SANS DÉTOUR UNE

EN CLAIR : IBK prête le flanc

Le silence radio du Président de la République Ibrahim Boubacar Keita face à la situation de malaises social et politique qui gangrènent le Mali offre l’occasion à ses détracteurs de s’en prendre à sa gouvernance.

Après les élections présidentielles de juillet-août 2018, les conditions de vie deviennent de plus difficile pour le Malien lambda, qui peine désormais à satisfaire même deux repas quotidiens. Partout dans la capitale malienne : les grins, salons feutrés, ateliers, magasins, marchés, le discours est le même, pas d’argent. Or, le pays grogne par des contestations sociale et politique.

La grève des magistrats démarrée depuis le 25 juillet 2018 suit son cours et ne s’arrêterait pas de sitôt.  Aliou Badra Nanacassé, président du SAM est revenu le 4 octobre dernier quand les grévistes avaient reçu l’opposition : « Les négociations sont rompues depuis le déclenchement de la grève. Et cela fait 72 jours qu’on n’a pas pris langue avec le gouvernement…Nous continuons notre grève illimitée de plus belle jusqu’à la satisfaction de nos deux points de revendication… ».

La grogne secoue également le monde scolaire. Les écoles de l’enseignement secondaire n’ont pas encore ouvert leurs portes, pour non-paiement par l’Etat des subventions.

Au plan politique, les manifestations à répétition de l’opposition ne baissent pas, la fin des contestations des résultats de l’élection remportée par le Président sortant IBK n’est visiblement pour aujourd’hui.

La majorité présidentielle brille par des querelles internes qui le prédisposent d’un éclatement, à l’annonce des élections législatives. Au sein du Rassemblement Pour le Mali (RPM), les démissions sont devenues quasi monnaie courante. Tels ont été les cas de l’honorable Lamine Théra, député RPM, élu à San, qui vient de claquer la porte du parti. Au sein du CDS de Blaise Sangaré, scénario pareil. L’honorable Zoumana N’Tji Doumbia a contraint à la sortie, car le président du parti entend briguer le même poste à Bougouni. Sans passer inaperçue la démission, le 29 septembre 2018, de l’ancien Premier Ministre Abdoulaye Idrissa Maïga, qui aussi mis fin à son adhésion au parti de IBK.

Par ailleurs, beaucoup de ceux qui ont mouillé le maillot pour la réélection de IBK se sentent écartés, les promesses à leur faites ont très peu de chance d’être tenues. « C’est parce que Soumaïla Cissé n’est pas aimé qu’il a été réélu », a vociféré un militant du RPM, dont nous taisons le nom.

Il se dégage de toutes ces situations l’impression que « IBK n’est pas prêt pour être Président », car il ne peut pas dire qu’il n’est pas au courant de ces affaires. Le malaise s’approfondit, les espoirs placés en lui, ayant conduit à sa réélection, s’estompent aujourd’hui.

Le Chef de l’Etat Ibrahim Boubacar Kéita ‘’doit’’ faire attention, le malaise gangrène tous les secteurs, alors qu’il n’a pas encore assis solidement son pouvoir. La souffrance du peuple est aujourd’hui sans précédent. Le Président IBK doit se rendre à l’évidence que son entourage n’œuvre pas pour la réussite de sa mission à la tête du pays, pour le bien-être des populations, par conséquent lui éviter de prêter le flanc à ses opposants.

Le Président IBK a entre autres choix, pour juguler le malaise, de réviser son entourage, en faisant venir de nouvelles têtes disposées à bosser pour l’amélioration de sa gouvernance, de descendre lui-même dans l’arène pour s’imprégner de la réalité de vécu quotidien du bas peuple. En tant que Président du Conseil Supérieur de la Magistrature, il peut rencontrer en personne les syndicats des magistrats afin d’un dénouement rapide. Sans quoi, son mutisme à outrance donne l’occasion à ses opposants de l’attaquer.

Il est temps que IBK se prononce sur ces questions. Le dialogue avec les partenaires sociaux est important dans la vie d’une Nation.

Mariam DOUMBIA/Icimali.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *