Alors que le Mali fait face aux attaques terroristes multiple ces dernières semaines, la Communauté internationale est restée étrangement silencieuse, suscitant ainsi de nombreuses interrogations et des inquiétudes quant à sa réelle implication dans la résolution de cette crise. Le Mali paie-t-il le prix de sa témérité face aux puissance occidentale ?
Le Mali, depuis plusieurs semaines, est la cible de multiples attaques terroristes menées par des groupes armés, causant des pertes en vies humaines et des dégâts considérables. En effet, les Forces Armées Maliennes (FAMa), engagées dans la rétrocession des emprises de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA), ont été la cible d’attaques terroristes répétées.
Le vendredi 11 août 2023 à Ber, les FAMa ont riposté courageusement à « une tentative d’incursion », subissant des pertes tragiques de 06 morts et 04 blessés. Les terroristes, dans leur débandade, ont laissé derrière eux un sinistre tableau : 24 corps, 18 AK-47, et 12 motos abandonnés. Malgré ces pertes, les FAMa continuent de s’engager résolument pour la sécurité des populations de Ber, prises en otage par ces groupes armés terroristes.
Le 20 août 2023, un convoi de ravitaillement des FAMa a réussi à déjouer deux attaques complexes, dont une impliquant un Engin Explosif Improvisé (EEI). Les frappes aériennes ont dérouté les terroristes, mais les FAMa ont également subi des pertes et des dommages matériels. Le bilan des attaques s’est traduit par la « neutralisation de 11 terroristes, la destruction d’un pickup, et la récupération de diverses armes et munitions ».
Le jeudi 07 septembre 2023, des groupes armés terroristes ont attaqué un bateau de la COMANAV entre Abakoira et Zorghoi dans la région de Tombouctou. L’attaque a causé la mort d’environ 100 personnes, civiles et militaires, et la destruction totale du bateau.
Le 08 septembre suivant, une attaque aux véhicules piégés a ciblé le Camp Firhoun Ag ALANÇAR, entraînant la mort d’une dizaine de membres des Forces Armées Maliennes (FAMa) et plusieurs blessés.
Le mardi 12 septembre, les FAMa ont mené des opérations contre les groupes terroristes à Bourem, faisant état de 10 morts et 13 blessés du côté des FAMa, ainsi que la neutralisation de 46 terroristes, dont 03 responsables, et la destruction de plus de 20 pick-up équipés d’armes.
Le jeudi 14 septembre, lors d’une mission offensive à Gossi, les FAMa ont repoussé deux embuscades, entraînant la perte de 02 morts et 03 blessés du côté des FAMa, ainsi que 17 blessés parmi les civils suivant le convoi militaire. Les FAMa ont également neutralisé 12 terroristes, détruit 02 pick-up et des armes.
Le dimanche 17 septembre 2023, une autre attaque a eu lieu dans la zone de Léré, mais les détails ne sont pas fournis dans ces informations.
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Silence étonnant
Malgré ces attaques répétées et meurtrières, la Communauté internationale est étonnamment silencieuse. Aucune réaction de condamnation n’a été enregistrée de la part des dirigeants régionaux, de la CEDEAO, de l’UA, de l’UE ou de l’ONU. « Ce silence est non seulement incompréhensible mais également inacceptable », a pesté un haut cadre du système des Nations Unies.
Le Mali est-il victime de sa politique souverainiste pour avoir chassé les forces internationales de soutien, notamment Takuba, Barkhane, et la MINUSMA ? « Apparemment oui », répond une source diplomatique à Mali, « au regard de sa diplomatie offensive », qui rompt avec les partenaires traditionnels pour se tourner vers d’autres comme la Russie.
« C’est le prix à payer », ne cesse de rappeler le Premier ministre de la Transition, Dr Choguel Kokalla Maïga.
Il est crucial de rappeler que la souveraineté d’un État ne devrait pas être synonyme d’abandon de la responsabilité internationale de protéger les populations civiles et de lutter contre le terrorisme.
Le Mali mérite un soutien international actif et une solidarité renouvelée pour faire face à cette menace terroriste. Les pertes en vies humaines et les souffrances endurées par les Maliens ne peuvent être ignorées plus longtemps par la Communauté internationale.
Il est grand temps que les dirigeants du monde réagissent avec détermination pour mettre fin à cette tragédie et soutenir le Mali dans sa quête de paix et de stabilité. Le silence actuel est tout simplement inexcusable.
Cyril DIEUMERCI
