Alhamdou Ag Ilyene-Ministre des Maliens établis à l'extérieur et de l'intégration africaine
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« Le choix pour l’unité Africaine est un devoir, voire une mission sacrée », Alhamdou Ag Ilyene, Ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine

Le Mali célèbre ce mercredi 25 mai 2022 la journée de l’Afrique. Occasion pour Alhamdou Ag Ilyene, Ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine, de faire comprendre que pour le Mali, pays de brassage, de migration et d’hospitalité, « le choix pour l’unité Africaine est un devoir, voire une mission sacrée ».

Ce Mercredi 25 mai 2022 marque le 59ème anniversaire de la création de l’Organisation pour l’Unité Africaine (OUA) devenue depuis 2001 l’Union Africaine (UA). Le thème retenu cette année est « Renforcer la résilience en matière de nutrition sur le continent africain : Accélérer le capital humain, le développement social et économique ».

En cette heureuse occasion, les pensées les meilleures d’estime et de fierté du Ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine sont allées aux femmes et aux hommes qui ont œuvré avec courage et détermination pour la libération totale dans l’unité des vaillants peuples du continent, mais également aux illustres Pères-fondateurs des indépendances qui ont légué une Afrique débout et en construction. Sans oublier la Jeunesse et de la Diaspora Africaine qui ont soutenu courageusement le combat pour l’unité Africaine.

Cette unité Africaine est éloquemment exprimée non seulement dans toutes ses Constitutions de l’indépendance à nos jours, mais aussi dans son Hymne national et la formule de prestation de Serment du Président de la République du Mali. Ainsi, convaincu du bien-fondé de l’intégration africaine et en vue d’apporter sa contribution au processus en cours tout en tirant les meilleurs avantages de ce vaste chantier Africain, le Mali a adopté sa Politique Nationale en matière d’Intégration Africaine (PNIAM) en décembre 2018 ainsi que son Plan d’actions 2018 – 2022.

Pour le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine, la vision de cette Politique est celle d’une Afrique sans frontière, politiquement unie, formant un seul et unique corps économique et social où les citoyens libres et solidaires circulent, comme le sang dans le corps humain, échangent et agissent de concert pour le bonheur, la prospérité et la bonne santé du « corps continent ». Une Afrique qui, à l’image du Mali, tire sa force de sa diversité culturelle et qui triomphe de ses querelles intestines et de toutes les tentatives de balkanisation.

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En effet, pionnier de l’Intégration sous-régionale et régionale, le Mali fait face aujourd’hui aux sanctions de la CEDEAO qu’il a créé pour réduire les méfaits des frontières. « Malgré les difficultés actuelles, la CEDEAO demeure notre ancrage régional d’origine. Le Mali, membre fondateur de nombres d’organisation d’intégration Africaine, croit fermement aux vertus du dialogue et de l’unité », a martelé le ministre Alhamdou Ag Ilyene. Qui poursuit : « Dans un monde en pleine turbulence et éprouvée par des crises multiformes qui menacent l’existence et la survie même de l’humanité, nous restons convaincus que le salut de l’Afrique viendra de sa capacité à dépasser ses divergences et ses différences, à se donner les mains, à conjuguer intelligemment ses forces et ses énergies pour se frayer sa voie et construire la renaissance Africaine ».

Agenda 2063 de l’UA

Aux dires du ministre Alhamdou Ag Ilyene l’Union Africaine (UA) a été créée, non seulement pour « poursuivre ces travaux de construction initiés par l’Organisation-mère (OUA) », mais aussi « pour accélérer l’unité, la renaissance et le développement de l’Afrique ». A cet effet, les Chefs d’Etat et de Gouvernement des Etats membres de l’Union ont adopté l’Agenda 2063 lors de la 24ème session ordinaire de la Conférence de l’Union Africaine tenue à Addis-Abeba du 30 au 31 janvier 2015. Dans le cadre de la vision à long terme énoncée dans l’Agenda 2063, l’Assemblée des Chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine a adopté des aspirations africaines communes, en s’appuyant sur le potentiel de ses populations, en particulier un capital humain composé de citoyens bien nourris et en bonne santé avec un accent particulier sur les femmes, les adolescents et les enfants. « Le capital humain est essentiel pour le développement car il conduit à une vie améliorée pour les individus, à des revenus plus élevés et à une amélioration des revenus pour les pays », a fait savoir le ministre des Maliens établis à l’extérieur et de l’intégration africaine.

Une population en pleine croissance

En 2018, la population de l’’Afrique était estimée à 1,25 milliard d’habitants selon l’Union Africaine. Le continent s’urbanise le plus rapidement, avec un taux de croissance de plus de 2,6 %. A en croire le ministre malien de la diaspora, « l’importante population de jeunes présente un dividende démographique potentiel qui, s’il est correctement exploité avec les bons investissements, pourrait contribuer à accélérer le développement durable et équitable ».

Au fil des ans, la mortalité des moins de cinq ans a diminué de plus de 50 % entre 1994 et 2019 ; les taux de fécondité sont passés de six à quatre enfants par femme. Cependant, par rapport au reste du monde, la malnutrition reste élevée sur le continent et la dénutrition est notamment une cause sous-jacente de près de la moitié des décès d’enfants.

Vision des Africains

Le ministre Alhamdou Ag Ilyene dira que l’agenda 2063 est à la fois une vision et un plan d’action, « un appel à tous les segments de la société africaine à travailler ensemble pour construire une Afrique prospère et unie, fondée sur des valeurs communes et un destin commun. Cet agenda permettra à l’Afrique de rester concentrée et engagée vis-à-vis des défis du monde nouveau qui se dessine à l’horizon ».

A travers cet Agenda, les Africains voudraient faire de l’Afrique, une Afrique prospère fondée sur une croissance inclusive et un développement durable ; un continent intégré, politiquement uni, basé sur les idéaux du panafricanisme et sur une vision de la renaissance de l’Afrique ; une Afrique où règnent la bonne gouvernance, la démocratie le respect des droits de l’Homme, la justice et l’état de droit ; une Afrique pacifique et sécurisée ; une Afrique dotée d’une identité, d’un patrimoine commun, de valeurs partagées et d’une éthique culturelle forte ; une Afrique où le développement est axé sur la satisfaction des besoins des populations mettent à contribution le potentiel des femmes et des jeunes ; une Afrique, en tant qu’acteur et partenaire fort, uni et influent sur la scène mondiale.

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Et le ministre Alhamdou Ag Ilyene d’expliciter longuement : « Cette vision d’une Afrique qui émerge est défiée par de nombreux maux qui risquent de ralentir sa marche commune vers le progrès. Mais, ces maux ne doivent nullement nous amener à abandonner la réalisation des nobles objectifs que se sont fixés nos Etats. Le spectre des guerres et des conflits ne doit point briser les espoirs que nous nourrissons pour notre continent. Les difficultés actuelles ne doivent guère nous mener à la passivité ni à la fatalité. Certes, l’Afrique dispose de toutes les ressources naturelles et humaines pour relever les défis de son développement socioéconomique. A nous de trouver des solutions efficaces et durables aux différents maux qui assaillent notre continent. Ces défis et obstacles, nous devons plutôt les transformer en opportunités pour raffermir notre union et réaliser le bien-être de nos populations. C’est pour cet objectif que la Diaspora Africaine appelée la 6ème Région de l’Afrique poursuit ses salvatrices contributions à l’unité et au développement de l’Afrique. Il est reconnu aujourd’hui que les montants des transferts d’argent et de compétences dépassent de loin le montant de l’aide financière extérieure. Notre Diaspora contribue non seulement au développement des pays d’origine, mais aussi à celui des pays d’accueil ».

Quid de la Gestion des migrations ?

Selon le ministre Alhamdou Ag Ilyene, l’Afrique voudrait, dans la gestion des migrations internationales, « mettre l’accent sur la coopération Sud-Sud qui apportent de grands avantages tout en permettant de contribuer à la lutte contre la migration irrégulière et le trafic des personnes ». « Etant l’un des premiers pays africains à élaborer sa Politique Nationale de Migration, le Mali est aujourd’hui cité parmi les pays champions d’une migration sûre, régulière et ordonnée qui s’efforce de faire de la migration malienne un atout pour le développement national », a-t-il souligné.

En effet, l’Afrique de l’Ouest est l’une des régions les plus mobiles d’Afrique avec une population estimée à 301,4 millions d’individus et qui atteindra le demi-milliard en 2040. Les migrations intra-régionales représentent l’essentiel de ses mouvements et contribuent considérablement à la croissance économique et à la stabilité de la région. « Terre de tradition migratoire et sans littoral, le Mali est un espace de mobilité, de brassage et d’intégration de populations d’origines diverses », ajoute le ministre qui rappelle que selon le Recensement Général de la Population et de l’Habitat de 2009, le nombre d’étrangers vivant au Mali, a été estimé à 160 216 âmes.

Le Genre au cœur de l’agenda

Dans le respect des engagements internationaux, l’Union Africaine a adopté beaucoup d’instruments juridiques en faveurs des droits de l’Homme de façon générale et de la femme en particulier.

En effet, les femmes apportent de manière substantielle leurs contributions aux économies, que ce soit dans les entreprises, dans l’agriculture, en tant qu’entrepreneurs ou employés, ou en effectuant des travaux non rémunérés à domicile. « Ce que veulent les Africaines ou l’autre moitié des populations africaines, c’est d’avoir une place de choix dans le projet-phare de l’Agenda 2063. Elles veulent que l’éducation et la formation des filles soit une réalité ; que soient mis fin à toutes les formes de violences sexuelles notamment celles liées aux conflits », a pointé du doigt le ministre.

Mais celles-ci restent disproportionnellement touchées par la pauvreté, la discrimination et l’exploitation, d’où la nécessité de leur autonomisation. Car, « autonomiser les femmes consiste à donner aux femmes les moyens de participer pleinement à la vie économique dans tous les secteurs ». Pour le ministre, cela est une condition essentielle pour édifier en Afrique des économies solides, réaliser les objectifs internationaux de développement et de durabilité, améliorer la qualité de vie des femmes et des filles africaines.

Cyril Roc DACK/ Icimali.com

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