Depuis le départ de la Minusma de Kidal, une offensive de l’armée semble, depuis quelques jours, imminente pour reprendre le contrôle de la ville.
Récemment, les forces armées maliennes ont intensifié les frappes aériennes ciblées visant à affaiblir les défenses des groupes terroristes. Cela laisse présager une possible offensive terrestre des forces de défense et de sécurité sur cette ville, qui échappe toujours au contrôle de l’État.
Depuis le départ la semaine dernière des casques bleus de la mission onusienne de la ville de Kidal, ce sont les combattants du Cadre Stratégique Permanent pour la Paix, la Sécurité et le Développement (CSP-PSD) qui occupent ce camp stratégique dans le nord du Mali. Cette occupation va à l’encontre des accords établis lors de la réunion sécuritaire entérinant le retrait de la Minusma du Mali, suscitant ainsi l’opposition de Bamako.
Selon certains observateurs, les frappes aériennes récentes sur le camp seraient un signe annonciateur d’une offensive terrestre imminente. Ils estiment que cette stratégie met en évidence la volonté des autorités maliennes de passer à la vitesse supérieure en combinant des opérations aériennes et terrestres pour déloger les terroristes.
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Dans cette perspective, l’État-major des armées a déclaré le vendredi 3 novembre 2023 avoir mené des frappes ciblées sur cette zone tenue par une coalition de groupes armés signataires des accords d’Alger de 2015. Le communiqué de l’armée affirme avoir « détruit des véhicules et neutralisé quelques terroristes qui s’étaient emparés du camp ». Dans ce contexte tendu, certains habitants de la ville ont déjà rejoint les localités voisines.
Soutien de la Population
Avec cette nouvelle stratégie adoptée par les forces de défense et de sécurité, une grande majorité de la population exprime son soutien à travers des messages publiés sur les réseaux sociaux et d’autres plateformes de communication.
Selon Mohamed Traoré, ancien travailleur dans une ONG de Tombouctou, « cette nouvelle tactique de l’armée est la meilleure pour ramener définitivement la paix dans notre pays ». Pour lui, une opération terrestre serait trop coûteuse en vies humaines. « Les terroristes séparatistes ont eu tout le temps de préparer leurs défenses. Avec ces frappes aériennes, nous pourrons les affaiblir et lancer une grande offensive au sol », affirme-t-il.
Issa Samaké partage le même avis, mettant en avant la mauvaise volonté des groupes signataires de l’accord pour la paix. Il estime qu’il est temps pour les forces de défense de rétablir la paix sur l’ensemble du territoire, même au prix d’opérations de grande envergure. Du côté de l’exécutif malien, on affirme qu’aucune portion du territoire ne restera aux mains des groupes armés.
Ahmadou Sékou Kanta
L’Observatoire
