voir un militaire à la tête de la transition et ceux qui sont favorables à l’arrivée d’un civil, il faut trouver le juste. Si ce débat reste houleux et pas encore tranché, il faut ajouter une autre énigme de taille, sa durée. Est-ce que le CNSP qui a pris le pouvoir a une idée de la durée la période de transition ? Au sein du M5RFP qui se veut l’allié de force de la junte, la question divise fondamentale. Des fortes dissensions sont apparues entre Cheick Oumar Sissoko et l’imam Mahmoud Dicko.

Interrogée sur la question, l’’imam de Badalabougou se penche pour une transition de courte durée.  « Il ne sert à rien vraiment de s’éterniser dans une transition. Il faut quand même qu’on trouve un moyen pour sortir de cette situation vite. De mon point de vue, trois ans, c’est trop. Moi je voyais ça peut être… dix-huit mois, quelque chose de raisonnable ou sinon moins. Mais trois ans, c’est trop de mon point de vue. Je crois que vu les circonstances, vu le contexte dans lequel nous sommes, je pense qu’il faut donner ça à un civil consensuel », tranche l’imam visiblement peu convaincu par la théorie réformiste en cours au sein d’une branche du M5.

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Une position que son allié de circonstance, l’ancien ministre et responsable du M5-RFP, Cheick Oumar Sissoko, ne partage pas du tout. En clair, ce dernier souhaite ardemment une  transition de longue durée. Quelles sont les raisons ? « À mon avis, la transition, à cause de l’énormité des problèmes, doit aller à trois ans. Parce que le Mali de demain, le Mali nouveau, le Mali Koura a besoin que nous offrions une sortie institutionnelle basée sur l’assainissement dans l’administration civile et militaire, la lutte contre la corruption, la prévarication, la concussion avec les différents audits (audits des services publics, des entreprises, des différents codes dont le code minier). Nous devons faire cela pour assurer des ressources internes à notre pays », répond en substance M.Sissoko.

Figés dans leurs positions sur d’abord la période de transition, l’imam et le cinéaste, tous acteurs de premier plan du M5, risquent également de ne pas s’accorder sur les autres aspects liés à la sorte de crise.

Alpha Mahamane Cissé

L’Observatoire

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