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Gestion du laboratoire national de la santé : Les recommandations du BVG

Dans le cadre de ses missions, le Vérificateur Général a initié cette présente mission de vérification de performance sur la gestion du Laboratoire National de la Santé au titre de la période allant du 1er janvier 2019 au 31 décembre 2021. De ce fait, plusieurs recommandations ont été formulées au ministre de la santé et aux différents cadres du secteur par M. Samba Alhamdou Baby.

Dans son rapport, il ressort que cette vérification de performance du laboratoire national de la santé s’inscrit dans une perspective d’amélioration continue de la protection de la population contre les maladies d’origines alimentaire et médicamenteuse. Elle a porté sur l’analyse du cadre institutionnel du système actuel de contrôle qualité des médicaments, aliments eaux et boissons, la gouvernance administrative et financière, le plateau technique et les processus opérationnels d’échantillonnage et d’analyses du LNS.

En effet, il a été établi qu’il n’existe pas de cadre intégré de coopération entre les services de contrôle phytosanitaire et le Laboratoire National de la Santé facilitant une protection adéquate des populations contre les risques de nocivité des aliments et des médicaments. A cet égard, l’examen des éléments de la gouvernance, du plateau technique et des processus opérationnels du LNS fait ressortir des insuffisances qui sont de nature à entraver l’efficacité et l’efficience de la réalisation des missions de contrôle qualité des aliments, médicaments, boissons et eaux sur toute l’étendue du territoire national.

‘’En effet, en l’absence de relais au niveau régional et d’un cadre de collaboration entre les différents acteurs, le LNS éprouvera toujours des difficultés à satisfaire les besoins sans cesse croissants de contrôle qualité des aliments, médicaments, boissons et eaux’’ décrit le rapport. Aussi, le document ajoute qu’avec un effectif et des moyens logistiques et financiers insuffisants, les capacités actuelles du LNS ne lui permettent pas d’atteindre les performances attendues d’un laboratoire de son rang au niveau national, avec les lenteurs dues à la lourdeur du processus d’échantillonnage qui requiert dans la plupart des cas que le LNS se déplace dans les Régions pour prélever les échantillons, les analyser et acheminer les résultats par la Direction Nationale de l’Agriculture ou de l’Élevage.

Par ailleurs, en ce qui concerne le contrôle qualité des médicaments, le rapport a souligné qu’il y a lieu de signaler la nécessité de renforcer et de dynamiser la pharmacovigilance à travers une forte implication des ordres régionaux des pharmaciens et une lutte efficace contre la vente illicite des médicaments. Dans cette dynamique, se pose la nécessité de prendre des mesures favorables à la certification des médicaments produits au Mali dont certains ne le sont pas encore. C’est par ces efforts que la population sera efficacement protégée contre les conséquences de la consommation des médicaments, aliments, eaux et boissons insalubres, argumente la source.

Pour ce qui est des détails techniques sur la vérification, précise le document, les travaux de vérification ont été menés conformément au Manuel et au Guide de vérification de performance du Bureau du Vérificateur Général, inspirés des normes de l’INTOSAI.

Elle avait pour objectif de s’assurer de la mesure dans laquelle le Laboratoire National de la Santé procède au contrôle qualité des médicaments, des aliments, des boissons ou toutes autres substances importées ou produites en République du Mali et destinées à des fins thérapeutiques, diététiques ou alimentaires en vue de la sauvegarde de la santé humaine et animale. Dans un premier temps, les travaux de vérification ont porté sur les rôles et responsabilités des acteurs; sur le cadre institutionnel de contrôle qualité des médicaments, des aliments, des boissons et des eaux; sur la stratégie de contrôle qualité des aliments, des boissons et des eaux dans un premier temps et en second lieu ils ont concerné le plateau technique; la gestion des ressources humaines et la gestion des ressources financières et matérielles.

Les recommandations

Au Ministre chargé de la Santé et du développement social, il lui a été recommandé de faire adopter une règlementation appropriée pour encadrer les activités de contrôle, d’analyse physico-chimique et biologique des médicaments, aliments, boissons et eaux au Mali. Egalement, elle doit revoir l’organisation et le fonctionnement du Laboratoire National de la Santé en vue de l’adéquation entre la structure organisationnelle dudit laboratoire, de ses missions de contrôle et de surveillance de la qualité des médicaments, aliments, boissons et eaux sur toute l’étendue du territoire national et de mettre en place un système intégré de contrôle qualité des médicaments, aliments, boissons et eaux. Enfin, la ministre de la santé doit selon les constats du Végal renforcer les capacités du LNS à assurer une couverture adéquate des besoins de contrôle qualité de tous les produits concernés; de doter le Laboratoire National d’équipements appropriés et fonctionnels pour l’exécution de ses activités d’analyses; de simplifier les procédures de prélèvement, traitement et de transmission des résultats d’analyses ; et de prendre des mesures appropriées en relation avec le Ministre chargé de l’Environnement en vue d’une gestion adéquate des stocks de réactifs périmés.

Au Ministre chargé des Finances, il lui a été demandé de veiller à la production régulière de comptes de gestion du Laboratoire National de la Santé par l’agent comptable.

Toujours sur la base de ses recommandations, l’Agent Comptable du Laboratoire National de la Santé quant à lui doit tenir régulièrement la comptabilité et produire les comptes de gestion conformément à la réglementation en vigueur.

Au Directeur Général des Douanes, il lui est recommandé de prendre des dispositions en vue d’appliquer, au titre des frais de contrôle qualité, le taux de prélèvement de 0,5% de la valeur Free on Board ‘’Sans frais à bord’’ (FOB) des produits importés au Mali au profit du LNS; d’exiger le certificat provisoire de qualité du Laboratoire dans les dossiers de dédouanement.

Au Directeur des Ressources Humaines du Secteur Santé et Développement Social,  de veiller à la stabilité de l’Agent Comptable du Laboratoire National de la Santé à son poste.

Au Directeur Général du Laboratoire National de la Santé, d’élaborer et mettre en œuvre les activités de communication suivant le plan stratégique en matière d’information, d’éducation et de communication ; d’élaborer, faire valider et appliquer le manuel de procédures administratives, financières et comptables ; de veiller au fonctionnement régulier des équipements disponibles ; d’élaborer et mettre en application un plan de maintenance et d’entretien des équipements de laboratoire ; améliorer les conditions ambiantes dans les différents laboratoires ; de prendre les dispositions nécessaires à la stabilisation de l’alimentation électrique ; de procéder aux prélèvements et à l’analyse des échantillons de façon régulière ainsi que le contrôle qualité des préservatifs et de l’eau en sachet.

A ces détails s’ajoutent la réduction des délais de traitement des échantillons et de transmission des résultats d’analyses ; de veiller rigoureusement à l’application des mesures et consignes de sécurité exigées par les normes et la réglementation sur le travail dans les laboratoires ; de doter tous les laboratoires de hottes de sécurité ; – organiser périodiquement des exercices de simulation pour les agents en vue de les préparer à réagir avec efficacité et efficience à d’éventuelles situations accidentogènes. Enfin, il doit  élaborer et mettre en application le plan de formation du personnel et pour finir appliquer les normes de conservation et d’évacuation des réactifs périmés et des déchets dangereux.

Ahmadou Sékou Kanta

L’Observatoire

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