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Francophonie : entretien exclusif avec le président Macron depuis Erevan

 À l’issue du XVIIe Sommet de la Francophonie qui s’est tenu à Erevan en Arménie, Emmanuel Macron a accordé un entretien exclusif à RFI et France 24, vendredi 12 octobre 2018. Le président français a dressé son bilan de ce Sommet qui a vu la désignation de Louise Mushikiwabo, actuelle ministre rwandaise des Affaires étrangères, au poste de secrétaire générale de l’Organisation internantionale de la Francophonie (OIF).

Emmanuel Macron a aussi évoqué les grands dossiers de politique internationale : relations franco-rwandaises, affaire Kashoggi, éventuelle implication de l’Iran dans l’attentat déjoué en France… Le chef de l’Etat français répondait aux questions de Christophe Boisbouvier (RFI) et Marc Perelman (France 24).

RFI/France 24 : Monsieur le président, la ministre rwandaise des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo, vient d’être désignée comme secrétaire générale de la Francophonie. La sortante, Michaëlle Jean, est partie avec fracas. Elle a affirmé : « Une organisation qui ruse avec les valeurs et les principes est déjà une organisation moribonde ». Elle vise évidemment en parlant de « valeurs et de principe » la démocratie des droits de l’homme parce que le Rwanda n’est en effet pas considéré comme un modèle dans ce domaine-là. Votre réaction ?

Emmanuel Macron : D’abord, je vais remercier l’Arménie, le Premier ministre arménien et l’ensemble du gouvernement, le président aussi, qui étaient là hier pour leur accueil et l’organisation de ce sommet. C’est la première fois que l’Arménie accueille un sommet d’une telle ampleur avec autant d’Etats membres, de chefs d’Etat et de gouvernement. Et cela a été extrêmement bien fait et je tenais à commencer cet entretien en remerciant nos amis arméniens. Ensuite, j’ai eu l’occasion de le dire hier : quand la Francophonie est un club fermé où quelques-uns donnent des leçons aux autres, cela ne produit aucun résultat. Moi, je préfère bien plus une Francophonie qui porte de nouvelles exigences, on y reviendra et c’est ce que j’ai expliqué dans mon discours hier, mais où il y a un mouvement d’ensemble.

Moi, je l’ai dit il y a un an à Ouagadougou dans le discours que j’ai fait. L’épicentre actuel de la Francophonie, c’est l’Afrique. Donc j’ai dit que s’il y avait une candidature africaine qui faisait consensus, la France la soutiendrait. Il se trouve que le Rwanda qui préside cette année l’Union africaine a présenté la candidature de sa ministre des Affaires étrangères. Elle a su construire ce consensus. Elle a acquis le soutien qui a été réaffirmé dans notre huis clos ce matin de tous les Etats de l’Union africaine. Il était donc normal que l’engagement soit tenu. Et dans ce contexte-là, je pense que c’est beaucoup plus une Francophonie de conquête qu’on a vue durant ce sommet, et qu’on va continuer à voir. Quand on a un pays comme le Rwanda qui avait pu se détourner du français, revenir, prendre ses responsabilités avec une ministre évidemment francophone, dans un pays dont je rappelle que plus de la moitié de la population parle français, c’est évidemment un projecteur sur notre langue, sur ses valeurs et ce que ça permettra de faire.

Qui plus est, porté par une femme qui a porté haut les couleurs de la parité et du combat femme-homme et de son égalité dans son pays avec succès. Là aussi, ils ont des leçons à donner à d’autres. Chacun va apprendre l’un de l’autre. Il n’y a pas en quelque sorte des gens qu’on devrait pointer du doigt. Quand je vois durant ce sommet le président du Ghana s’exprimant en français, et indiquant à la tribune qu’il va rendre obligatoire dans les écoles le français, c’est la Francophonie de conquête. Donc tout cela avance. Il faut sortir de toute aigreur ou de tout fracas parce qu’il n’en a pas eu. Il y a eu un vrai consensus dans la famille francophone. Et moi, je me réjouis de cette nomination parce qu’elle correspond au visage de la Francophonie d’aujourd’hui.

Simplement monsieur le président, le Rwanda n’est pas un modèle de démocratie et de droits de l’homme. Il y a des prisonniers politiques, il y a des disparus politiques. Alors en mettant le Rwanda, une grande personnalité rwandaise, à la tête de l’Organisation internationale de la Francophonie, est-ce qu’on ne met pas celle-ci en complète contradiction avec la charte de l’OIF qui promeut les valeurs justement de démocratie, de liberté et de droits de l’homme ?

Je fais le pari que ce sera le contraire. Je pense d’abord que la famille francophone doit garder une homogénéité. On l’a aujourd’hui, je ne fais pas partie de celles et ceux qui pensent qu’il faut s’étendre à l’infini ou faire semblant, ou faire des mauvais compromis sur les sujets des droits de l’homme. Par contre, je suis convaincu que par une exigence de tous, par une pression des pairs, ce qu’on a fait sur plusieurs cas très concrets ces derniers mois, on peut obtenir des résultats. Et je crois que le visage que le Rwanda est en train de montrer, c’est celui aussi d’un changement et d’une transformation. Je l’évoquais sur des sujets comme celui de la parité, de l’égalité femme-homme.

Le Rwanda a fait mouvement. Il est bien plus en avance que beaucoup d’autres. Il est en train de faire une vraie transition politique, en tout cas je l’espère. Et je pense que cette nomination oblige en quelque sorte. Et la démarche qui a toujours été la mienne, c’est bien plus justement, en quelque sorte, de travailler avec l’ensemble des Etats, essayer de promouvoir ses valeurs, pas en quelque sorte en donnant des leçons de l’extérieur, ça c’est très facile, je peux le faire depuis Pa ris. Mais en arrivant, en montrant, en convainquant que donner une responsabilité et faire confiance obligent et obligent à changer soi-même. Mais la Francophonie, elle a devant elle plusieurs chantiers. Elle a premièrement le chantier de la jeunesse et de sa langue. Et c’est pour cela que je voulais que ce soit un pays africain qui puisse présider, en tout cas une candidature africaine qui émerge parce que cette jeunesse africaine, nous avons, pour elle, à porter le combat de la Francophonie.

C’est le continent le plus jeune, c’est un continent où le français être très représenté et où nous aurons le plus de locuteurs et de plus en plus. Donc ce combat pour le français, c’est un combat pour l’éducation en français des jeunes filles, comme des jeunes garçons. C’est un combat contre l’obscurantisme parce que bien souvent, c’est quand on enseigne en français qu’on apprend les valeurs qui vont avec, qu’on apprend l’esprit libre et rationnel et qu’on lutte contre l’obscurantisme. Et le faire depuis l’Afrique, dans des terres qui ont été marquées parfois par ces blessures de l’histoire, évidemment ça a beaucoup plus de poids, évidemment ce sera encore mieux porté. La deuxième chose, c’est que le combat de la Francophonie, c’est un combat pour le plurilinguisme. Je l’ai dit : le français n’est pas toujours la première langue mais dans beaucoup de pays, c’est la première langue étrangère ou la première langue enseignée ensuite à l’école.

Et moi, je pense que le modèle du français, ça n’est pas d’être une langue dominante. C’est d’être une langue de référence, de passage en quelque sorte. Et à cet égard, c’est pour cela que j’ai lancé ces initiatives de grand dictionnaire des francophonies, mais aussi de dictionnaires entre le français et plusieurs langues de l’Afrique. Et je crois que, avoir une secrétaire générale d’un pays où le plurilinguisme est installé, avec par le passé des éléments de tension, sera un élément de réconciliation et porte ses valeurs. Et puis, la Francophonie aura des biens communs à défendre, les auteurs et l’intégrité de l’information, combat qui vous est cher et qui m’est cher aussi, et qui est essentiel dans la Francophonie, l’environnement, l’égalité femme-homme et les droits de l’homme.

Vous parliez des blessures de l’histoire. Il y a cette relation franco-rwandais si difficile, si douloureuse. Est-ce que des gestes pourraient être faits, par exemple la nomination d’un ambassadeur français au Rwanda -il n’y en a plus depuis quelques années-, une visite à Kigali –on va commémorer le 25ème anniversaire du génocide au mois d’avril. Très concrètement ?

Très concrètement, je crois dans l’action, plus que dans les gestes en l’espèce.

Justement.

Et donc l’action, qu’est-ce que c’est ? Premièrement, un travail sur les sujets d’avenir, les sujets économiques et les nouvelles technologies. C’est pour cela que j’avais invité le président Kagame à Paris au moment du sommet VivaTech (le 23 mai 2018). Et nous continuerons à échanger et travailler ensemble sur ce point parce que le Rwanda est exemplaire en matière de nouvelles technologies et de développement du numérique. Deuxième chose : travailler en commun avec l’Union africaine et la présidence rwandaise. Nous faisons depuis le début de cette présidence et nous allons le poursuivre avec un vrai travail sur toutes les situations de tension et de conflit. C’est la méthode que j’utilise depuis le début de mon mandat : pas d’intrusion, mais un travail avec les pairs, avec l’Union africaine, avec les référents nommés par l’Union africaine si je puis dire selon les situations régionales, pour là aussi faire pression. Et on a montré que c’était une approche efficace. Et nous avançons.

Troisièmement, ce geste de confiance et de soutien qui se fait dans le cadre de l’Union africaine une candidature unique, mais qui est de dire : on reprend sa place, avec ce que ça impose, avec ce que ça lui impose sur son propre fonctionnement et sur son ouverture. Puis quatrième élément très concret auquel je crois beaucoup, c’est l’initiative pour les opérations de maintien de la paix, c’est quelque chose que nous avons préparé avec le président Kagame, et que j’ai soutenu à New York il y a quelques semaines, c’est l’idée de dire que les Nations unies changent d’approche dans les opérations de maintien de la paix en Afrique et travaillent beaucoup plus avec des opérations africaines en lien avec l’Union africaine, c’est ce que nous voulons développer dans le Sahel, dans la région du lac Tchad, et dans plusieurs autres endroits où cela s’impose. Et donc c’est un agenda de travail que nous avons décidé de faire, mais il n’y a pas à court terme d’agenda symbolique, si je puis dire. Je crois plutôt que c’est une méthode qui est en train de se mettre en place qui permet d’ores et déjà des résultats qui sont bons pour l’Afrique.

En Turquie, le journaliste saoudien, Jamal Khashoggi, a disparu le 2 octobre dernier à l’intérieur du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul. D’après les autorités turques, il aurait été tué sur ordre du pouvoir saoudien. On ne vous a pas encore entendu sur cette affaire. D’un côté, la France convoque l’ambassadeur du Venezuela à Paris, de l’autre pour l’instant, il n’y a pas de réaction sur cette affaire ?

Le quai d’Orsay s’est exprimé, c’est ce qu’il convient et c’est bien évidemment au ministre de le faire parce que je n’avais pas pris la parole, et je n’ai pas pour habitude de prendre la parole de manière solennelle sur des situations comme celle-ci. On peut faire des convocations et en l’espèce, le ministère des Affaires étrangères s’est exprimé clairement. Les faits que vous évoquez sont des faits graves, très graves. Et donc aujourd’hui, j’attends que les vérités et la clarté complète soient établies, mais la France instamment souhaite que tout soit mis en œuvre pour que nous ayons toute la vérité sur cette affaire dont aujourd’hui, les premiers éléments sont pour moi extrêmement inquiétants et de nature profondément grave.

Est-ce que vous en avez parlé avec le prince héritier ?

Non, pas encore. Je n’ai eu de discussion ni avec le président turc, ni avec le prince héritier saoudien, ni avec le roi d’Arabie saoudite sur ce sujet. Je ne manquerai pas de l’avoir dans les prochains jours.

Je voulais aussi vous demander à propos de l’Arabie saoudite parce que c’est vrai que c’est un gros client, notamment en ce qui concerne les armements…

Je vous arrête sur ce sujet, je n’ai d’abord jamais installé la diplomatie en fonction de critères commerciaux. Pour moi, il y a une chose extrêmement simple dans la grammaire de la diplomatie française, c’est que le politique prime sur l’économique. Donc jamais des intérêts de telle ou telle entreprise n’ont primé sur la voix de la France et ce qui étaient nos intérêts stratégiques. Deuxième chose et c’est pour cela que je vous interrompais, il faut de dire que l’Arabie saoudite est un grand client aujourd’hui de la France dans quelque domaine que ce soit. Ça n’est pas le cas.

Il y a quand même une polémique notamment à cause de la guerre au Yémen, l’ONU affirme que la coalition dirigée par les Saoudiens commet des crimes très graves. L’Occident continue de lui vendre des armes. On se demande si ces pays, dont la France, ne perdent pas leur âme en ce sens-là ?

Non, justement parce que la France a une politique extrêmement rigoureuse en la matière avec une commission interministérielle justement de contrôle des armements, qui est présidée par le Premier ministre. La fameuse CIEEMG [commission interministérielle pour l’étude des exportations de matériels de guerre] comme on l’appelle techniquement et qui est justement très scrupuleuse sur ce point. J’ai pu d’ailleurs moi-même recevoir il y a quelques semaines les organisations non gouvernementales et échanger à ce sujet.

Nous ne faisons pas partie des fournisseurs sur ces matières-là de l’Arabie saoudite sur justement sur ce conflit. Qui plus est, c’est une discussion là aussi politique sur le conflit que nous aurons. Maintenant, il faut être clair, nous avons avec l’Arabie saoudite et les Emirats arabes unis un partenariat de confiance dans la région qui est important, qui est important, qui n’est pas commercial, qui est stratégique. Et je le dirais qu’il est plus encore avec les Emirats arabes unis. Nous avons comme vous le savez une présence militaire importante. Ce n’est pas des intérêts commerciaux, c’est l’Etat français en tant qu’Etat souverain parce que nous partageons des intérêts communs dans la région parce que la stabilité de la région nous importe, parce que la lutte contre le terrorisme se fait aussi avec ces Etats.

Et ce genre d’incidents, l’affaire Khashoggi. Est-ce que ça pourrait remettre en cause cette politique ?

Je ne vais pas tirer des conclusions d’une affaire dont je n’ai pas les prémices. Je fais les choses dans le bon ordre. Et en fonction des éléments qui seront établis, qui seront analysés, vérifiés par nos services, j’aurai à ce moment-là une position à prendre. Je ne vais pas aujourd’hui tirer des conclusions hâtives d’une situation dont ce qu’on nous annonce est grave mais dont je ne connais pas les détails. Ce que je veux vous dire ici, c’est que quand l’intégrité territoriale, quand la sécurité d’Etats qui sont nos partenaires est menacée, il est normal que la France soit à leurs côtés. C’est le cas des Emirats arabes unis, c’est le cas de l’Arabie saoudite. C’est à l’aune de cette appréciation que nous agissons et d’aucun intérêt commercial si je puis dire.

Deuxièmement, lorsque nous considérons ces situations, nous demandons aussi que le droit humanitaire soit respecté. Et d’avoir tout élément pour pouvoir en juger. C’est ce que j’ai aussi indiqué aux organisations non gouvernementales sur les situations qui sont dénoncées au Yémen de non-respect du droit humanitaire, noius avons demandé des clarifications sur tous les points qui ont été soulevés. C’est une discussion que nous avons eu avec le secrétaire général des Nations unies. Voilà dans quel cadre les choses sont posées. Il y a des partenariats : ce sont des Etats avec lequel on lutte contre le terrorisme. Il y a des exigences de droit international que nous respectons et que nous entendons que nos partenaires respectent et c’est dans ce cadre que la France agit. Ni plus, ni moins. Mais ce n’est pas en suivant des intérêts commerciaux pour les uns et les autres et en tous cas en ne cachant rien car cette politique est assumée.

Il y a deux semaines votre gouvernement a porté une grave accusation contre l’Etat iranien. Il l’a accusé d’avoir préparé un attentat à Villepinte, sur le sol français contre des opposants iraniens. Heureusement cet attentat a été déjoué. Vous ne vous êtes pas encore exprimé sur ce sujet très sensible ? Est-ce que vous êtes gêné de dire du mal d’un pays qui est déjà dans le collimateur des Etats-Unis ?

Non pas du tout puisque j’ai déjà eu l’occasion d’échanger très directement avec le président Rohani à deux reprises sur ce sujet. Il y a eu en effet une planification d’attentat fait justement par un certain service. Aujourd’hui j’ai demandé toutes les explications au président iranien. Comme vous le savez, l’Iran est parfois divisé entre plusieurs courants, plusieurs tensions donc je ne sais pas aujourd’hui vous dire si la volonté première venait d’en haut ou si elle a été mue par tel ou tel service ou telle division.

C’est ce qu’il vous a dit ?

Non, non, pas du tout. A ce stade, je n’ai pas d’autres informations. Ce qui est sûr, c’est que la très bonne coopération européenne a permis de déjouer cette planification d’attentat. Donc elle n’a pas eu lieu. Ceux qui l’avait planifié font l’objet d’une procédure et nous avons pris des mesures en réponse, au-delà des deux échanges que j’ai eus avec le président Rohani.

Est-ce que cela ne participe pas du raisonnement de Donald Trump qui dit qu’il est très difficile de traiter avec ce pays et qui a dénoncé l’accord nucléaire. Est-ce que finalement Donald Trump n’a pas raison de durcir le ton face à l’Iran?

Premièrement, c’est difficile. Ça nous n’avons jamais dit le contraire. Deuxièmement, aller plus loin, et enserrer l’Iran dans une politique plus exigeante, c’est ce que vous m’entendez dire depuis le début de mon mandat. J’avais, il y a un peu plus d’un an, dit devant les ambassadeurs, puis à l’Assemblée générale des Nations unies indiquer que pour moi la stratégie avec l’Iran portait en dans 4 points : le maintien du traité nucléaire, la capacité à encadrer l’activité nucléaire iranienne au-delà de 2025, l’encadrement de son activité balistique et la capacité à cantonner dans la région, l’influence iranienne. Donc je n’ai jamais été naïf avec l’Iran. Et je n’ai jamais considéré que c’est facile. Le désaccord que nous avons de méthode ou de chemin avec les Etats-Unis, c’est que, dans un tel contexte, je pense qu’on ne se protège pas ou qu’on n’évite pas, au mieux de nouveaux écarts, en dénonçant le JCPoA [Accord de Vienne sur le nucléaire iranien;Ndlr]. Pourquoi ? Parce que le jour ou l’Iran sort de l’accord nucléaire, on n’a plus aucun regard sur leur activité nucléaire.

Vous le craignez ?

On fait tout pour qu’ils n’en sortent pas. Mais les éléments qui ont été révélés par Israël étaient des éléments qui préexistaient à cet accord nucléaire et qui montraient combien, justement, l’Iran avait avancé. Un, je pense que ce n’est pas efficace de sortir de l’accord nucléaire de 2015, deux, je pense qu’il y a un risque d’embrasement de la région si on va dans une telle extrémité ; et trois, je pense qu’il est beaucoup plus efficace de durcir le ton sur tous les autres sujets. Voilà donc, ça va dans le sens d’une absence de naïveté à l’égard de l’Iran, ce qui a été planifié et que nous avons déjoué, mais la France n’a jamais été naïve.

Monsieur le président nous voilà au terme de cet entretien, comme vous l’avez souhaité parce que nous sommes à l’étranger, nous ne vous avons pas interrogé sur le remaniement en cours. Simplement d’un mot, est-ce qu’il aura lieu ce week-end ou d’ici lundi ?

C’est ce qu’on appelle une prétérition ce que vous venez de faire !

D’un mot, d’un mot…

Et donc ne n’y cèderai pas. Non, écoutez, je fais les choses en bon ordre mais, je vais juste vous dire : il faut les faire dans le calme et nos concitoyens, je l’espère, ne cèdent pas à toutes les pressions. Moi, je fais les choses dans le calme parce que je le fais, d’abord, dans le respect des personnes et j’essaie de faire les choses de manière professionnelle. Dans n’importe quelle organisation de la vie humaine, qu’il s’agisse d’une entreprise, d’une association, d’un emploi familial ou que sais-je, quand on veut agir avec les gens, on prend le temps de les connaître, de s’assurer qu’on pense la même chose, de bien vérifier tous les éléments. On prend du temps, c’est légitime. Alors quand il s’agirait d’un gouvernement, il faudrait que ça se fasse du jour au lendemain ? Parce que, on s’est habitué au fait que les uns et les autres étaient interchangeables et que, au fond c’était des têtes de gondoles qu’il fallait pouvoir…

Mais, non, non, c’est important. Ce sont des engagements et donc il faut faire les choses avec calme, méthode au bon rythme. Il n’y aucune rupture, le gouvernement est au travail, aucun poste n’est vacant et donc les choses avancent et me permettait aussi d’être présent à ce sommet de la Francophonie avec vous à Erevan où nous avons défendu notre langue, nos valeurs et nos combats contemporains. Et nous avons porté dans cette Francophonie des combats qui concernent nos concitoyens, chaque jour, je vais le dire ici : parce que quand on défend le français à travers le monde, on défend l’intérêt de tous nos compatriotes. L’intérêt, c’est cet espace culturel, de création, d’échange partout dans le monde qui soit le plus fort possible. Et parce qu’on défend aussi une communauté de valeurs, une même compréhension du monde et donc c’était très important d’être là.

Par rfi.fr

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