Le tirage au sort des membres devant siéger au sein de l’Autorité indépendante de gestion des élections (AIGE) est une violation flagrante de la loi électorale N° 2022-019 du 24 juin 2022. Cette option sème de facto les graines de la contestation des futures élections, car non seulement rejetée par la majorité écrasante de la classe politique, les partis choisis n’ont aucun encrage sur la scène politique.
La désignation des membres de l’AIGE n’obéit pas à la loi électorale. Une première violation des textes vient, donc, d’être opérée par la Transition en procédant par tirage au sort, non prévu par la loi électorale, des personnalités membres de l’AIGE.
En effet, la loi n° 2022-019 du 24 juin 2022 portant loi électorale, en son article 7 dit que l’AIGE est composée de 15 membres désignés sur la base des critères de compétence, de probité, de bonne moralité, d’impartialité ainsi que des jouissances des droits civiques et politiques.
Le tirage au sort opéré par les autorités de la transition viole allègrement la loi électorale. Entendu qu’il était prévu dans aucun texte, cette option risque de réveiller les vieux démons dans notre pays. Si certains reprochent aux autorités de la transition leur projet de semer les graines de la contestation à travers cet acte, d’autres le voient comme une bombe délibérément posée, qui tôt ou tard finira par s’exploser. Pour la simple raison que des critères de compétence, de probité, de bonne moralité, d’impartialité ainsi que des jouissances des droits civiques et politiques exigés dans la loi électorale sont foulés au sol.
On se rappelle que 75 partis politiques ont participé à cet exercice sur plus de 200 estimés au Mali, et 11 organisations de la société civile.
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Le tirage au sort qui a eu lieu sous l’égide du cabinet d’études de Me Alhousseiny Diop, huissier-commissaire de justice près le ressort judiciaire de la Cour d’Appel de Bamako, a permis de designer les candidats. Quatre (4) femmes ont été retenues au compte des formations politiques. Il s’agit d’Oumou Dicko du Rassemblement malien pour le travail (Ramat), de Mme Dao Hawa Kanté de l’Alliance malienne pour le travail (Amat), de Mme Coumaré Nana Konaté de la Synergie des initiatives pour la renaissance africaine (Sira) et Léila Walet Ibrahim de la Convergence pour l’émergence du Mali-Faso Jo Ton.
Côté hommes, quatre (4) sont également retenus. Il s’agit de Salomon Ongoïba de l’Alliance pour la promotion et le développement du Mali (Apdm), Harouna Cissoko du Front uni pour la démocratie et le changement (Fudec), Youssouf Coulibaly de l’Initiative pour la refondation du Mali (Irma) et Abdrahamane Bakhaga issu des rangs de la Force citoyenne et démocratique (FCD).
Pour la société civile, Djénébou Diakité de Forsat civile, Mariam Dicko du Centre malien pour le dialogue inter-partis et la démocratie (Cmdid) et Mme Traoré NaneSissako du Conseil national de la société civile, ont été retenues. Il faut ajouter à celles-ci Fily Moussa Kanté du Réseau des communicateurs traditionnels pour le développent au Mali (Recotrade), Sékou Coulibaly du Collectif des régions non opérationnelles et Moussa Keita de l’Ordre des notaires, en ce qui concerne les hommes de la société civile.
O.A.M
L’Observatoire