Du 7 au 8 avril prochain, le premier ministre français Edouard Philippe sera en visite de deux jours au Mali. Comme d’habitude en cette période de crise, et relativement à sa politique de mésestime à l’égard de ses colonies, la France entamera cette visite d’abord auprès ses troupes de Barkhane au Nord du Mali, avant de s’intéresser ensuite à Bamako, qu’on peut considérer comme relégué au second plan.
Dans cette visite, l’agenda frise la mainmise de la France sur le Mali, mais surtout de sous-estimation à l’égard d’un pays indépendant. Car, si la souveraineté du Mali est établie, le PM Edouard Philippe devrait passer par Bamako avant de se rendre auprès de ses troupes. Malheureusement, c’est le contraire.
Ce qui peut susciter la colère des Maliens, épris du sentiment de patriotisme avéré et capables de manifester leur mécontentement, comme cela a été tout récemment le cas du mouvement « On a tout compris » qui a déchiré le drapeau français.
Consciente que la manière dont cette visite programmée est très peu orthodoxe et du désamour du Malien pour la France, Paris a opté pour la menace : retirer l’étape de Bamako de l’agenda, injonction à l’appui : que le pouvoir de Bamako ne récupère pas politiquement cette visite, car singulièrement réservée à Barkhane.
Ces menaces sont le signe de cette prise de conscience de la part de la France que sa présence et sa politique au Mali ne sont plus du bon goût des descendants de Soundjata, contrairement en 2012.
Mieux pour la France de Macron de revoir le calendrier de cette visite et faire très tôt à Bamako le détail de cette visite.
DACK/icimali.com