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Barkhane : Défi relevé pour le sous groupement tactique désert à dominante FAMa

Engagée du 6 au 22 août, une unité du groupement tactique désert (GTD) « Bruno » a mené des actions de lutte contre le terrorisme, dans la région de Tessit.

Une première pour le capitaine Paul, commandant d’unité de ce sous groupement (SGTD) ayant la double particularité d’être en majorité composé de sections des forces armées maliennes (FAMa) et d’avoir été créé exclusivement pour cette mission. Si cette configuration représentait un défi en termes de commandement, elle a révélé une efficacité tactique indéniable sur le terrain.

Quelle était la mission du SGTD sur cette opération ?
Créé pour intégrer les FAMa au sein de cette unité, et afin de profiter au mieux de leur expérience et connaissance du terrain, la mission consistait à éclairer la progression du GTD « Bruno » en direction de Tessit : «Pour ce faire, je me suis appuyé sur la mobilité offerte par les sections FAMa afin de rejoindre le sud du Gourma, en s’affranchissant au maximum des contraintes du terrain », explique le capitaine Paul.
« En tant que commandant d’unité, ma mission était de commander ce sous groupement qui avait la particularité d’être à dominante FAMa. Il était composé de trois sections maliennes et une section française ». Cette configuration constituait un véritable défi en termes de coordination et de communication. Les chefs de sections FAMa étaient intégrés au processus décisionnel des ordres au même titre que leurs homologues français. Ainsi, ils participaient aux points de situation, ce qui permettait d’avoir un contact quotidien avec eux et de s’assurer que l’ensemble des sections avaient bien compris leur mission.

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Quelle était la plus-value opérationnelle d’une telle unité ?
La force d’une telle unité sur le terrain est tout d’abord sa mobilité. En effet, grâce aux motos et aux pick up, les FAMa ont pu s’affranchir des contraintes du terrain dont la praticabilité a été entravée à cause de la saison des pluies.
« Leur autonomie s’étant développée au fil des jours, je n’ai pas hésité à m’appuyer sur leur extrême mobilité pour envoyer une section en mission de reconnaissance ».
La deuxième plus-value de l’unité a été la fine connaissance du terrain des FAMa et des langues qui ont permis le recueil d’informations précieuses « Lorsque nous étions en reconnaissance dans une forêt de la zone, une de mes sections a trouvé une moto, ce qui n’est pas inhabituel pour la région car les habitants se déplacent souvent à moto. En revanche la section FAMa a immédiatement identifié cette moto comme appartenant aux groupes armés terroristes (GAT) grâce à plusieurs indices présents sur l’engin ».

Comment soldats français et maliens ont-ils appréhendé cette opération ?
Ce travail conjoint réalisé pendant deux semaines a permis d’accompagner sur la voie de l’opérationnalisation les FAMa. Lors de cette opération, les sections FAMa ont été capables de s’orienter sur le terrain, d’éclairer seules la progression du SGTD et d’atteindre des points distants du reste de l’unité. « C’est un bilan très encourageant », exprime le capitaine Paul.

Face à un ennemi fuyant et désilhouetté, comment avez-vous maintenu la tension au sein de votre unité ?
Pour le capitaine Paul, il y a deux manières de maintenir la tension au sein des troupes « D’une part, j’ai tenu à impliquer mes hommes chaque jour dans l’analyse de leur environnement et le recueil d’informations. De mon côté je les alimentais au maximum en informations transmises par le centre des opérations. La deuxième façon est de développer l’autonomie de mes sections, en les envoyant de plus en plus loin et ainsi générer une concentration et une rigueur accrue chez eux ».

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Le bilan très positif de cette opération, au-delà de la saisie de matériel reste l’appropriation de la zone, la connaissance des populations, les lieux de passage des GAT, etc. Tout cela contribue à l’action du GTD “Bruno” dans son ensemble.

Conduite par les armées françaises, en partenariat avec les pays du G5 Sahel, l’opération Barkhane a été lancée le 1er août 2014. Elle repose sur une approche stratégique fondée sur une logique de partenariat avec les principaux pays de la bande sahélo-saharienne (BSS) : Burkina-Faso, Mali, Mauritanie, Niger et Tchad. Elle regroupe environ 5 100 militaires dont la mission consiste à lutter contre les groupes armés terroristes et à soutenir les forces armées des pays partenaires afin qu’elles puissent prendre en compte cette menace.

Sources : État-major des armées
Droits : EMA

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