Les autorités françaises ont procédé à la suspension des financements de l'Aide Publique au Développement (APD) en direction du Mali, y compris de ceux qui transitent par des organisations humanitaires.
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Suspension de l’APD de la France en direction du Mali : La CEFOM dénonce « une décision injuste »

Suite la suspension de l’Aide Publique au Développement (APD) de la France en direction du Mali, la Coordination des Elus -es- Français-es- d’origine Malienne (CEFOM) appelle les autorités françaises à revenir d’urgence sur cette décision qu’elle qualifie d’« injuste ».

Les autorités françaises ont procédé à la suspension des financements de l’Aide Publique au Développement (APD) en direction du Mali, y compris de ceux qui transitent par des organisations humanitaires.

Cette suspension a secoué le monde associatif en France et au Mali. La CEFOM l’a fait savoir via un communiqué ce vendredi 18 novembre 2022 où elle parle de scandale, car « cette décision des autorités françaises est d’autant plus inacceptable qu’elle participe à la dégradation de la situation sur place et des relations entre nos deux pays ». « Elle lie, de fait, les organisations concernées à la politique étrangère de la France, ce qui aura des conséquences préjudiciables pour elles, au Mali et ailleurs », indique le communiqué.

Et la CEFOM de poursuivre : « Cette suspension intervient dans un contexte dans lequel 7,5 millions de personnes, au Mali, ont besoin d’aide humanitaire, soit plus de 35 % de la population malienne. Cela d’autant plus après 9 ans d’intervention des forces étrangères et françaises avec d’importantes pertes de vies humaines, civiles et militaires. Elle constituerait un nouveau couperet, après les sanctions de la Cedeao dont les principales victimes ont été les populations ».

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Selon la CEFOM, au-delà de la situation interne au Mali, l’accélération de la crise économique et énergétique mondiale et les conséquences de la guerre en Ukraine devraient au contraire nous amener à la responsabilité, au dialogue et au renforcement de coopérations vectrices de paix et de développement partagé.

Dans son communiqué, la CEFOM n’a pas manqué de rappeler que depuis des années, elle ne cesse à travers des initiatives, en France et au Mali, d’interpeller sur la nécessité de prioriser le développement social et économique. « Notre action n’a qu’une priorité : le dialogue, la culture de la paix et la prise en compte des aspirations profondes des peuples maliens et français », prônent les responsables de la Cefom qui « demande aux autorités françaises d’emprunter cette démarche de raison plutôt que d’appliquer une politique de coups de menton néfaste pour tous ».

Tout en étant aux côtés des collectivités territoriales engagées dans la coopération, de la société civile et de la Coordination SUD, la Cefom se tient à la disposition des autorités françaises et maliennes pour renouer à ce dialogue nécessaire, dont la première condition est le retour de l’Aide Publique au Développement, mis en œuvre par les organisations de la société civile afin de respecter l’autonomie de ces dernières par rapport aux politiques étrangères de la France.

Créée en 2006, la Coordination des élus français d’origine malienne (CEFOM), composée d’élus français d’origine malienne originaires d’une soixantaine de collectivités territoriales, « engagés pour le renforcement des liens entre ces deux pays », œuvre pour le développement socio-économique, la promotion culturelle et la paix entre la France et le Mali.

Cyril Roc DACK/ Icimali.com

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