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 Pour remédier aux contestations électorales : Mme Sy Kadiatou Sow réclame une révision constitutionnelle

Pour prendre en compte toutes les insuffisances liées à l’organisation des élections et au bon fonctionnement des institutions en charge de la délibération des résultats, Mme Sy Kadiatou Sow propose des réformes institutionnelles profondes au Mali.

La Présidente de l’ADEMA-Association et pionnière de la plateforme ‘’An Tè A Banna’’, opposée au projet de révision de la Constitution en 2017, Mme Sy Kadiatou Sow estime qu’il est nécessaire d’engager des réformes majeures au niveau des Institutions de la République pour prendre en compte les contestations électorales, nées lors des présidentielles de juillet/août derniers. Ce qui oblige une révision de la Constitution, loi fondamentale, régissant les institutions.

En conférence de presse à la Maison de la presse, à la veille de la prestation de serment du Président Ibrahim Boubacar Kéïta pour un second mandat à la tête du pays, devant la Cour Suprême, au Palais de la Culture Amadou Hampaté Bah, le 4 septembre dernier, la conférencière, Sy Kadiatou Sow,  entourée du Professeur Aly Nouhoum Diallo et autres a, dans une déclaration fleuve, décortiqué les insuffisances qui ont entassé l’organisation de la présidentielle de 2018 avec son lot d’insécurité, au Nord et au Centre du pays.

Auparavant, Mme Sy Kadiatou Sow avait rappelé les activités menées par son organisation dans le cadre du processus électoral de 2018. Selon elle, l’ADEMA-Association a initié une série de rencontres avec des Chefs des Institutions de la République, des Départements ministériels, des Organes en charge de l’organisation,  de la supervision et de la gestion des élections (DGE, CENI). Des rencontres au cours desquelles l’accent a été mis sur les enjeux et défis liés à l’organisation d’élections inclusives, transparentes et incontestables.

L’alliance a aussi, selon la conférencière, dans l’optique d’atteindre les objectifs qu’il s’était assignés, organisé une table-ronde qui a regroupé des Représentants de plusieurs partis politiques, des pouvoirs publics, ainsi que de la société civile. Ce qui lui a permis de constater, en sa conclusion, que les acteurs politiques de la majorité présidentielle comme de l’opposition ont tous décidé d’aller aux élections soit pour rester au pouvoir ou pour y accéder.

Vu les vives contestations des résultats et des personnes en charge de ces résultats à l’issue de cette élection présidentielle remportée par le Président sortant, la Présidente de l’ADEMA-Association a estimé qu’il y a lieu de les corriger dans l’avenir en tenant compte de toutes les insuffisances en engageant des réformes institutionnelles.

Ces réformes institutionnelles, selon elle, passent par la modalité de désignation des membres de la Cour Constitutionnelle, la réforme des organes en charge des opérations électorales (ne faudrait-il pas opter pour une structure unique compétente pour organiser les élections ? s’est-elle s’interrogée), une réglementation plus rigoureuse du financement des campagnes électorales ainsi que sur l’utilisation des moyens et ressources de l’Etat dans les campagnes électorales, la clarification des missions des structures en charge de l’accès égal aux médias publics : missions permanentes (pas seulement pendant les campagnes électorales).

Toutefois, elle a précisé que toutes les Institutions de la République méritent, certes, le respect de tous les citoyens. Ce qui ne privent pas, d’ailleurs, selon elle, les citoyens de leur droit de s’interroger sur le caractère impartial des décisions qui en résultent.

Si, en 2017, la révision de la Constitution avait été initiée par le Président de la République, en vue de l’adapter aux réalités du moment avant qu’elle ne soit vigoureusement combattue par les partisans du Mouvement ‘‘An Tè A Banna’’, en 2018 la donne a changé.

Pour preuve, le lundi 3 septembre dernier, devant des journalistes à la Maison de la presse, c’est bien Mme Sy Kadiatou Sow qui a demandé des réformes institutionnelles pour corriger les insuffisances des lois organiques.

Ousmane MORBA

Source : L’Observatoire

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