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Tentative d’enlèvement de Poulo : Son refus du panurgisme politique pour cause?

La tentative d’enlèvement du président du Cadre d’Echange des Partis et Regroupements Politiques pour une Transition Réussie au Mali, Housseini Amion Guindo dit Poulo, sonne comme un moyen de musèlement des acteurs politiques opposés à la prolongation de la transition.

Tout est parti d’un tweet, le jeudi 11 novembre 2021, du président du Cadre d’Échange des Partis et Regroupements Politiques pour une Transition Réussie au Mali, Housseini Amion Guindo, informant l’opinion sur une tentative d’enlèvement dans la nuit, dont il a été victime à son domicile : « J’informe l’opinion nationale et internationale que j’ai été victime d’une tentative d’enlèvement hier soir à mon domicile. Par la grâce de Dieu, bien que choqués, mes proches et moi sommes indemnes et en lieu sûr ».

Tout en ignorant « l’objectif de cet acte odieux », Poulo attend que la lumière soit faite sur cette affaire, tout en invitant « tous les démocrates à se lever contre ces pratiques qu’on avait bannies au prix du sang de nos martyrs en 1991 ». Son appel semble entendu. Les partis et regroupements politiques sont montés au créneau pour dénoncer un ‘’régime dictatorial naissant’’ sous la transition.

« Le Cadre d’Échange des Partis et Regroupements Politiques pour une Transition Réussie au Mali condamne toute tentative d’enlèvement et marque sa solidarité à son Président », a indiqué son Directoire dans un communiqué, avant d’inviter « tous les démocrates maliens à la vigilance et à la mobilisation pour la défense des acquis démocratiques, notamment la liberté d’expression, arrachés de longue lutte et au prix du sang en 1991 ».

 « Cet acte constitue une violation de domicile et le harcèlement d’un acteur politique non moins président de parti », dénonce et condamne énergiquement le vice-président de l’Action Républicaine pour le Progrès (ARP), Dr Modibo M. Soumaré. Qui poursuit : « L’ARP souhaite une protection des personnes et de leurs biens et remarque, malheureusement, que les libertés fondamentales sont soumises à rude épreuve ces derniers temps avec des faits graves d’atteintes aux libertés individuelles et collectives ».

Pourquoi Poulo ?

Choisi récemment président de la conférence des présidents de partis et groupements politiques du cadre d’échange pour une transition réussie au Mali, par ses pairs, Poulo ne mâche pas ses mots quant à la gestion de la Transition en cours. Il n’est pas question pour lui d’une éventuelle prolongation de la transition dont les autorités devront respecter leurs engagements en organisant les élections présidentielles et législatives le 27 février 2022 et lever le camp.

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De plus, le président de l’Espérance Nouvelle Jigiya-Kura menace de descendre sa troupe sur la place de l’indépendance si les princes du jour s’entêtent à prolonger leurs séjours à la tête du pays. Ce qui renforce la position de la CEDEAO aux dépens d’autorités en charge de la Transition.

Les acteurs politiques opposés à la violation du délai de la Transition estiment que « la situation actuelle recommande plutôt le rassemblement des forces vives pour sauver la nation ». Mais, alors que le Président de la Transition prône l’inclusivité, son Premier ministre n’a pas une bonne aura auprès de ses camarades d’hier avec lesquels il a eu à gérer le pays sous IBK. Les efforts du ministre de la Refondation de l’Etat, Pr Ibrahim Ikassa Maïga, auprès des formations politiques réfractaires aux Assises Nationales de la Refondation, semblent porter certains fruits, mais annihilés par certaines piques de son chef. « Tous ceux qui nous demandent d’aller aux élections, le disent pour plaire à l’Occident. Les Maliens ne suivront personne pour déstabiliser la transition en cours », a lancé le PM Choguel à Ségou, le samedi 13 novembre dernier.

Loin du panurgisme !

Entre le Premier ministre obstiné à organiser les Assises Nationales de Transition et le Cadre d’échange des partis politiques, la ligne de démarcation est tracée. Les seconds n’entendent pas s’emballer dans ce projet à l’allure du Dialogue National Inclusif bis dont les conclusions et recommandations pouvaient servir non seulement de tremplin, mais aussi faire économiser des centaines de millions de francs CFA aux contribuables maliens.

Somme toute, Housseini Amion Guindo reste droit dans ses bottes. « Jamais je ne céderai. Croyez en ma détermination à continuer le combat pour le Mali, ma seule patrie, et ce jusqu’à mon dernier souffle », a posté le président du parti de la Quenouille sur le mur de son compte Facebook.

Heureusement, le Ministère de la Sécurité et de la Protection civile, à travers la lettre n°2914/MSPS-SG du 12 novembre 2021, s’est engagé à assurer la protection de Guindo et de sa famille. « Je salue particulièrement le ministère de la sécurité avec lequel j’ai pu entrer en contact et qui s’est porté garant de ma sécurité ainsi que de celle des miens », a informé le président de la CODEM, qui a affirmé avoir, de ce fait, regagner son domicile « l’esprit rassuré ». Le Cadre dont il est le président demande au Gouvernement de poursuivre les enquêtes annoncées dans sa lettre afin de faire toute la lumière sur ladite affaire.

C. A

L’Observatoire

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