La Maison Centrale d’Arrêt de Bamako compte au jour d’aujourd’hui 3590 pensionnaires dont 2910 en détention provisoire, soit plus de 81% des pensionnaires en détention provisoire. Les chiffres ont été données par la CNDH-Mali à l’occasion de la Journée africaine de la détention provisoire, placée sous le sceau du monitoring des lieux de privation de liberté à Bamako.
Sous le sceau du monitoring des lieux de privation de liberté dans le district de Bamako notamment la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako et certaines unités d’enquête que la Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) Mali célèbre l’édition 2023 de la journée africaine de la détention provisoire.
Le continent africain, à l’initiative du Réseau des Institutions Nationales Africaines des Droits de l’Homme (RINADH), célèbre ce 25 avril 2023, la journée africaine de la détention provisoire. Cette sixième commémoration s’inscrit en droite ligne de la Déclaration de Yaoundé adoptée le 23 Octobre 2015, lors de la dixième conférence biannuelle du RINADH.
Au Mali, la CNDH est à sa quatrième édition. Selon le président de la CNDH, Aguibou Bouaré, la première qui a eu lieu en 2019 a été marquée par une conférence débat à la faculté des droits et une visite dans les maisons d’arrêt de Kati et de Koulikoro. La deuxième, qui a lieu en 2021 a lieu à la maison centrale d’arrêt de Bamako, a été marquée par une visite, un entretien avec l’administration de la maison d’arrêt et le recueil des statistiques sur la détention provisoire.
Quant à la l’édition de 2022, elle a été marquée par l’organisation d’une rencontre de sensibilisation sur la détention provisoire et une remise de kits symboliques de nourritures aux pensionnaires du Centre de Détention, de Rééducation et de Réinsertion pour femmes de Bollé.
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Pour cette édition 2023, le président de la CNDH la place sous le sceau du « monitoring des lieux de privation de liberté dans le district de Bamako notamment la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako et certaines unités d’enquête ».
Selon Aguibou Bouaré, dans sa déclaration à l’occasion, « l’institutionnalisation de cette journée vise à engager les Institutions Nationales des Droits de l’Homme (INDH) à davantage œuvrer en vue d’une réduction de l’usage excessif de la détention provisoire à travers surtout la promotion des réformes juridiques et des politiques pénales sur les alternatives à l’incarcération ».
Les instruments de protection des droits de l’Homme consacrent, à en croire le président de la CNDH-Mali, le droit d’être jugé dans un délai raisonnable conformément aux dispositions des articles 9 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques et 7 de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples. « Ces instruments prescrivent le caractère exceptionnel de la détention avant jugement, étant entendu que la liberté est le principe. Les États sont encouragés à apporter un encadrement législatif à la détention provisoire », a indiqué M. Bouaré.
Tout en saluant les efforts du gouvernement en la matière, la CNDH déplore qu’à la date d’aujourd’hui, la Maison Centrale d’Arrêt de Bamako compte 3590 pensionnaires dont 2910 en détention provisoire, soit plus de 81% des pensionnaires en détention provisoire.
Par conséquent, la CNDH qui est investie du Mécanisme National de Prévention de la torture « entend œuvrer à la réduction des chiffres de la détention provisoire au Mali ». Pour ce faire, promet M. Bouaré, son institution « s’attèlera à établir un dialogue constructif et permanent avec tous les acteurs concernés par la problématique dans le but de parvenir à un changement de paradigme sur la question ».
Mariam DOUMBIA/ Icimali.com