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Affaire Siriman Kanté contre Transrail.SA : Le ministre Makan Fily Dabo interpelé

Licencié abusivement à la société transrail.sa pour avoir dénoncé un détournement des recettes de l’Etat, Siriman Kanté reste engagé pour la manifestation de la vérité.

Pour la deuxième fois, nous revenons sur cette affaire où le concerné interpelle le nouveau ministre des infrastructures et des transports, Makan Fily Dabo, pour qu’il reprenne son travail. Il estime aussi que les procès n’ont pas été équitables.

Sur une même affaire, l’accusé et le plaignant disposent, chacun, une décision différente de justice du tribunal du travail de Bamako. Une lettre de clarification du directeur régional du travail du District adressée au président du tribunal n’a pas pesé dans le jugement.  L’affaire Siriman Kanté, agent de contrôle interne à la société transrail.sa, n’a pas fini ses révélations.

Nous sommes le 9 janvier 2012. L’audience publique ordinaire est ouverte sur l’affaire Siriman Kanté contre la société transrail à travers son secrétaire général d’alors Djibril Naman Keita.  Ce jour, les débats ont porté sur le licenciement de M. Siriman Kanté par son employeuse, la société transrail. L’avocat du plaignant, Me Abdramane Sanogo, a fait savoir que dans le cas du licenciement de M. Siriman Kanté, aucune forme légale n’a été respectée par l’employeur et mieux le motif de licenciement tiré de la faute lourde, consécutive à des accusations gratuites sans fondement, des calomnies, critiques erronées répétées systématiques à l’endroit de ses supérieurs hiérarchiques est toujours laissé à l’appréciation de la juridiction compétente et non à l’employé conformément aux dispositions du code du travail (article 39).

Aussi, a soutenu l’avocat, aucune décision de justice ne sous-tend le motif invoqué car ne serait-ce qu’une décision du juge correctionnel sanctionnant les accusations gratuites sans fondement, des calomnies et des critiques erronées répétées devait être versée aux débats pour justifier la faute lourde retenue à l’encontre du concluant étant entendu que dans le cas d’espèce le contrat n’est pas à durée déterminée ; que ceci n’étant pas prouvé dans les débats, il y a lieu de juger que le licenciement est abusif en droit social. Cette plaidoirie n’a pas porté fruit, mais M. Kanté retient que le jugement a été partial.

Employé au sein de l’entreprise depuis le 1er mai 1982, Siriman Kanté était devenu une entrave à l’exercice des pouvoirs de la Direction, chose qui a valu son licenciement en janvier 2011. En mars 2010, il a dénoncé un détournement d’un montant de 4.900.790 FCFA par certains agents de la société lors de la location de six voitures de 2eme classe par l’Association des femmes talibés de N’Diassane et Mme Bintou Touré, présidente des femmes pèlerins comme attestent les factures n°8001/09/TSR ; n°8002/09/TST et n°8003/09/TST en date du 12 août 2009.

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Pour l’accusé, ce prétendu détournement de fonds découvert par le sieur Kanté suite à une investigation qu’il aurait lui-même menée était relatif à un avis d’annulation des factures susvisées émis au nom de transrail.sa.

En avril 2011, bien avant le verdict du tribunal, le directeur régional de travail du District de Bamako a envoyé une lettre au président du tribunal de travail de Bamako. « Suite à une enquête contradictoire menée dans le cadre d’une tentative de conciliation, il ressort que son service employeur l’a licencié pour faute lourde et refuse de transiger par rapport à cette décision », lit-on dans la lettre qui précise que « Siriman Kanté s’estime donc licencier abusivement suite à une décision du secrétaire général en date du 5 janvier 2011 pour faute lourde et conteste le motif qui selon ses propres termes est injustifié ».

Un faux nom utilisé ?

L’affaire qui a connu trois procès arrive devant le tribunal de travail de Bamako, pour la première fois, en janvier 2012. L’accusé a gagné le procès. Selon le plaignant, cette décision n’était pas claire car le président de l’audience, Daouda Djiré, mentionné dans la décision du jugement n’a jamais présidé. « C’est un faux nom utilisé. Celui qui a présidé, c’était bien Aly Maiga », reconnaît-il. Pourquoi le président de l’audience a mis un nom fictif en lieu et place de son vrai nom dans le jugement rendu ? Mystère et boule de gomme.

Approché par la rédaction de L’Observatoire, l’ex secrétaire général de la société transrail.sa, Djibril Naman Keita reconnait que le nommé Siriman Kanté a été licencié par lui sur ordre du directeur général pour faute lourde. Il précise qu’il a eu trois procès contre lui dans cette même affaire qu’il a tout de même gagnée.

Un point rocambolesque : le premier jugement a classé sans suite l’affaire pour inopportunité de poursuite en date du 12 novembre 2013, selon des documents reçus par Djibril Naman Keita, alors que, de son coté, Siriman Kanté possède un autre jugement en date du 9 janvier 2012 qui l’a débouté. Est-il normal ?

A moins de trois ans de la retraite, Siriman Kanté plaide son retour dans la boite afin de bénéficier sa pension. Il interpelle son ministre de tutelle en ces termes : « Je sollicite le ministre des infrastructures et des transports pour réparer l’injustice qui m’a été faite parce que j’ai eu le courage de dénoncer un détournement des recettes de l’Etat. Je veux seulement reprendre mon travail et assurer ma retraite ». Ce n’est pas tout. Dans nos prochaines livraisons, nous reviendrons avec la version des faits de l’ex directeur général de la société transrail.sa, qui selon Djibril Naman Keita est ordonnateur du licenciement abusif d’un citoyen malien.

Ousmane Morba

Source: L’Observatoire

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