Dans un premier temps, le CODEM a dressé plusieurs constats quant à la situation politique du Mali. Le parti regrette la tenue du récent référendum les 11 et 18 juin derniers, qu'il considère « illégal et illégitime ». Le CODEM déplore également les conditions déplorables dans lesquelles ce référendum s'est déroulé, ne respectant pas les lois en vigueur et ne bénéficiant pas d'un consensus national. Selon le parti, ce référendum est le résultat d'un processus visant à accaparer le pouvoir politique par une coalition militaro-civile issue de la prétendue rectification de la transition. Cette coalition serait déterminée à réduire au silence toute voix dissidente, utilisant tous les moyens nécessaires pour y parvenir.
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Etat de la nation malienne : Le parti CODEM alerte mais propose des solutions de sortie de crise

Le Parti Convergence pour le Développement du Mali (CODEM) a tenu une réunion ordinaire de son Bureau National ce samedi 24 juin 2023 à son siège à Sotuba ACI. Lors de cette réunion, le parti a exprimé de vives préoccupations quant à l’état actuel du pays et a formulé des constats ainsi que des propositions de solutions pour sortir de la crise.

Dans un premier temps, le CODEM a dressé plusieurs constats quant à la situation politique du Mali. Le parti regrette la tenue du récent référendum les 11 et 18 juin derniers, qu’il considère « illégal et illégitime ». Le CODEM déplore également les conditions déplorables dans lesquelles ce référendum s’est déroulé, ne respectant pas les lois en vigueur et ne bénéficiant pas d’un consensus national. Selon le parti, ce référendum est le résultat d’un processus visant à accaparer le pouvoir politique par une coalition militaro-civile issue de la prétendue rectification de la transition. Cette coalition serait déterminée à réduire au silence toute voix dissidente, utilisant tous les moyens nécessaires pour y parvenir.

Le CODEM souligne également les conséquences néfastes des discours et des slogans populistes, qui ont entraîné une rupture avec les principaux alliés et partenaires du Mali, y compris sur le plan continental. Cette situation a conduit le pays à se tourner exclusivement vers un allié qui ne le reconnaît même pas, compromettant ainsi les relations internationales basées sur le consensus et la courtoisie. Les conséquences de cette rupture sont multiples, privant l’État malien du soutien crucial de ses partenaires traditionnels et privant le peuple de ressources indispensables à sa survie.

En ce qui concerne l’Accord pour la Paix et la Réconciliation (APR), le CODEM constate avec déception que la nomination des membres des mouvements signataires dans les différents gouvernements de transition n’a pas permis de progresser de manière significative dans son application. Au contraire, les errements du gouvernement post-24 mai 2021 ont ravivé les tensions entre les parties signataires, faisant craindre une reprise des hostilités entre les différentes factions maliennes.

Retrait de la MINUSMA

Par ailleurs, le CODEM critique vivement la récente demande agressive de retrait immédiat de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA). Le parti rappelle que la MINUSMA est présente au Mali à la demande du gouvernement de la République du Mali. Tout en reconnaissant les lacunes de la mission, le CODEM estime qu’il serait plus judicieux de demander un plan de retrait progressif plutôt que son retrait immédiat, compte tenu des sacrifices consentis par les différents contingents de la MINUSMA pour la défense du pays et des services essentiels rendus à la population.

Enfin, le CODEM considère comme inopportun et injustifié le retrait du passeport diplomatique de l’Imam Mahmoud DICKO, survenu dans un contexte de tension post-référendum.

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Solutions de sortie de crise

Face à ces constats alarmants, le CODEM formule des recommandations pour sortir de la crise et garantir l’unité nationale à long terme. Le parti appelle les membres de la Cour constitutionnelle à honorer leur serment de garant de la constitution en vigueur, en invalidant purement et simplement le référendum. À défaut de cette décision, le CODEM demande au Président de la Transition de ne pas promulguer cette constitution, considérée comme une menace pour l’unité et la cohésion nationale.

Le CODEM appelle également les autorités chargées de la gouvernance à prendre des mesures vigoureuses pour apaiser les tensions sociales. Il encourage un renouement des liens avec les partenaires traditionnels et les pays voisins, en mettant fin aux échanges d’invectives et en mobilisant des ressources pour relancer l’économie malienne, notamment en apurant la dette intérieure qui entrave l’activité économique.

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En outre, le parti demande la mise en lumière des violations des droits de l’homme, la publication des résultats des enquêtes menées et, si nécessaire, la traduction des auteurs devant les juridictions compétentes. Le CODEM souligne également l’importance de relancer les concertations autour de l’application de l’Accord de paix, en organisant régulièrement des comités de suivi et en prenant des mesures pour restaurer la confiance entre les parties signataires.

Le retour rapide des réfugiés et des personnes déplacées dans leurs régions d’origine est également une priorité pour le CODEM. Le parti appelle à des mesures concrètes en ce sens. Enfin, le CODEM préconise la tenue d’une élection présidentielle transparente, régulière et inclusive, et encourage des pourparlers avec les leaders des groupes djihadistes maliens, en vue de parvenir à une accalmie et de mettre fin à l’instrumentalisation des conflits ethniques, notamment dans le centre du pays.

Le Parti CODEM, fortement préoccupé par l’état du Mali, espère que ses propositions seront prises en considération et contribueront à la résolution des crises multiples auxquelles fait face le pays.

Mariam DOUMBIA/Icimali.com

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