Ils sont nombreux à poser des questions, non seulement, sur la pertinence du poste de vice-présidence mais aussi et surtout sur ses missions par rapport à celles du Chef de lEtat Ba NDAW. Si en générale, la mission dun vice-président consiste à assister ou à remplacer le président en cas dempêchement. Dans le cas malien, la chose nest pas vue sous cet angle, à cause de la confusion qui entoure ce poste et la méfiance des Maliens à légard de son occupant.Beaucoup de Maliens, à commencer par les membres du M5 -RFP sont méfiants vis-à-vis de la junte qui a chassé IBK au pourvoir le 18 août dernier. Parce quils voient en eux lintention de confisquer ou saccrocher au pouvoir, contrairement à leur première déclaration de remettre le pouvoir aux civils, le plus vite possible. Le temps a finalement raison au M5-RFP qui a alerté l’opinion nationale et internationale sur ce fait.. Sous la pression de la communauté internationale, en loccurrence de la CEDEAO, la junte qui ne veut pas tout perdre, crée un poste de vice-présidence à côté de celui du Président de la transition, afin de se maintenir au pouvoir. Ce poste qui est aujourdhui occupé par le patron de la junte, Colonel major Assimi Goïta est fortement décrié par la population qui ne voit pas du tout son importance. Cest pourquoi, la CEDEAO, sans empêcher la création de ce poste, a imposé un garde-fou pour protéger ou mettre à laise le Président de transition, dans lexercice de ses fonctions. Pour la Cedeao, le vice-président doit soccuper exclusivement des questions de défense et de sécurité. Pas question pour ce dernier de suppléer le Président de la transition en cas dempêchement temporaire ou définitif de celui-ci. Toute chose qui fait de ce poste une coquille presque vide. Autrement dit, son occupant, Assimi Goïta na rien à faire surtout, avec lexistence des départements de la sécurité et de la Défense.
Des observateurs pensent que la création du poste de vice- président et de son occupation par un putschiste, aura des conséquences fâcheuses sur la gestion de la situation sécuritaire que connait le Mali depuis 2012. Le fonctionnement du cabinet du vice- président occasionnera des dépenses supplémentaires inutiles pour le budget national. Nul nignore aujourdhui que depuis le putsch du 18 août dernier, la crème de larmée malienne (Colonels et Généraux) sest retranchée à Bamako en laissant le champ libre aux terroristes. La preuve, est que le vice-président se fait sécurisé à Bamako par les éléments des unités spéciales quil commandait au front. Du coup, le Mali vit presque le scenario de 2012 cest-à-dire, le repli tactique ou stratégique de larmée sur Bamako. Parce quaucun militaire ne veut plus se faire tuer au front, pendant que dautres se la coulent douce à Bamako, sous les climatiseurs et au volant des grosses cylindrées. Dans le gouvernement de transition, la junte sest taillée la part du Lion avec quatre départements ministériels (le ministère de lAdministration Territoriale et de la décentralisation, le ministère de la Sécurité et la Protection Civile, le ministère de la Réconciliation et celui de la Défense et des Anciens Combattants). La démotivation de larmée sur le terrain est délibérément créée par la junte qui saccroche au pouvoir. Cest la raison qui fait dire à beaucoup de Maliens quAssima Goïta et consorts nont pas leur place à Bamako, mais plutôt sur le terrain. Entend que vice-président de la transition chargé des questions de Défense et de sécurité, le Colonel Assimi Goïta devrait être le premier sur les lieux de lattaque terroriste perpétrée, le 13 octobre dernier, contre les Famas à Sokoura dans le cercle de Bankass. Aussi, le vice-président doit jouer sa partition pour libérer le village de Farabougou du joug des terroristes. Cela fait une semaine déjà que ce village est encerclé par des terroristes. Mais hélas, il a tout simplement brillé par son retard, voire son absence sur les lieux. Toute chose qui ne lhonore point. Aboubacar Berthé Source: Serment du Mali |