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École: Quand la fondation MAARIF achève définitivement les «Collège Horizon»

Traitements infra-humains infligés au personnel malien et même aux enfants, promesses mirobolantes non-tenues ou en deçà des espoirs suscités, baisse drastique des niveaux académiques, etc. Ce n’est sans doute pas pour ce piètre tableau que les plus hautes autorités maliennes se sont battues de la tête et des épaules, remué ciel et terre pour chasser comme des mal-propres les Turcs d’obédience Gulleniste au profit de leurs compatriotes fidèles à Erdogan, érigeant des établissements dits de l’Amitié turco-malienne sur les cendres des prestigieuses écoles  «Collège Horizon».
Des signes avant-coureurs de cette tournure malencontreuse étaient pourtant perceptibles depuis l’installation définitive de la nouvelle administration. Ils s’annonçaient notamment par la soustraction des nouveaux Turcs à nombre de leurs engagements dont la revue a la hausse des salaires et des conditions d’emploi beaucoup plus alléchantes  que celles jusqu’alors offertes par leurs prédécesseurs.

Ces annonces mirifiques appartiennent désormais à une vielle époque où les illusions pouvaient encore faire rêver leurs collaborateurs maliens. Et pour cause, elles se sont limitées, selon toute évidence, à une augmentation salariale d’à peine 10%, un effort loin de satisfaire les enseignants de plus en plus plaintifs de leur surexploitation due à la réduction des effectifs. Le nouveau système était en effet censé les maintenir intacts conformément à ses promesses, mais de nombreux contractuels ont dû faire les frais de licenciements abusifs consécutifs au bouleversement des outils pédagogiques et au réaménagement des programmes scolaires aux dépens de certaines disciplines.

C’est le cas de l’enseignement de certaines matières scientifiques en anglais et de , un chamboulement ayant participé – parmi tant d’autres – à la chute drastique des niveaux, nous ont confié certains enseignants en se référant notamment aux constats de parents d’élèves quant à une nette régression des performances de leurs enfants. «La fondation a tué les Collèges Horizon», en a conclu une enseignante, en se confiant à nous sur une certaine misère économe qui a raison de l’éducation à la turque au Mali : plus de sorties récréatives et d’activités ludiques, plus d’expéditions scolaires culturelles et de fêtes de fin d’année, etc. Alors que l’endoctrinement fait partie des motifs officiellement évoqués par le gouvernement malien pour débarquer l’ancienne équipe turque, la nouvelle direction n’a point tardé à prévenir que pour elle «l’école n’est pas un espace de distraction».

Instaurée depuis 2017, cette privation d’activités récréatives a été longtemps associée  à une approche éducative proche de l’austérité religieuse, avant que les observateurs  ne se rende à l’évidence qu’elle tient de la même radinerie budgétaire que la carence de commodités sanitaires dans les établissements de la Fondation MAARIF où les enfants sont exposés à une carence inhabituelle de conditions hygiéniques que le personnel n’ose jamais décrier sous peine de licenciement.

De même les employés ne peuvent-ils se plaindre qu’en chuchotant de la piètre qualité des nourritures que les cantines offrent aux pensionnaires des écoles. En dépit d’une facturation de la restauration à hauteur de 30 000 francs CFA par mois, les pauvres enfants sont obligés de consommer des repas très insalubres et le plus souvent frelatés par leur longue conservation. Et, selon nos sources, la pratique va demeurer aussi longtemps que la cantinière bénéficiera de complaisances très suspecte du directoire. Au point que ce dernier, expliquent les mêmes sources, préfèrent lui aménager une buvette dans des établissements où le besoin d’infirmerie se fait plus sentir.

Autant de légèreté qui prouve que les nouveaux seigneurs de l’éducation turque Mali étaient dès le départ plus préoccupés par la traque de leurs adversaires politiques que par un quelconque  apport au secteur.

A KEÏTA

Source: Le Témoin

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