Alors que le président déchu est aux mains de ses renverseurs depuis le putsch survenu en juillet dernier, la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO), soutenue par un pays occidental, semble toujours privilégier l'option militaire plutôt que le dialogue. Deux questions se posent alors : pourquoi cette réticence envers une intervention militaire ? Est-ce que Bazoum détient des informations sensibles ?
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Niger : Restaurer Bazoum ou le faire taire ?

Alors que le président déchu est aux mains de ses renverseurs depuis le putsch survenu en juillet dernier, la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), soutenue par un pays occidental, semble toujours privilégier l’option militaire plutôt que le dialogue. Deux questions se posent alors : pourquoi cette réticence envers une intervention militaire ? Est-ce que Bazoum détient des informations sensibles ?

Au Niger, tandis que le Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP) maintient l’ex-président déchu dans la réclusion, on évoque une possible intervention militaire étrangère visant à le rétablir dans ses fonctions. Il est évident que lors d’une telle intervention, ceux qui détiennent les clés de cette crise tenteront de faire pression d’une manière ou d’une autre sur leurs opposants. Dans un tel scénario, ce sont les otages qui risquent de subir les conséquences.

Bien que certains pays tels que le Mali, le Burkina Faso, la Guinée et l’Algérie affichent leur soutien envers le peuple nigérien et recommandent le dialogue avec les putschistes, les dirigeants de la CEDEAO et le pays occidental (la France) semblent toujours s’accrocher à l’idée de rétablir Mohamed Bazoum dans ses fonctions constitutionnelles. Cela semble peu probable compte tenu de tous les efforts entrepris jusqu’à présent par le CNSP.

La situation se complexifie, la tension demeure vive entre les partisans et les proches du président déchu, qui souhaitent rétablir l’ordre constitutionnel. Ils sont prêts à tout pour remettre Bazoum au pouvoir. D’un autre côté, le CNSP, soutenu par une majorité du peuple nigérien et quelques alliés internationaux, s’est engagé à sauver la patrie.

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La CEDEAO a pris plusieurs décisions suite au putsch. Elle a d’abord lancé des avertissements aux militaires, puis exigé le rétablissement de l’ordre constitutionnel et le retour du président Mohamed Bazoum à son poste. Cependant, elle semble ignorer les possibles conséquences désastreuses d’une intervention militaire dans un pays soutenu par sa population et ses amis internationaux. La CEDEAO a même donné instruction d’activer immédiatement la Force en Attente de l’organisation, et a ordonné le déploiement de cette force pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger. Pourtant, pour éviter un bain de sang, la CEDEAO aurait pu envisager de ne pas intervenir, comme elle l’a fait dans d’autres États ayant connu des coups d’État.

De plus, la CEDEAO a adressé un avertissement solennel aux États membres dont les actions, directes ou indirectes, entravent le règlement pacifique de la crise au Niger, et les a prévenus des conséquences de leurs actes au sein de la Communauté. Ces pays incluent probablement le Burkina Faso, la Guinée et le Mali, qui soutiennent les militaires nigériens en refusant d’appliquer les sanctions économiques prises par la CEDEAO lors du sommet du 30 juillet à l’encontre du Niger.

Oumar Sawadogo

L’Observatoire

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