Selon la CNDH, les faits rapportés à Léré sont particulièrement alarmants. La Commission mentionne l’exécution de 14 civils, des enlèvements, le recrutement d’enfants par des groupes armés ainsi que des atteintes manifestes au droit de propriété. De tels actes constituent, selon l’institution, des violations graves des droits humains et témoignent de la fragilité persistante du contexte sécuritaire dans cette partie du pays.
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Régions de Tombouctou et Sikasso : La CNDH alerte face à la détérioration de la situation sécuritaire et humanitaire

La Commission Nationale des Droits de l’Homme (CNDH) a rendu public, le 1er décembre 2025, un communiqué dans lequel elle exprime une vive préoccupation quant à l’évolution de la situation sécuritaire et humanitaire dans les régions de Tombouctou et de Sikasso.

Le communiqué N°0024-2025/CNDH-PI évoque notamment la gravité des violations documentées à Léré (Région de Tombouctou) et à Loulouni (Région de Sikasso), exhortant l’État à renforcer ses actions de protection des populations civiles.

Selon la CNDH, les faits rapportés à Léré sont particulièrement alarmants. La Commission mentionne l’exécution de 14 civils, des enlèvements, le recrutement d’enfants par des groupes armés ainsi que des atteintes manifestes au droit de propriété. De tels actes constituent, selon l’institution, des violations graves des droits humains et témoignent de la fragilité persistante du contexte sécuritaire dans cette partie du pays.

La situation n’est guère plus reluisante à Loulouni, dans la région de Sikasso, où la CNDH fait également état d’inquiétudes majeures liées à l’escalade de violences et aux déplacements massifs de populations.

S’appuyant sur la Constitution du 22 juillet 2023, ainsi que sur les principaux instruments internationaux et régionaux relatifs aux droits humains et au droit international humanitaire — dont le Pacte international relatif aux droits civils et politiques de 1966, la Charte africaine des droits de l’Homme et des Peuples de 1981, les Conventions de Genève de 1949 et la Convention de Kampala de 2009 — la CNDH rappelle les obligations qui incombent à l’État malien.

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Dans son communiqué, la Commission invite fermement les autorités nationales à intensifier les mesures d’assistance humanitaire, particulièrement à l’endroit des personnes déplacées internes, parmi lesquelles figurent de nombreuses femmes, enfants et personnes âgées, considérées comme les plus vulnérables. Elle exhorte l’État à mettre en place des dispositifs efficaces de surveillance afin d’empêcher le recrutement d’enfants et recommande la sécurisation urgente des corridors humanitaires pour permettre l’acheminement de l’aide aux populations en détresse.

La CNDH réitère également son soutien aux Forces armées et de sécurité (FAMa) dans leurs opérations de lutte contre le terrorisme, tout en insistant sur la nécessité absolue de respecter les droits humains et le droit international humanitaire. Elle appelle par ailleurs les populations à davantage de collaboration avec les FAMa, soulignant que la stabilité et la protection des civils relèvent d’une responsabilité collective.

« La protection des droits de l’Homme est une responsabilité partagée. Nul n’est à l’abri de la violation de ses droits », rappelle la Commission dans sa déclaration.

Signé à Bamako par Me Aïssata Founè Tembely, Présidente par intérim de la CNDH, le communiqué se veut à la fois un avertissement et un appel à l’action urgente pour prévenir l’aggravation de la crise humanitaire dans ces régions déjà fragilisées par l’insécurité.

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