Salikou Sanogo et Gouagnon Coulibaly-URD-bicéphalisme
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Pr Salikou Sanogo et Gagnoua Coulibaly : Un bicéphalisme ‘’monstrueux’’ à la tête de l’URD

La dislocation de l’Union pour la République et la Démocratie (URD), vue de loin au lendemain du décès de son président fondateur Soumaïla Cissé, se précise. L’élection de Gouagnon Coulibaly comme président sonne le glas du leadership du Pr Salikou Sanogo qui crie à la violation des textes. Un bicéphalisme, créé par les clans Me Bemba et Dr Boubou Cissé, prend ainsi corps au sommet du parti. 

Les dés d’une fissure de l’URD sont jetés le dimanche 16 janvier dernier lors du congrès extraordinaire du parti de la poignée de main. De fait, à la suite dudit congrès, l’ancien député élu à Kati, Gouagnon Coulibaly, non moins membre fondateur du parti s’est confié les rênes du parti, à l’unanimité des 1204 délégués ayant répondu présents.

Ce congrès, à en croire aux affidés du Coulibaly, met fin à une gestion « chaotique » du parti par le président intérimaire, Pr Salikou Sanogo, non moins 1er vice-président du parti. L’« URD is back », avait clamé le nouvel homme fort de l’URD considérée comme « engluée dans l’immobilisme ».

En effet, tout est parti du choix du porte étendard du parti aux élections présidentielles initialement prévues pour le 27 février prochain, mais qui seront reportées à une date ultérieure, pour cause de prorogation de la Transition politique en cours. Deux camps s’opposent : le clan de Me Demba Traoré et celui de Dr Boubou Cissé, les deux candidats potentiels aspirant au fauteuil de porte-étendard. Le président intérimaire Salikou Sanogo, accusé de maintenir le statu quo au sein du parti, est soupçonné par le Collectif pour la Sauvegarde de l’URD d’être acquis à la cause de Me Demba. S’en suivront des manœuvres renouvellement des instances dirigeantes du parti, notamment trouver un remplaçant de feu Soumaïla Cissé à la présidence du parti.

L’élection de Gouagnon Coulibaly, réputé être proche de l’ancien Premier ministre d’IBK, Dr Boubou Cissé, est donc la conséquence des manœuvres. « Ce congrès extraordinaire, 1er du genre depuis la création du parti en juin 2003, pour pourvoir au poste laissé vacant par le décès du regretté Président Soumaïla Cissé s’est tenu sur fond de divergences profondes au sein du parti. En effet, depuis le rapt, puis le rappel à DIEU de notre président, feu Soumaïla Cissé, l’URD est en proie à des dissensions et contradictions internes nées de la gouvernance clanique et non transparente du parti par une direction en panne de leadership et de légitimité, incarnée, hélas, par quelques individus, au mépris de l’écrasante majorité des membres du BEN. Cette situation inédite et inacceptable a conduit de nombreux camarades à se mobiliser au sein du Collectif pour la Sauvegarde de l’URD », a fait croire la 3ème vice-présidente du parti, Mme COULIBALY Kadiatou Samaké, lors de l’ouverture du congrès. Cette dernière a argué que le congrès régulières car convoqué par la majorité qualifiée des 2/3 des membres du (Bureau exécutif national (BEN), en conformité avec les dispositions de l’article 58 des statuts du parti.

Mais, cette élection est considérée comme une farce par le clan Pr Salikou Sanogo, qui crie la nullité du congrès. Certes. Il l’a fait savoir le samedi 22 janvier 2022 lors de la présentation de vœux de nouvel an 2022 du parti à la presse. Mais, l’option judiciaire n’est pas à exclure comme l’a préconisé le deuxième vice-président Iba N’Diaye.

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« Il y a des difficultés aujourd’hui, qui puisent leurs sources dans beaucoup de frustration », admet Me Boubacar Karamoko Coulibaly, avant de poursuivre : « Aucun texte du parti ne dit pas que c’est le président qui choisit le candidat du parti. Ce qui est certains, l’URD est un parti qui a un texte, sortons des susceptibilités de crises. C’est une crise de croissance, le linge sale sera lavé en famille dans le respect des textes du parti. Rien ne peut se faire dans l’anarchie. Il faut éviter le procès en sorcellerie ».

La stratégie de défense est à priori la valorisation du président par intérim. « Nous n’avons rien à cacher, l’URD est un part de transparence, Pr Salikou Sanogo est un homme de grande probité », a déclaré Me Coulibaly. Car feu Soumaïla Cissé, « l’absent le plus présent, est un homme de rassemblement, d’union et de solidarité ».

L’urgence pour le parti du feu Soumaïla Cissé est, selon Me Boubacar Karamoko Coulibaly, le rassemblement, « au-delà de son cercle d’influence ». « Que le peuple de l’URD ne se trompe pas sa position, ce pays repose sur une partie de l’URD : FSD, M5-RFP dans lesquels compte l’URD. Si l’URD se disloque, le mur de la transition se fissure », a-t-il averti. Cependant, Me Coulibaly a appelé ses camarades à rester « soudés et solidaires », car l’URD a une idéologie à suivre.

« Le congrès n’est pas convoqué par le Bureau Exécutif » conformément à l’article 58 du parti, soutient le clan du Pr Salikou Sanogo, qui nie tout « bicéphalisme à l’URD ».  « Nous allons sur les valeurs et les principes de Soumaïla Cissé. Nous n’allons pas sur les principes individualistes. Les textes nous donnent raison contre ceux qui veulent tordre le coup aux textes. Nous sommes dans la mouvance du rassemblement », a déclaré le président intérimaire, Pr Salikou Sanogo. Et le deuxième vice-président Iba N’Diaye de marteler : « Ceux qui sont allés au congrès sont dans un combat sans issue. Ce congrès est nul. »

Le bicéphalisme est, quoi que soutienne le clan Sanogo, réel à l’URD. Nul ne peut cacher le soleil pas avec sa main. La seule voie de sortie de crise que s’offrent Pr Salikou Sanogo et camarades est la justice, comme l’a préconisé le deuxième vice-président N’Diaye dans une interview projetée à l’occasion.

Cyril Adohoun

L’Observatoire

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