Dans son adresse de fin de campagne, le candidat Aliou Boubacar Diallo a, ce 9 Août 2018, appelé les Maliens « à penser au Mali et à leur avenir. Chacune et chacun d’entre vous sait en toute conscience quel est son devoir républicain. C’est donc aux maliens que je laisse le soin de s’exprimer comme ils le souhaitent au second tour de l’élection présidentielle prévu le Dimanche 12 Août prochain ». Diallo n’est pour ni IBK ni pour Soumaïla Cissé au second tour. In extenso sa déclaration.
Salam Aleykoum,
Mesdames et Messieurs les membres de ma direction de campagne,
Chers camarades de l’ADP-Maliba,
Mesdames et Messieurs les Présidents de Partis politiques et Responsables associatifs membres de la Plateforme ERE DU MALI,
Chers membres de la famille du Chérif de Nioro du Sahel,
Mes très chers compatriotes,
C’est avec le cœur plein d’émotion que je m’adresse à vous aujourd’hui à l’issue d’une intense campagne électorale. Avant tout propos, je tiens à vous remercier tous très chaleureusement du rôle que vous avez joué pour la troisième place que nous occupons dans cette élection malgré la fraude, le bourrage des urnes et l’achat des consciences. Je tiens également à remercier la presse qui a aussi joué un grand rôle dans la médiatisation de notre campagne.
Chers camarades,
Il y a cinq mois, à Nioro du Sahel, nous avons pris ensemble la lourde et exaltante décision de nous lancer dans la course à l’élection présidentielle du Mali. De cette date à aujourd’hui, que de chemin parcouru. Que d’aventures intenses et de retournements de situation incroyables. Grâce à votre mobilisation sans pareil, nous avons conquis le cœur et l’esprit de nos compatriotes. A travers le projet pour une nouvelle indépendance, nous avons fait renaître l’espérance dans le cœur de ceux qui avaient perdu toute confiance en notre cher pays. Nous sommes parvenus, en quelques semaines, à imposer notre rythme et notre style unique dans un environnement politique qui n’a jamais voulu voir émerger ma candidature du lot.
Mais par la force de votre engagement, nous sommes passés d’outsiders à favoris. Et Dieu sait que ce n’a pas été facile. C’était notre première aventure électorale et, de surcroît, nous avons privilégié la jeunesse là où beaucoup auraient préféré la continuité d’une même classe politique. Et je peux le dire sans me tromper que nous avons été l’une des équipes de campagne les plus jeunes, dynamiques et totalement nouvelles dans le paysage politique.
En nous observant à la tâche, certains ont affirmé que je faisais une erreur en m’entourant principalement de jeunes. Aujourd’hui, je suis fier du choix que j’ai fait. Je suis fier de mon équipe de campagne et de toutes ces bonnes volontés qui m’ont soutenu. Ensemble, nous avons prouvé que le changement est possible. Nous pouvons être fiers de nous-mêmes et du résultat obtenu. Nous avons mené la meilleure campagne électorale. C’est pourquoi, je tiens à vous adresser mes plus sincères félicitations. Sans vous, rien n’aurait été possible. Je vous dois cette victoire sur le système.
Chers compatriotes,
Comme vous le savez, la Cour Constitutionnelle a confirmé hier, sans grand changement, les résultats provisoires proclamés par le Ministre de l’Administration Territoriale. Ces résultats définitifs nous placent en troisième position sur 24 prétendants avec 8,03% des voix.
Comme j’ai eu à le dire, je reste convaincu que ce score est très loin de refléter la réalité des urnes. Malgré les requêtes introduites par mes conseils juridiques, la Cour a préféré rejeter l’ensemble de nos recours. Et pourtant, chacun sait l’ampleur de la fraude et des irrégularités que nous avons connues durant cette élection présidentielle. Le bourrage des urnes, le déplacement illégal des bureaux de vote, les dépouillements effectués en l’absence des agents électoraux constituent, entre autres, certaines des violations flagrantes de l’équité entre les candidats. Nous avons tout subi et aujourd’hui, on nous demande d’accepter ce résultat scandaleux.
Pour ma part, j’estime que ce forcing électoral est l’aveu d’un échec patent de la classe dirigeante du Mali. Je vous appelle à rester sereins et combatifs. Tôt ou tard, la vérité finira par triompher.
Chers compatriotes,
Il est évident que tout a été fait pour nous écarter car nous représentons une véritable menace électorale. De toutes les candidatures, notre nouvelle indépendance et notre volonté de rendre le Mali à son Peuple étaient les seules garanties du véritable changement. Je sais à quel point cet épisode que nous vivons est très douloureux pour vous tous. Il l’est aussi pour moi. Nous savons que nous méritons mieux que cette troisième place.
Le travail abattu durant ces cinq mois a été titanesque. C’est pourquoi, malgré cette injustice, nous devons rester fiers de l’œuvre accomplie. Contrairement à certains candidats, nous n’avons jamais acheté les votes des maliens. Nous n’avons pas non plus fraudé pour être dans le trio gagnant dès notre première participation électorale contre un Président candidat à sa réélection. Peu de candidatures peuvent se glorifier d’un tel exploit.
Chers compatriotes,
Le score de mon projet pour une nouvelle indépendance est un signal fort que nous avons donné à la classe politique actuelle. C’est la preuve que beaucoup de maliens souhaitent profondément le changement au Mali. Mais le Mali que nous voulons est très loin du Mali dans lequel nous vivons.
Désormais, une nouvelle force politique est née. Elle sera la locomotive du changement auquel aspire notre peuple. A l’avenir, nous devrons continuer à convaincre nos compatriotes que le changement reste toujours à portée de main. Nous devrons aller au-delà des 3 millions de votants pour toucher le cœur des 5 millions de maliens qui ont préféré rester chez eux le 29 Juillet et qui constituent la grande majorité silencieuse.
Nous devrons également redoubler d’efforts pour préparer les élections législatives du mois de Novembre et obtenir une majorité de contrôle de l’action du président qui sera investi le 4 Septembre prochain. En somme, nous devons consolider les acquis démocratiques et nous engager davantage à la transparence et à la crédibilité des futurs processus électoraux en les dotant d’un antivirus contre la fraude et le bourrage des urnes.
Chers compatriotes,
Très chers soutiens,
En ce qui concerne le second tour qui se profile, avant de me présenter devant vous, j’ai consulté un grand nombre d’acteurs qui m’ont accompagné tout le long de la campagne. Il ressort de l’analyse majoritaire que le scrutin du 29 Juillet constitue la pire atteinte à la démocratie que nous ayons connue. La démocratie malienne a pris un grand coup.
Comme vous le savez, mon engagement politique s’est fait de manière sincère. Les piliers du Mali de demain que nous voulons bâtir ensemble doivent reposer sur la vérité. Il ressort que le scrutin du 29 juillet est émaillé de fraude et d’irrégularités que nous avons contestées. Nous ne pouvons pas cautionner la continuité du mensonge, des irrégularités et de la fraude qui nous a empêchés d’arriver au second tour.
Je suis arrivé à la conclusion, en concertation avec tous mes soutiens, que pour l’heure, je ne peux faire davantage que d’inviter les maliens à penser au Mali et à leur avenir. Chacune et chacun d’entre vous sait en toute conscience quel est son devoir républicain. C’est donc aux maliens que je laisse le soin de s’exprimer comme ils le souhaitent au second tour de l’élection présidentielle prévu le Dimanche 12 Août prochain.
Je salue à nouveau l’engagement constant de tous mes soutiens à mes côtés. Je tiens particulièrement à remercier la famille du Chérif de Nioro qui n’a ménagé aucun effort pour m’aider durant cette campagne électorale.
A l’approche du 12 Août, Je souhaite au Mali de connaître un scrutin apaisé.
Qu’Allah bénisse le Mali et le Peuple Malien !
Je vous remercie.
Source: ADP-Maliba