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Appel au départ des soldats français du Mali: Colonel Malick Diaw regrette, Aboubacar Sidick Fomba recadre

Pour Aboubacar Sidick Fomba, membre du Conseil National de Transition (CNT), la sortie du président de l’organe législatif, Colonel Malick Diaw, regrettant les déclarations de certains membres décriant la présence militaire française au Mali, « est attentatoire à la liberté d’expression ».

Depuis quelques jours, des voix s’élèvent contre la présence militaire française au Mali qu’elles jugent  inopportune  dans la circonstance actuelle au regard des attentes. L’une des voix les plus percutantes qui exigent le départ de la France au Mali est Adama Ben Diarra, membre du CNT. A travers un meeting populaire le mercredi 13 janvier dernier à la Place publique de Kati, « Ben Le Cerveau » a appelé la population malienne à « une mobilisation forte le 20Janvier », jour de la fête de l’armée, « afin d’exiger le départ des forces étrangères de notre pays ». Cet appel a été réitéré le lendemain, jeudi 14 janvier, lors de l’émission « Débats Politiques » de la radio Klédu  sur le thème : « Présence de militaire Française au Mali avantages et inconvénients ». Ces sorties de cette figure de proue pour la jeunesse malienne n’est pas du bon goût de son président du CNT, colonel Malick Diaw.

Dans un communiqué datant du vendredi 15 janvier dernier, le président de l’organe législatif dit avoir « le regret de constater que, depuis quelques jours, des déclarations émanant de certains mouvements et regroupements, au sein desquels militent quelques membres du CNT, tendent à décrier la présence militaire française au Mali ». En effet, pour colonel Malick Diaw, « lesdites déclarations n’engagent que la responsabilité de leurs auteurs ». Car, au moment où le Mali « aspire profondément à la paix et à la stabilité,…, il tient à réaffirmer le soutien et la disponibilité du CNT à l’endroit de tous les partenaires qui œuvrent aux côtés du Mali dans la lutte antiterroriste, sous toutes ses formes ».

Par conséquent, colonel Diaw invite l’ensemble ses camarades du CNT « à se focaliser exclusivement sur la mission qui leur est dévolue dans le cadre de la transition en cours au Mali et d’observer strictement les dispositions de l’article 92 du Règlement intérieur interdisant d’user de leur titre pour d’autres motifs que pour l’exercice de leur mandat ».

Cette sortie du président du CNT a suscité l’ire de son camarade Aboubacar Sidick Fomba, non moins président du parti ADEPM.  Pour lui, « un tel communiqué n’est pas du rôle du CNT et est attentatoire à la liberté d’expression ».

Et Aboubacar Sidick Fomba de faire comprendre au président du CNT que « conformément à la constitution et à la charte de transition les membres du CNT ont même le droit de demander et de voter des lois pour résilier ces traités, à fortiori, dénoncer » et « que ce communiqué viole non seulement le règlement intérieur du CNT mais aussi le décret de nomination et la constitution de février 1992 ».

Lire aussi: « Je prône qu’on fusionne groupes de combat français et compagnies maliennes en payant nous-mêmes la solde des Maliens » (Michel Goya) – icimali.com

« Le parti ADEPM précise que les clauses de la légitime défense qui constituent  la base juridique de la présence des forces françaises au Mali, autorisent les dénonciations et les protestations  du peuple malien qui paye ses impôts pour la prise en charge et du gouvernement et de ces forces », rappelle le membre du CNT. Selon lequel le président du CNT, colonel Malick Diaw « pouvait faire économie de ce communiqué en laissant le soin au gouvernement d’interdire la manifestation pour des motifs qui ne manquent pas ».

Par ailleurs, le parti ADEPM regrette que le président du CNT est mal conseillé par ses conseillers juridiques avec une intention de compromettre la liberté d’expression et la prise en otage du titre de représentant du peuple que confère comme rôle aux membres du CNT.

« Le président du CNT est la seule personne morale et juridique d’engager le CNT  et le titre de membre de CNT  ne peut aucunement engager le CNT comme le titre de député ne peut aucunement engager l’assemblée nationale », martèle-t-il, avant de poursuivre : « Partant, aucune disposition de la charte, de la constitution et du règlement intérieur du CNT n’interdit aux membres du CNT la liberté d’expression au sein du CNT et en dehors du CNT ».

Cependant, le parti ADEPM réitère son soutien à la réussite de la transition et aux respects des principes républicains conformément à la constitution et au préambule de la charte de la transition.

Issa TANGARA/ Icimali.com

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