Cadre d'Echange des Partis et regroupements de partis politiques pour une transition réussie au Mali
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Mal/Report du référendum : La classe politique s’enflamme

Dans son Communiqué N° 046 ce vendredi 10 mars 2023, le Gouvernement de Transition indique son indisponibilité à respecter la date du référendum, prévu le 19 mars 2023, dans le chronogramme des réformes politiques, institutionnelles et électorales de la Transition. Cette date connaîtra un léger report. Le courroux de la classe politique ne s’est pas fait attendre, elle s’enflamme.

Selon le communiqué signé du porte-parole du Gouvernement, ce report se justifie par la ferme volonté des autorités de la Transition d’appliquer les recommandations des Assises Nationales de la Refondation (ANR) ». Il s’agit, selon le ministre d’Etat, Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation, Porte-parole du Gouvernement, colonel Abdoulaye Maïga, d’opérationnaliser pleinement l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections (AIGE), à travers l’installation de ses démembrements dans les 19 régions administratives du Mali et le District de Bamako, dans les plus brefs délais ainsi que la vulgarisation du projet de Constitution.

La nouvelle date du référendum, poursuit le porte-parole du Gouvernement, sera fixée, après concertation avec l’Autorité Indépendante de Gestion des Elections et l’ensemble des acteurs du processus électoral.

Par conséquent, le Gouvernement rassure que le retour à l’ordre constitutionnel, après avoir mené les réformes nécessaires, demeure l’une de ses priorités absolues, dans le respect de la durée de la Transition.

Une transition civile ?

Les premières réactions politiques sont celles de Ismaël Sacko, président du parti PSDA, qui parle d’une « 1ère victoire pour les démocrates convaincus, constants et persévérants ». « La junte et son gouvernement n’ont ni la volonté et ni les compétences pour exécuter à date le chronogramme conçu et validé au Mali par les maliens en lien avec la CEDEAO. Elle n’a pas la légalité et la légitimité de Porter le projet d’une nouvelle constitution dont le contenu vicieux divise les maliens et cache les germes de l’instabilité de nos institutions », assène le président du PSDA, via son compte Facebook.

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Connu ces derniers temps pour ses diatribes envers les autorités de la transition, Ismaël Sacko estime qu’un ‘’glissement éventuel pourrait intervenir pour consacrer la caducité dudit chronogramme’’.

Aux dires de ce dernier, « une transition civile s’impose » « pour défaut de résultats tant sur le plan sécuritaire que sur les réformes politiques et institutionnelles ». Ainsi appelle-t-il à l’intensification de « la mobilisation générale et l’unité d’action de l’ensemble des forces vives de la nation…afin de sauver le Mali des fossoyeurs sans vision ».

Décharger le référendum du chronogramme électoral

Du côté du cadre des partis et regroupements politiques pour le retour à l’ordre constitutionnel, l’inquiétude est généralisée, « du non-respect du chronogramme électoral » adopté le 22 juin 2022, par le Gouvernement, de « façon souveraine et proposé à la communauté internationale ». En effet, dans sa déclaration le même jour, le cadre craint une nouvelle prorogation de la Transition ‘’avec pour effet d’accentuer le discrédit sur le Mali’’ et de l’exposer à de probables nouvelles sanctions.

Le CADRE propose ainsi aux autorités de la transition de « surseoir à la tenue du référendum et de mettre le projet de la nouvelle constitution à la disposition du futur Président de la République qui sera élu à la fin de la Transition ».  Le directoire du cadre composé des Présidents des Partis et Regroupements Politiques tels que EPM, ARP, NVPM, ASMA-CFP, ADRP, CNDR, CVCRT, demande aux autorités de la Transition « l’abandon pur et simple du projet de la nouvelle constitution et le respect du chronogramme pour les autres élections ».   « L’abandon du projet de réforme constitutionnelle permettra aux autorités de la Transition de se concentrer sur la bonne préparation et l’organisation des élections à bonne date », soutient le Cadre.

Le Cadre prône donc une décharge du chronogramme électoral du référendum dont la « tenue sera objectivement de nature à faire reculer les dates retenues pour les autres élections et à sortir de la durée complémentaire de vingt-quatre (24) mois pour la transition ».

Cyril Roc DACK/Icimali.com

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