Pr Rober Dussey-ministre affaire étrangère togo
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« L’actualité de ces derniers jours confirme, avec certitude à la cartésienne, l’extrême fragilité de la paix et de la sécurité internationales », Prof. Robert Dussey

Clôture du Colloque International de Lomé sur la Gestion des transitions politiques et le renforcement de la résilience face aux extrémismes violents – cas de l’Afrique de l’Ouest

Discours de clôture de son excellence Prof. Robert Dussey, ministre des affaires étrangères, de l’intégration régionale et des togolais de l’extérieur

Lomé, le 06 mars 2022

Monsieur le ministre de l’enseignement primaire, secondaire, technique et de l’artisanat, Président de l’Université de Lomé,

Monsieur le représentant résident du Programme des Nations unies pour le développement,

Monsieur le Directeur général de l’Ecole nationale d’administration,

Mesdames et messieurs les représentants des organisations internationales,

Mesdames et messieurs les experts, en vos grades et titres respectifs,

Mesdames et Messieurs,

« C’est en retardant ses conclusions, même lorsqu’elles lui paraissent évidentes, qu’un penseur progresse », écrit Albert CAMUS dans Carnets II. Si Albert CAMUS a raison, il est aussi vrai que toute chose a une fin dans le cadre spatio-temporel. Les travaux du colloque sur « la gestion des transitions politiques et le renforcement de la résilience face aux extrémismes violents – cas de l’Afrique de l’Ouest » que nous avions commencés hier prennent fin aujourd’hui.

Ce colloque voulu par le Président de la République et organisé par mon département avait pour but de susciter des échanges entre experts de haut niveau sur des problématiques aussi essentielles que le management des transitions politiques et l’inquiétante question de l’extrémisme violent qui, plus que jamais, menace nos populations et la stabilité des Etats du Sahel et l’ensemble de l’Afrique de l’Ouest.

L’actualité de ces derniers jours confirme, avec certitude à la cartésienne, l’extrême fragilité de la paix et de la sécurité internationales et l’urgente nécessité d’anticiper sur leur rupture à travers une diplomatie préventive et plus agissante qui puise ses ressources dans ce genre de rencontres où des experts, sur des questions précises, donnent leurs avis et regards d’acteurs avertis sans passion, mais avec raison, réalisme et pragmatisme.

La qualité des  experts ayant pris part à ce colloque, la diversité de leurs domaines de recherches et d’interventions ainsi que la richesse des débats nous ont permis d’aborder les différents thèmes proposés, de façon holistique et complémentaire, en vue de cerner davantage  les causes profondes et multidimensionnelles de la fragilité des systèmes politiques en Afrique de l’Ouest avec, comme corollaire, la propagation des discours extrémistes au sein de nos populations dont la culture ancestrale a toujours été caractérisée par la tolérance et la coexistence pacifique.

Permettez-moi, à cet égard, de vous remercier très sincèrement d’avoir accepté d’aménager vos agendas, malgré la crise sanitaire, en vue de répondre à notre appel à contributions, grâce à vos expériences, à l’édification des sociétés plus paisibles et à une gouvernance politique mieux pensée, participative et partagée au service de l’intérêt général en Afrique de l’Ouest. En participant à ces travaux, vous avez pris parti pour la stabilité de notre région et accepté d’apporter votre pierre à l’effort de préservation et de construction de la paix en Afrique de l’Ouest. La paix en Afrique passe par la pacification de nos régions et vous l’avez tous bien compris.

Ce colloque dont les travaux ont été organisés autour de trois principaux Panels nous a permis de comprendre et de saisir toutes les connexions possibles entre l’extrémisme violent et les transitions politiques, l’évolution des dynamiques sécuritaires et les problématiques d’édification de l’Etat et des processus d’intégration en Afrique.

Messieurs les experts,

Distingués invités,

Mesdames et messieurs,

Les conclusions de nos travaux mettent, à juste titre, en exergue, outre le besoin de crédibiliser davantage nos institutions politiques, le rôle essentiel des leaders religieux et d’opinion, de la société civile et des autres composantes de la société, notamment les jeunes dans les débats sur les grandes questions concernant nos Etats et le renforcement du système sécuritaire ouest-africain.

Je voudrais, dans cette logique, saluer les recommandations pertinentes qui ont été formulées suite aux analyses et débats constructifs qui ont eu lieu depuis hier. Sans pour autant les énumérer toutes, je me réjouis tout particulièrement de propositions visant la consolidation des Etats, la prise en compte des réalités endogènes et culturelles dans les processus de transition, ou encore la mise en place au sein des instances décisionnelles de centre d’intelligence et de réflexions stratégiques

Toutes ces recommandations, salutaires et opportunes les unes que les autres, constituent de précieux apports qui serviront de bases aux travaux de la prochaine conférence internationale de Lomé sur « Les transitions politiques et la lutte contre le terrorisme au Sahel et en Afrique de l’Ouest », prévue le 21 avril 2022. En temps de tourmente et d’incertitude comme celui dans lequel se trouve notre région ouest-africaine aujourd’hui, il y a l’urgence de la pensée et vous avez contribué à relever ce défi durant nos deux jours de travaux.

Je voudrais, pour terminer, renouveler la profonde gratitude des plus hautes autorités togolaises à l’ensemble des participants à ce colloque et former le vœu que les importantes recommandations issues de nos travaux servent à trouver des solutions idoines pour une paix durable et des institutions stables dans les pays de la région ouest-africaine et au-delà.

Je déclare clos les travaux du présent colloque en vous souhaitant un bon retour dans vos pays respectifs, attendant de nous retrouver très bientôt.

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