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Cacophonie sociale : Le peuple malien se trompe-t-il de combat ?

Un moment donné au Mali, un vaste réseau de divertissement de l’opinion publique nationale s’est mis en branle. Il a savamment été entretenu par une horde d’hommes et de femmes totalement coupés des réalités de leur pays. Pour se faire valoir et pour se faire entendre pour des raisons qu’ils sont les seuls à savoir, ils n’ont pas hésité à inviter les maliens à sortir massivement pour soutenir la transition ou sa prolongation comme s’il n’y avait pas d’autres urgences.

Les mêmes oiseaux de mauvais augure ont décidé de s’abonner à une véritable campagne de dénigrement des personnes qui ont soutenu à l’époque qu’il y avait mieux à faire pour le Mali. Trop de défis restent à relever.

Les vrais problèmes du peuple malien sont connus de tous. Il est donc impérieux de mobiliser toutes les forces vives de la nation pour y faire face.

Dans le pays de feu Modibo Kéita, Premier Président du Mali indépendant, il n’y a pas d’école depuis une trentaine d’années. Les espaces scolaires sont devenus des nids de violence et des champs de bataille qui voient régulièrement s’affronter élèves et étudiants entre eux pour des intérêts particuliers et sordides.

Les professeurs sont insultés ou frappés. Les années académiques sont tronquées si elles ne sont pas bricolées. Les grèves intempestives et massives sont devenues règles de conduite pour se faire entendre.

La valeur intrinsèque a cédé la place à l’attribution des notes sexuellement et monétairement transmissibles dans les établissements fondamentaux, secondaires et universitaires.

Pourquoi les maliens ne se soulèveraient-ils pas pour dénoncer avec véhémence ces ignobles pratiques qui ont fini de tuer et d’enterrer le système éducatif ?

Qui n’a pas d’élève et étudiant chez soi ? Allons- nous continuer à assister impuissants au naufrage certain de l’avenir de nos enfants ?

Le régime ADEMA, au cours de ses deux mandats successifs passés aux affaires, a plongé le Mali dans un chaos effarant.

La corruption, le népotisme, la délinquance financière et les spéculations foncières sont devenues des sports favoris pour des cadres civils et militaires, des opérateurs économiques voraces et rapaces.

Que dire alors du bradage des ressources immobilières de l’Etat, de l’avènement des premiers milliardaires du Mali ?

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Ces odieux et abominables crimes économiques ne sont-ils pas des motifs valables pour aller à un soulèvement populaire et demander des comptes à nos dirigeants avides d’argent et de prestige ?

Comme si cela ne suffisait pas, la presque totalité du territoire était occupé par des Groupes Armés Terroristes, des bandits de grand chemin, de redoutables trafiquants de drogue, même si nos FAMAS, nanties d’armes de guerre compétitives affichent une certaine montée en puissance sur le terrain.

Des villages entiers sont incendiés ou abandonnés sous pression terroriste. Des écoles sont fermées, le bétail chapardé à outrance. Les femmes enceintes, les enfants ne sont pas épargnés par ces attaques sauvages et barbares.

Nos FAMAS, en partenariat militaire avec la Russie font de leur mieux. Elles sont au four et au moulin.

Certains colonels et généraux qui s’affichent dans les bureaux climatisés à Bamako et ailleurs n’ont-ils pas leur place au front en ce moment ? Seraient-ils de grands malades au point de ne pas être sur les différents théâtres d’opération ?

Pourquoi la communauté internationale ne joue pas franc jeu avec le Mali dans cette guerre qui n’a que trop duré ?

Pourquoi les maliens dans leur majorité ne se soulèveraient-ils pas pour dénoncer cette situation insoutenable au lieu de faire un tintamarre pour soutenir la transition ?

S’il y a un autre problème gravissime au Mali et qui n’épargne personne surtout les populations à faible revenu, c’est la cherté de la vie.

Les prix des denrées de première nécessité ne cessent de prendre l’ascenseur sous le regard impuissant du Gouvernement qui joue au pompier.

Les prix du loyer et du carburant sont devenus insupportables pour le malien moyen.

Pourquoi ne battre le pavé pour fustiger le silence coupable des autorités quant à la recherche des solutions appropriées à cette galère ?

Un autre phénomène contre lequel il faut se lever de toute urgence, est l’immixtion des religieux dans le jeu politique. Pourquoi se font-ils de plus en plus remarquer sur les tribunes politiques ?

Pour tout ce qui se passe aujourd’hui dans notre pays, ils interviennent, prennent des positions et influencent même certaines nominations à des postes sensibles. Ils veulent tout contrôler.

S’ils veulent être aux affaires un jour, qu’ils commencent à se débarrasser de leur boubou religieux. Leur soif du pouvoir est en partie due aux dirigeants qui les consultent pour tout, même pour boire un verre d’eau.

Alors distingués partisans d’un soutien à la transition actuelle, vous devez comprendre qu’il y a d’autres combats plus justes et plus nobles pour lesquels les maliens doivent rester mobilisés.

La construction du nouveau Mali en dépend. Les calculs politiciens pour la quête des intérêts inavoués doivent cesser. Force doit rester au patriotisme, à la clairvoyance et à l’amour du pays.

Que Dieu accompagne le Mali.

Prosper Ky 

L’Observatoire

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